Replacire reprend du service. Sept années après son précédent album, le groupe
désormais mené par Eric Alper (guitare), Kee Poh Hock (guitare), Zak Baskin (basse, live
pour Black Crown Initiate, Fuming Mouth), Joey Ferretti (batterie, Necronomicon Ex
Mortis, live pour Black Crown Initiate) et James Dorton (chant, Black Crown Initiate,
The Faceless, live pour Ne Obliviscaris) dévoile "The Center That Cannot Hold", son
troisième album, chez Season Of Mist.
"Bloody-Tongued And Screaming" nous tombe immédiatement dessus et frappe à pleine
puissance avant de dévoiler ses racines prog saccadées qui complètent parfaitement la
violence, pendant que le vocaliste s'époumone, rejoignant ses camarades dans les vagues
de rage. Les musiciens redoublent de sauvagerie et de précision sur "The Center That
Cannot Hold", le morceau éponyme, qui se montre aussi virulent que complexe dans cette
composition perturbante projetée à toute allure avant d’enchaîner avec la toute aussi
virulente "Living Hell", qui profite de quelques passages plus lents et sombres pour devenir
oppressante. "A Fine Manipulation" permet aux musiciens d’explorer la dissonance, mais
également le chant clair et l’extrême lourdeur avant de laisser place à "The Helix Unravels" où
la rythmique s’enflamme à nouveau pour créer une sorte de chevauchée mouvementée qui
laisse l’imprévisible et la puissance se côtoyer pendant que blast et double pédale se
relaient.
"Drag Yourself Along The Earth" pourrait nous faire penser que le groupe ralentit
enfin, mais ce ne sera le cas que grâce à ces vagues de douceur, qui seront totalement
annihilées sur "Inglorious Impunity", où les patterns explosifs reprennent de plus belle sans
oublier cette touche d’habileté. On retrouvera l’aura aérienne avec "The Ghost In The Mirror" et
ses quelques notes brumeuses qui seront de temps à autres écrasées par la brutalité avant
de donner naissance à "Hoard The Trauma Like Wealth" qui propose des patterns relativement
similaires avec quelques harmoniques plus planantes, alimentant une fois de plus le
contraste, parfois soudain. "Transfixed On The Work" continue dans cette lignée aussi brusque
et ravageuse que méticuleuse et réfléchie, puis l’album prend fin avec "Uncontrolled And
Unfulfilled" où le groupe exploite pleinement ses racines prog, mettant même parfois la
violence du death metal de côté avant de l’y injecter à nouveau.
Replacire dévoile avec le long "The Center That Cannot Hold" un véritable travail d’orfèvre.
Tout y est : violence, fureur, technicité, dissonance, passages aériens… le groupe sait
exactement gérer chaque élément de son style pour rendre le mélange cohérent.
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