Le groupe
Biographie :

Revocation est un groupe de thrash / death metal originaire de Boston dans l’État du Massachusetts aux États-Unis. Le groupe est formé en 2004 sous le nom de Cryptic Warning, qui sort un album intitulé "Sanity's Aberration" en 2005. La même année, la formation se renomme Revocation. Ils jouent un thrash metal très technique mais diffusent dans leur musique de multiples influences issues de tous les genres de metal (death metal, deathcore, hard rock, black metal), ce qui leur a valu une renommée internationale. Le groupe est composé actuellement de David Davidson (guitare et chant), Brett Bamberger (basse et chœurs), ainsi que de Ash Pearson (batterie) qui a rejoint le groupe en 2015. Revocation, signé chez Metal Blade Records, compte huit albums studio.

Discographie :

2006 : "Summon The Spawn" (EP)
2008 : "Empire Of The Obscene"
2009 : "Existence Is Futile"
2011 : "Chaos Of Forms"
2012 : "Teratogenesis" (EP)
2013 : "Revocation"
2014 : "Deathless"
2016 : "Great Is Our Sin"
2018 : "The Outer Ones"
2022 : "Netherheaven"


Les chroniques


"Netherheaven"
Note : 17/20

Si Revocation est longtemps resté sur une voie précise sans jamais y apporter la moindre variation, le précédent album "The Outer Ones" faisait enfin entendre un peu de nouveauté avec une orientation plus brutale et plus sombre. On se demandait donc à quel sauce le groupe allait nous manger avec son nouvel album "Netherheaven" et il y a encore une fois une petite surprise au menu !

Bien évidemment, le groupe n'a jamais changé drastiquement son fusil d'épaule et tant mieux puisqu'il est très bon dans ce qu'il fait. Néanmoins, "The Outer Ones" apportait la petite dose de changement dont Revocation avait besoin pour pallier au fait que ses albums commençaient quand même à se répéter sérieusement. Après avoir mis une bonne dose de brutalité dans sa musique, le groupe revient donc cette fois avec un album un peu plus rampant, plus lourd, ce qui met une fois de plus le death metal bien plus en avant que les sonorités thrash. "Diabolical Majesty" ouvre l'album de manière directe et brutale avec une bonne volée de blasts et un death metal teigneux et teinté de quelques riffs thrash pour faire mentir l'assertion que je viens juste de faire. Les mélodies, quant à elles, sont très froides et nous renvoient aux Dissection et autres Sacramentum, une autre bonne surprise pour un album de Revocation qui rend ce premier morceau puissant et accrocheur. Le groove n'est pas en reste et un break bien casse-nuque débarque en plein milieu du morceau avant d'envoyer un excellent solo de guitare, comme d'habitude serait-on tenté de dire puisque le groupe a toujours brillé sur ce point. Après une ouverture aussi directe et efficace, Revocation peut se permettre de proposer quelque chose d'un peu plus nuancé et "Lessons In Occult Theft" se fait à la fois plus lourd, plus technique et plus dissonant. Cette variété de sonorités différentes est d'ailleurs l'un des points forts de "Netherheaven", malgré ce côté lourd un peu plus prononcé tous les morceaux sont suffisamment dynamiques pour ne jamais s'enliser. Comme "Nihilistic Violence" par exemple qui commence de manière très rampante pour connaître une accélération brutale avec le retour du thrash death et un rythme bien plus nerveux.

Si les passages lourds se font un peu plus de place sur ce nouvel album, la brutalité n'est pas en reste et les blasts se font entendre plus d'une fois, n'allez donc pas croire que Revocation s'est ramolli ou se prend pour Morbid Angel car ce n'est pas le cas. Les sonorités black metal se font aussi entendre et après les mélodies glaciales de "Diabolical Majesty", c'est "The Intervening Abyss Of Untold Aeons" qui nous fait entendre une fois de plus quelques leads venus du grand Nord au milieu d'une bonne rasade de blasts. "Strange And Eternal" fait carrément penser au Death de "Symbolic" par moments, ce qui n'est pas le moindre des compliments ! En tout cas on est sur le cul quand on repense au passé car même si la qualité de ses albums ne pouvait jamais être mise en défaut, la musique de Revocation avait tendance à se répéter comme on le disait plus haut. Depuis le précédent album, ce reproche ne tient plus debout et cela fait deux fois de suite que Revocation arrive à nous surprendre tout en continuant à nous mettre des baffes ! Je ne sais pas ce que les membres ont mangé ces dernières années mais le talent est encore monté d'un cran et le groupe joue clairement dans la cour des grands maintenant. "Netherheaven" est une fois de plus très bien équilibré et passe allègrement de passages lourds et sombres à d'autres plus froids ou plus dissonants tout en gardant une bonne place pour la brutalité frontale qui ne se prive pas de se faire entendre. Un nouvel album dédié au regretté Trevor Strnad que l'on entend en compagnie de Georges "Corpsegrinder" Fisher sur le dernier morceau "Re-Crucified" qui rentre bien dans le lard lui aussi. Notons que la production est puissante et organique et qu'elle donne à ce nouveau méfait la puissance et la clarté dont il avait besoin.

Revocation frappe fort une fois de plus avec "Netherheaven" qui donne un peu plus de place à des passages plus lourds sans jamais perdre en brutalité, en technicité ou en mélodie. On retrouve donc le groupe comme on l'aime mais avec une fois de plus de la variété, des surprises et des sonorités différentes bien équilibrées pour un nouvel album brutal, accrocheur, puissant, lourd et toujours diablement efficace ! Si Revocation avait déjà fait entendre un certain talent, il s'est définitivement affirmé avec "The Outer Ones" et "Netherheaven" en est une nouvelle preuve.


Murderworks
Novembre 2022




"The Outer Ones"
Note : 17/20

Réglés comme des coucous suisses malgré le fait qu'ils soient américains, les membres de Revocation reviennent nous voir en cette fin d'année avec "The Outer Ones" qui exhibe d'ailleurs un nom et une pochette très lovecraftien. Pas de panique cependant, le style du groupe n'a pas changé du tout au tout même si une évolution se fait clairement sentir.

"Of Unwordly Origin" ouvre l'album de façon très death metal avec des riffs bien gras et du gros blast qui tache avant de partir sur quelque chose de plus technique que n'aurait pas renié un certain Obscura, sans oublier les fameuses influences modernes typiques du metal américain actuel, même si celles-ci s'effacent de plus en plus. Bref, en un morceau, on retrouve tout ce qui fait la patte de Revocation et son amour pour les morceaux aussi techniques qu'efficaces, par contre pour le coup le groupe s'est surpassé sur les soli ! Ces derniers viennent se faire entendre sur tous les morceaux et sont franchement très bons et inspirés tout en étant très mélodiques et jamais démonstratifs, de quoi ravir les guitaristes en herbe qui devraient se régaler. Thème horrifique oblige, le groupe a mis un peu plus l'accent sur les riffs dissonants et les mélodies sombres, les passages brutaux sont quant à eux plus sales et frontaux qu'auparavant. On sent des relents de death brutal par moments qui rendent la musique du groupe moins lisse qu'elle ne l'était il y a encore un ou deux albums. Quelques détails rappellent les groupes de death du début des années 90 comme par exemple ce soli qui se termine en gros coups de vibrato sur "That Which Consumes All Things", ce ne sont que de petits clins d'œil discrets mais c'est toujours sympa à entendre. Pour le reste, c'est du Revocation, on retrouve cette alliance de thrash, de death, de structures mouvantes et dynamiques héritées du prog et une efficacité qui cherche à provoquer le headbanging. "Blood Atonement" balance d'ailleurs des passages limite jazz au milieu d'un morceau assez froid et rampant qui n'hésite pas à balancer quand même quelques blasts au milieu de tout ça.

Autre changement logique vu le délire plus horrifique, sombre et direct de "The Outer Ones", le chant clair a totalement disparu, ne reste que les growls et le chant crié. Là encore ce sont les influences death metal qui prennent le dessus, le thrash ne se fait encore entendre sur certaines rythmiques et dans certains riffs mais ce nouvel album est plus vicieux et méchant que ses prédécesseurs. Revocation s'éloigne de ce qui pouvait le faire sonner comme un groupe américain moderne de plus et retourne vers ses racines plus extrêmes, voire même old school sur plusieurs plans. Les mélodies sont toujours là, les sonorités jazzy se font un peu plus de place et globalement Revocation s'affirme un peu plus cette fois (certains seraient tentés de dire "enfin !"). La musique du groupe est plus menaçante sur ce nouvel album, plus froide aussi et le morceau titre est un bon exemple de cette évolution, lui qui évolue dans une sphère parfois proche d'un Pestilence ! Je ne sais si c'est le thème Lovecraft qui leur a donné des ailes mais c'est carrément réussi et je le redis, les soli sont tous superbes ! La production est cette fois un peu plus sèche et perd par conséquent ce côté très synthétique, artificiel, qu'elle pouvait avoir sur les deux ou trois précédents albums du groupe, ce qui est une bonne nouvelle. Il aura fallu du temps pour que le groupe propose quelque chose de vraiment personnel et qu'il se lâche vraiment mais on dirait qu'on y arrive, "The Outer Ones" est un bon cran au-dessus de ses prédécesseurs à tous les niveaux et ça fait plaisir à entendre.

Voilà donc sans conteste le meilleur album de Revocation depuis longtemps et la preuve que même les groupes qui semblent stagner peuvent décider de se mettre un coup de pied au cul et évoluer d'un coup.


Murderworks
Décembre 2018




"Great Is Our Sin"
Note : 15/20

Les membres de Revocation ne chôment pas ! Un an après leur album éponyme dont on avait parlé ici même, ils sortaient "Deathless", qui se voit déjà gratifié d'un petit frère nommé "Great Is Our Sin". Voyons si ces sorties si proches l'une de l'autre n'ont pas eu un impact sur l'inspiration et la qualité.

Ce qu'on entend d'entrée de jeu, c'est que les guitares sont accordées plus bas que d'habitude et qu'elles ont pris un peu de gras, ce qui leur va plutôt bien étant donné que le son du groupe a toujours été assez lisse. Bon, la batterie, elle est encore et toujours en plastique mais ça c'est le mal de la décennie dans le metal apparemment. C'est donc "Arbiters Of The Apocalypse" qui ouvre le bal avec ce qu'il faut de nervosité pour avoir une entrée en matière qui a de l'impact. Revocation bourre dès le début même si la mélodie fait bien vite son retour, permettant une fois de plus d'avoir des morceaux aussi rentre dans le lard qu'accrocheurs. Pour ceux qui ne connaissent pas le groupe, c'est bien sa force, ce mélange d'agression thrash avec la violence brute et la technicité du death, le tout agrémenté de mélodies et de chant clair plus typiques du metal moderne américain. Un mélange des genres qui ne plaira pas à tout le monde mais qui est en général plutôt bien foutu chez Revocation, même si évidemment le groupe n'invente rien. Ce n'est pas l'innovation qu'il faut chercher ici ni même l'ultraviolence, c'est surtout l'efficacité de morceaux qui malgré leur technicité donnent tout de même l'impression d'être taillés pour le live. Alors certes on pourrait dire que rien ne dépasse chez Revocation et que ça donne un metal somme toute assez générique, mais l'efficacité efface un peu ce constat et si on sait ce qu'on vient chercher chez ce groupe, ça passe déjà mieux.

Ce nouvel album reste dans la droite lignée de ses prédécesseurs et c'est sûrement ce que certains pourraient lui reprocher le plus, il y a ceux qui aiment que leurs groupes restent dans les clous et ceux qui aiment les entendre évoluer, à vous de voir dans quel camp vous vous situez. Il est vrai que ce nouvel album n'apporte rien de plus que les précédents et un sentiment de lassitude pourrait se faire sentir chez ceux qui ont déjà les précédentes galettes. Toutefois, Revocation essaie de varier un minimum son propos histoire de ne pas non plus balancer dix morceaux identiques, à ce titre un morceau comme "Profanum Vulgus" permet de couper un peu le rythme avec des riffs plus lourds et plus sombres malgré quelques blasts qui trouvent quand même le moyen de s'inviter à la fête. Une petite ombre au tableau avec "Cleaving Giants Of Ice" qui sent vraiment trop le metalcore américain calibré pour les ondes, j'ai toujours du mal avec ce genre de morceau même si objectivement il est loin d'être mauvais. En dehors de ça, pas grand-chose à rajouter, si vous avez aimé les deux précédents albums de Revocation, il y a peu de chances que celui-ci vous déçoive. Pour ceux qui ne se seraient pas encore penchés sur le groupe, il suffit de vous demander si vous aimez votre thrash avec des blasts, des passages limite death, un minimum de technicité et pas mal de mélodies et d'accroche. Si c'est le cas, vous pouvez y jeter une oreille sans problème, si vous êtes un puriste du thrash ou du death, fuyez ce groupe comme la peste.

Au final, un nouvel album qui ne révolutionnera rien et qui ne constitue qu'un album de plus dans la discographie de Revocation. Le genre de groupe efficace et qui s'écoute bien mais dont il n'est peut-être pas indispensable d'avoir la discographie complète, à moins de faire partie des fans hardcore. En dehors de ça, la musique du groupe est toujours bien ficelée, efficace, accrocheuse et avec suffisamment d'agressivité et de violence pour susciter un headbanging sauvage en live.


Murderworks
Novembre 2016




"Deathless"
Note : 13/20

Un peu plus d’un an après la sortie de leur album éponyme qui avait recueilli des avis plutôt mixtes, les Américains de Revocation reviennent un peu sans crier gare et nous livrent un nouvel opus de death / thrash metal racé, où technicité et mélodicité se livrent une lutte acharnée. On pourrait s’étonner de voir le gang de Boston proposer un nouvel opus si rapidement, car si on se souvient de l’album "Revocation", on a en mémoire un disque bien fait et bien joué avec de bons moments, mais qui à la longue ne tenait pas le coup. Le sentiment de redite se faisant très présent.

C’est donc avec méfiance que l’on aborde ce disque, le huitième de leur carrière (s’il on prend en compte les deux EPs "Summon The Spawn" et "Teratogenesis" ainsi que l’album "Sanity’s Aberration" paru en 2005 sous le patronyme de Cryptic Warning). Cela débute très fort avec "A Debt Owed To The Grave", un titre speed et furieux sur sa première partie aux accents 90’s pas déplaisant, puis plus mélodique avec des solos de bonne tenue et des harmonies de gratte entêtants. On continue de plus belle avec le morceau titre "Deathless" et son démarrage heavy. Le refrain, chanté en voix semi-claire, évoque curieusement Mastodon (il semble en effet que la mélodie soit calquée sur "Blasteroid"). On note les riffs de guitares death vicieux, parfois agrémentés de petites dissonances, faisant penser aux débuts de Voivod. Encore une fois, les nombreux breaks parsemant les chansons font penser à Mastodon avec des harmonies très semblables.

Malheureusement, passé ces deux premières torpilles, le groupe va s’empêtrer dans des compositions toutes très proches où, c’est triste à dire au vue du talent incontestable des musiciens (le guitariste David Davidson sort de chez Berklee), rien ne décolle vraiment. Le groupe use inlassablement les mêmes schémas et ne se renouvelle pas du tout par rapport au dernier album et à l’EP "Teratogenesis", les morceaux se suivent mais rien ne vient vraiment captiver l’attention : une déferlante de bons riffs acérés, des plans heavy et des solos ultra-mélodiques à la pelle, mais les compositions ne font preuve d’aucune réelle cohérence. Ne vous méprenez pas, les titres sont bons pris un à un mais mis bout à bout, ils forment un bloc compact quelque peu stérile et inintéressant. Le chant growlé renforce cette impression, par sa linéarité et sa feinte méchanceté. Le morceau instrumental "Apex", plus calme et classique dans sa structure, mais néanmoins bien pensé et réalisé, souffre dans sa dernière minute de déambulations similaires. Le dernier long titre est sauvé par sa partie finale où de très beaux solos nous accompagnent durant trois bonnes minutes jusqu’au dénouement de "Deathless". En dépit de magnifiques soli de guitare et de parties de basse (fretless ?) très bien écrits, qui constituent le point fort de cet album, le groupe peine à proposer un discours vraiment intéressant, la musique ne parle pas et ne semble pas animée de vraies intentions autre que de bien jouer. Là où Death avait bluffé et retourné en son temps (et le fait toujours) le scène extrême technique, Revocation ne réussit pas le même exploit. En résumé, ils jouent comme des dieux, oui, c’est très impressionnant mais "c’est tout".

La production, signée Zeuss (réputé pour pour ses travaux avec des formations US modernes typées thrash / death / metalcore comme par exemple Shadows Fall, Throwdown, Municipal Waste ou le dernier Suffocation), est bonne et soignée, le mix est très équilibré et chaque instrument est à sa place, sans que rien ne dérape. Et c’est là que le bât blesse. Tout est assez lisse et manque cruellement de relief et de puissance. En effet, les guitares, pour le style pratiqué, manquent d’agressivité et le son de batterie est également très poli, très sage en somme, pour un rendu assez plat et générique ce qui accentue le problème évoqué plus haut. Un album pas si mauvais que cela, au contraire, mais qui peine à faire avancer le combo américain là où on l’attend, c’est-à-dire la catégorie des grands.


Man Of Shadows
Octobre 2014




"Revocation"
Note : 15/20

Ces dernières années le thrash a connu un revival qui lui a permis d'être de nouveau en odeur de sainteté après des années de vaches maigres, Revocation fait partie des groupes qui le remettent au goût du jour. Et le groupe ne chôme pas, cet album éponyme étant déjà le quatrième depuis 2008 ! Le nom circule depuis un bon moment et jouit d'une bonne réputation un peu partout, voyons donc ce que nous réserve ce nouveau méfait.

Revocation donne dans un mélange thrash / death assez vindicatif et speed, mais non dénué de mélodies. Pour ce nouvel album, on sent le côté death prendre plus d'importance, que ce soit au niveau des riffs, à la fréquence des blasts ou de certaines mélodies qui ne cachent pas leur origine. Impression provoquée aussi par les structures assez alambiquées pour le genre, sans tomber dans la démonstration technique les membres du groupe s'amusent avec les cassures rythmiques et les riffs tordus typiques des groupes de death techniques qui fleurissent partout ces derniers temps (même les passages acoustiques sont de mises, vous avez dit Obscura ?). Le tour de force de Revocation, et sûrement ce qui fait le relatif buzz autour d'eux, c'est qu'ils ont un don pour pondre une musique technique, alambiquée et accrocheuse à la fois. Malgré la technicité de l'ensemble le groove trouve le moyen de se faire une place, et le headbanging sauvage est inévitable sur la plupart des morceaux. De multiples sonorités se mélangent au sein de la musique de Revocation, on a d'ailleurs droit à l'habituel petit délire sur "Invidious" avec un banjo qui s'infiltre l'air de rien. Ou à un instrumental presque jazzy dans l'esprit, à savoir "Spastic" qui part dans tous les sens pendant quatre minutes.

Au fur et à mesure qu'on avance dans l'album les tempos ont tendance à se clamer, le groupe se permet de lever le pied et d'espacer les blasts. L'occasion de miser le tout sur le groove, de placer les plans tordus qu'ils affectionnent et surtout des soli de guitare tous aussi bons les uns que les autres. D'ailleurs pour bien montrer par qui le groupe a été bercé dans ses jeunes années, l'édition limitée présente une reprise du "Dyers Eve" de Metallica, plutôt fidèle et ce même au niveau du chant qui se fait moins extrême pour l'occasion. Certes cette influence n'est pas la plus flagrante dans leur musique, mais on sent quand même que la façon dont est fait leur metal n'est pas dû à des jeunots qui viennent de le découvrir. On retrouve cette façon d'équilibrer la brutalité et la mélodie, d'y apporter une touche de groove. Bref on s'éloigne de la politique de la surenchère qui prévaut chez pas mal de monde ces derniers, à chercher à devenir plus rapides, plus techniques, plus bourrins... Revocation sait aller droit au but sans être simpliste pour autant, sa musique étant directe et travaillée à la fois. Peut-être un peu trop diront certains, et c'est la différence qu'on peut noter avec l'ancienne école, à savoir qu'on a perdu en spontanéité pour avoir des albums très propres dans lesquels rien ne dépasse. On a tous quelques albums imparfaits, parsemés de légers pains et de quelques approximations qui parfois leur donnaient un certain charme. Mais bon il faut vivre avec son temps, et le groupe fait plutôt bien le boulot.

Sans réinventer le genre, Revocation nous pond un album plutôt sympa, entre le brutal, le groovy et le mélodique. Pas vraiment de traces de thrash old school là-dedans donc les vieux de la vieille ne devraient pas y trouver leur compte, mais vu que le nom circule depuis un moment maintenant je suppose qu'ils savent à quoi s'attendre. Pour les autres, ça fait un bon album de thrash / death technique, assez inspiré et virulent pour ne pas s'ennuyer.


Murderworks
Janvier 2014




"Chaos Of Forms"
Note : 12/20

Aujourd'hui mes amis et moi (oui, je suis schizo des fois) on va vous parler du nouvel album de Revocation. Comme à mon habitude j'aime bien lire des chroniques qui ont été déjà faites sur un album que j'écoute... Oui, je fais cette chronique à la bourre comme toujours, cet album est sorti cette année, je ne suis pas encore trop en retard ! En fait, je n'ai pas trouvé de critiques négatives à faire sur cet album, que des éloges, donc ça promet du bon, n'est-ce pas ?

Ce groupe de jeunes nous livre un condensé d'un peu tous les styles de metal, on retrouve du thrash, un poil de death, un peu de prog, un peu de tout en fait, un gros melting pot, un beau foutoir en somme. Le style est assez agressif sur fond de gros blasts ou de grosse doublé pédale. Le chant est assez typé thrash des années 80, hurlé et assez incisif. Les guitares sont le gros point fort on va dire, car la technique est énorme, on passe du thrash au néoclassique sans problème. Les envolées mélodiques sont nombreuses. On pourrait prendre les parties guitare et en faire un tableau "la guitare dans toute sa splendeur". Le son est de très bonne qualité et la pochette faire là aussi très années 80. Cela fait pas mal d'éloges et de qualités, n'est ce pas ? Eh bien pourtant, à l'écoute de cet album, je me suis fait chier comme un rat mort... Alors oui, c'est super d'être une bête à la guitare (et à la batterie aussi) mais ne dit-on pas" qui peut le plus peut le moins" ? Beaucoup de titres mémorables (et ce dans tous les styles de musique, on oublie Fun Radio hein, j'ai parlé de musique) sont certes parfois très très complexes, mais grand nombre de titres cultes sont basés sur des choses simples. Alors ici quand je me bouffe près de 50 minutes de mecs qui ne font que de la branlette de manche, eh bien j'ai envie de me tirer une balle. Être une bête c'est bien, mais l'humilité c'est bien aussi par moments...

Pas mal de monde a aimé cette galette, alors tentez votre chance car il y a de grandes qualités dans cet album, mais moi j'ai fait une indigestion, c'est comme si j'avais lu "La guitare électrique metal pour les nuls" en une traite.


Danivempire
Décembre 2011


Conclusion
Le site officiel : www.revocationband.com