"Night Of The Horrid"
Note : 17/20
Pas de repos pour Revolting ! A peine deux ans après son dernier méfait, le groupe
composé de “Revolting Rogga” Johansson (guitare / chant, Paganizer, Mecascavenger,
Echelon, Ribspreader…), Grotesque Tobias (basse) et Mutated Martin (batterie)
annonce la sortie de "Born To Be Dead", son neuvième album, en coopération avec Xtreem
Music.
La tronçonneuse suédoise apparaît dès les premiers instants de "Seven Severed Heads", où
l’on retrouve des riffs agressifs, mais également la voix puissante de Rogga et quelques
gémissements en arrière-plan. La mélodie tranchante des refrains est parfaitement intégrée
à la rage du morceau, tout comme sur "Blades Will Cut" où les leads se font beaucoup plus
présents, laissant la rythmique nous écraser pendant qu’ils volent autour de nous. "Night Of
The Horrid" prend rapidement la suite, apportant sa propre dose de violence old school avec
tout de même une pointe de mélancolie dans certains leads plus lents, mais le solo change
complètement la donne avant de laisser place à "Hell From The Sky", où la touche aérienne
apparaît sur les premiers moments. Le reste de la composition est fait de moments
énergiques et d’harmoniques intrigantes, mais les mélodies reviennent sur "A Song For The
Morbid", sans oublier de se mêler à une base assez simple, mais efficace qui sait accélérer
pour que le blast nous moleste.
On passe rapidement à "Shapeshifter", où quelques claviers
apportent une ambiance horrifique aux riffs massifs, puis "Swipe Of The Schyte" vient proposer
une approche accrocheuse et groovy grâce à une base saccadée. La guitare perdue pour
créer un son mystérieux, puis "The Final Journey" vient nous rouler dessus à son tour, optant
d’abord pour des patterns très agressifs qui vont finalement se transformer en moments plus
entêtants, mais le solo viendra tout changer en proposant du shred pur et dur. "Mallet And
Mask" prend la suite avec ce ton pesant et inquiétant qui s’inscrit dans une certaine lenteur,
avec toute de même quelques vagues plus puissantes, puis des tonalités plus modernes
apparaissent sur "Outro", la composition finale, nous faisant penser à un mélange entre
synthwave, post-rock et inspirations déroutantes qui referment l’album.
Les amateurs de death metal connaissent déjà tout de Revolting, et le groupe se plaît à
nous apporter régulièrement une bonne dose de HM-2. "Night Of The Horrid" ne fait pas
exception à cette règle, et c’est toujours un plaisir que d’écouter les nouveaux titres !
"Born To Be Dead"
Note : 15/20
Rogga Johansson ne pouvait pas terminer 2022 sans nous livrer encore un album, c'est donc chose faite avec "Born To Be Dead", le huitième album de Revolting ! Est-ce vraiment utile de préciser le style de metal dans lequel évolue le groupe ? Vous attendez-vous vraiment à autre chose que du death old school bien gras ? Si c'est le cas, vous allez être déçus parce que c'est évidemment du death old school grassouillet avec de la couenne qui va vous laissez de jolies taches un peu partout.
Quand vous voyez que la biographie indique "pour les fans de : Grave, Megaslaughter, God Macabre, Autopsy et Nihilist", vous comprenez de suite que ce stakhanoviste du death metal n'a évidemment pas changé son fusil d'épaule et continue sur sa lancée. C'est tant mieux puisque si on écoute les groupes et projets de Rogga Johansson, c'est justement pour tomber sur ce bon vieux death metal qui dégouline de tous les côtés et repeint sol, plafond et moquette couleur rouge sang. "Souls Of Sorrow" ne perd pas de temps et ouvre l'album sans la moindre introduction, ce qui devient rare de nos jours. On se prend dans la tronche du up-tempo avec quelques mélodies accrocheuses et des riffs puissants bien ancré dans le death metal old school suédois. Le groove est bien au rendez-vous et il y a de quoi se déplacer quelques vertèbres rien que sur ce premier morceau. "Born For Butchery" suit et balance lui aussi de gros riffs de bûcheron et fait preuve là encore d'un groove irrésistible qui a tout de l'incitation au headbang. "Born To Be Dead" privilégie de toute façon le up-tempo et ne connaît pas de baisse de régime, d'autant que l'album ne dépasse pas les trente-deux minutes. Comme d'habitude, c'est direct et frontal, pas de fioritures ni d'arrangements subtils. C'est du death metal à la suédoise avec ce qu'il faut de gras, un peu de mélodies pour poser une petite ambiance un peu plus sombre et accrocher l'oreille et un tempo enlevé qui donne envie de mettre des coups de tête dans les murs.
Ce n'est certes ni subtil ni original mais est-ce vraiment ce que l'on cherche dans un album de death metal old school ? Non, on veut du gras qui tache, des riffs qui tronçonnent tout ce qui bouge et un groove qui donne envie de foncer dans le tas. C'est exactement ce que l'on trouve sur "Born To Be Dead" et si ce huitième album ne fera pas partie des classiques incontournables du genre, il reste tout de même un bon représentant qui fait le boulot de manière très efficace. Et vu la fréquence à laquelle Rogga Johansson sort ses albums, cela tient déjà du miracle ! "The Suffering" nous fait même entendre un petit côté punk dans ses riffs, ce qui va rappeler un certain Entombed à pas mal de monde. Une urgence que l'on retrouve aussi sur "Flesh On The Razor Wire" qui garde tout de même ces fameuses mélodies et arrive à être là encore très efficace et accrocheur, cela paraît bizarre dit comme ça pour du death old school mais c'est le cas ! La plupart des morceaux sont d'ailleurs assez courts et compacts puisque le plus long d'entre eux ne dépasse pas les quatre minutes trente. Revolting ne se perd pas en route et fonce dans le tas pied au plancher sans pour autant être particulièrement brutal pour autant, les mélodies se font toujours une place et rendent le tout plus énergique que réellement violent. Pas de surprises quand on connaît l'oeuvre massive de Rogga Johansson, vous savez ce que vous allez trouver par ici et malgré une cadence de sorties infernale, la qualité est toujours au moins correcte.
Encore une fois, "Born To Be Dead" ne marquera pas le death metal au fer rouge pour les prochaines décennies, mais pour il fait bien le boulot et délivre ce que l'on vient chercher. Vu la cadence à laquelle le bougre Johansson sort ses albums, on va dire que c'est réservé aux plus gros acharnés du genre mais c'est tout de même un des bons représentants du death metal old school et mélodique. Donc si vous n'êtes pas encore rassasiés, vous pouvez aller y jeter une oreille sans crainte, ça passe tout seul et c'est plutôt efficace.
"The Shadow At The World's End"
Note : 16/20
Préparez-vous pour le nouvel assaut de Revolting. Créé en 2008 par Rogga “Revolting
Rogga” Johansson (chant / guitare, Down Among The Dead Men , Mecascavenger,
Paganizer , Ribspreader…), il recrute Grotesque Tobias (basse) et Mutated Martin
(batterie) pour compléter le line-up, ainsi que Desmond Root pour les paroles. "The Shadow At The World's End", leur septième album, est sur le point de sortir.
En poussant les portes de l’univers de Revolting, on s’attend forcément à du death metal à
la suédoise, un épais mélange de riffs bruts, mélodies tranchantes et hurlements gutturaux.
Devinez quoi ? C’est exactement ce qu’est "The Shadow At The World's End".
Pendant une demi-heure, le groupe va nous asséner des riffs nourris à la HM-2, des leads
aiguisés et sanglants, une rythmique grasse et intransigeante, ainsi que des cris qui feraient
mosher des morts. Sans tarder, le groupe démarre à pleine vitesse avec "Defleshed". Ceux
qui sont habitués à ce son si particulier savourent déjà, et les nouveaux venus se retrouvent
balayés par tant de puissance. Mais la force du groupe réside dans le fait d’intégrer à ce son
massif des éléments groovy comme sur "1888" ou des mélodies prenantes à la manière de
"The Shadow At The World's End". Nul besoin de détailler chaque morceau, mais on
s’attardera sur les sonorités épiques de "Daggers That Mimic Life’s Pain", un titre assez
mélancolique, les leads furieux de "To The Bitter Bleeding End", et la violence poussée de
"Revolted By Life Itself", le morceau final.
Revolting porte avec fierté l’étiquette du death metal suédois. "The Shadow At The World's End" complète parfaitement la discographie du groupe en apportant neuf compositions de
qualité. A mettre entre toutes les mains.
"Monolith Of Madness"
Note : 17/20
Il n'y a pas quelques fois où vous vous dites que certains pays ont été créés pour dominer un style ? Non, juste au cas où... Venus tout droit de Suède, Revolting, un excellent groupe de death metal, est fondé en 2008 par Revolting Rogga (chant / guitare, aka Rogga Johansson que l'on connaît pour tout un tas de projets dont Paganizer, Stass, The Grotesquery, Ribspreader, Megascavenger...), le virtuose s'entoure de Grotesque Tobias à la basse, Mutated Martin derrière les fûts et Desmond Root pour les paroles. Une démo sort la même année, suivie d'un EP et du premier album en 2009. Rogga étant très prolifique, il nous offre "Monolith Of Madness", le sixième album (oui, six en dix ans) cette année, et je vous encourage à vous échauffer la nuque, parce que sinon vous allez vous blesser.
On démarre avec la très délicate "Blood Blood Blood (And Bits Of Sick)", qui n'hésite pas à piocher à la fois dans un death aussi pur et dur que gras et rampant, mais aussi dans des mélodies entraînantes à la guitare lead. Les riffs nous mènent à "Procession Of The Monolith" après un sample. Plus brut que le titre précédent, il nous confronte à une rythmique violente, menaçante et toujours ce côté gras que l'homme aime cultiver. Même la guitare lead, pourtant clairement audible, est emplie de ce son dévoré par la basse. "Ode To Hastur" ressemble à n'importe quel titre de death metal au premier abord, mais c'est finalement un véritable rituel que les Suédois nous offrent. Le final est réellement prenant. "Cadaver Patrol" reniera entièrement l'aspect de recueillement que le groupe avait instauré sur la composition précédente, en mettant en avant la basse sur des riffs qui allient technique et efficacité. Le headbang, s'il n'est pas déjà survenu depuis dix minutes, arrivera de lui-même, alors que le blast continu de "Night Of The Tentacles" s'affale sur nous tout en nous lacérant avec des riffs acérés. Un peu plus calme et encore une fois plus axée sur la basse, "March Of The Revolter" s'imprègne dans votre esprit comme de l'encre sur une feuille dès que vous l'écoutez plus d'une minute. On repart avec de la technicité avec "The Faceless Deformity", une chanson plutôt classique qui tourne littéralement toute seule, mais à qui il manquera à mon avis un tout petit quelque chose sur le refrain. Même constat pour "Broomstick Legions" qui se contentera d'aligner des riffs efficaces et... Pardon, je n'avais pas entendu la guitare lead épique qui donne au titre tout son sens, alors que Rogga se déchaîne un peu plus qu'à son habitude. On ralentit encore la cadence sur "A Wedding For The Dead" et ses riffs presque atmosphériques qui prendront de l'ampleur en accélérant, mais sans perdre de vue l'objectif de base qui est de tout détruire sur leur passage en laissant les membres contempler l'apocalypse. La dernière composition, "From Out Of The Deep", est là pour expliquer patiemment aux récalcitrants que le groupe ne manque absolument pas d'inspiration. Bien au contraire, les riffs nourris aux harmoniques sont légion et veulent définitivement détruire notre nuque. Je ne sais pas vous, mais de mon côté, c'est réussi.
Cela faisait trois ans que Rogga Johansson avait laissé Revolting de côté, pour se concentrer sur ses autres projets, mais le talent demeure. Son infaillible inspiration lui permet de composer un nouvel album pour ce projet qui s'inscrit parfaitement dans la lignée des précédents sans réellement innover, mais en restant très constant, et en délivrant des riffs de qualité. Merci, monsieur.
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