"Reap Humanity"
Note : 17/20
Ribspreader annonce son dixième album. Créé en 2003 par le suédois Rogga Johansson
(chant / guitare / basse, Dead Sun, Massacre, Megascavenger, Paganizer, Revolting…), le
projet est complété par Taylor Nordberg (guitare lead, Deicide, Inhuman Condition,
Goregäng…) et Jeramie Kling (batterie, Ex Deo, Goregäng, Inhuman Condition…)
depuis 2016. "Reap Humanity" sort chez Xtreem Music en 2024.
"The Skeletal Towers" débute dans la lenteur avec un cri à glacer le sang, mais le groupe ne
tardera pas à accélérer le mouvement avec des patterns simples mais accrocheurs. Le mix
old school colle parfaitement à l’approche agressive du titre, qui laisse parfois ses leads se
montrer plus mélodieux tout comme "A Fleshless Gathering" qui charge sans attendre pour
nous emporter dans ses vagues sombres mais efficaces. Les harmoniques inquiétantes
ponctuent le morceau tout comme les explosions plus vives en nous menant à "Reap
Humanity" et ses riffs d’abord plus lents, mais qui vont profiter du blast pour devenir plus
énergiques pour nous écraser comme à leur habitude. Le titre proposera également un
passage plus groovy avant que le final ne débouche sur "Count Damnation" et ses guitares
criardes qui accueillent également des parties vocales morbides sur une rythmique
angoissante, qui sera amenée à accélérer pour devenir tout aussi sauvage que les
morceaux précédents.
"As The Ghouls Are Summoned" ne nous laisse qu’un instant pour
respirer avant de nous matraquer à vive allure dans la plus pure tradition du death metal
pendant quatre minutes, ne disparaissant qu’à la toute fin pour laisser "Like Breeding Vermin"
prendre le relais. Le titre dispose d’une puissance de frappe équivalente, mais il joue
beaucoup plus sur les mélodies vives et dissonantes alors que "Further Into Decay", le
morceau suivant, revient à des riffs saccadés sans oublier ses parties lead torturées et son
chant brut. Le groupe nous offre quelques secondes de répit avec "Human Fodder" qui
démarre par une guitare brumeuse, mais qui ne tardera pas à être effacée par des riffs
rapides et sanglants qui nous mènent au sample introductif de "Shrouded In Despair", une
outro relativement courte où les musiciens nous offrent une dernière rythmique entêtante et
mélodieuse sans voix.
Bien que créé il y a tout juste un peu plus de vingt ans, Ribspreader fait déjà partie des
groupes incontournables du death metal old school. "Reap Humanity" va sans aucun doute
contribuer à ce statut en ajoutant une poignée de compositions accrocheuses à la
discographie des Suédois.
"Crypt World"
Note : 14/20
Ribspreader est l'un des trente douze millions de projets de l'infatigable Rogga Johansson et nous livre son neuvième album avec "Crypt World" et comme tout le monde s'en doute, c'est du death metal old school à la suédoise. Grave, Dismember, Entombed, tous ces amateurs de guitares bien grasses et de death poisseux trouvent un écho dans les projets de ce fou furieux qui ne s'arrête jamais.
L'avantage c'est qu'on sait toujours sur quoi on va tomber, l'inconvénient c'est que c'est toujours à peu près la même chose justement. Mais les amateurs de death old school cherchent-ils de la variété, de l'expérimentation et de l'innovation ? Non, ils veulent du riff gras à en développer du cholestérol, des growls bien glaireux et un son bourdonnant qui vous chatouille les tympans. Cela tombe puisque c'est exactement ce que vous allez trouver sur "Crypt World" qui balance un death évidemment old school, groovy et crasseux pas très loin des autres projets du sieur Johansson. "The Dead And The Rotten" ouvre l'album et dissipe tous les doutes avec son mid-tempo destructeur et son groove typiquement death metal qui incite au headbanging à grands coups de double grosse caisse. On évite le son façon HM-2 cette fois et ce nouvel album a une production plus moderne et plus propre. Pour le reste, c'est du old school qui tache et si la nouveauté n'est pas vraiment à l'ordre du jour il faut reconnaître que c'est toujours aussi efficace et que le bougre sait y faire quand il s'agit de balancer du gros death dans les enceintes. Cette envie d'aller droit au but et de chercher l'efficacité se traduit aussi dans la durée des morceaux et donc de l'album, pas plus d'une demi-heure au total pour des morceaux qui tapent tous dans les trois minutes. Pas de concessions ou de fioritures, ça balance du riff par paquet de douze et ça pose des mid-tempos à gros coups de double que n'aurait pas renié Bolt Thrower.
"Plague Apocalypse" accélère brièvement le rythme avec une urgence presque punk dans l'esprit, une urgence qu'on entendait évidemment chez certains groupes de death old school, Entombed en tête. Bref, rien de nouveau sous le soleil mais Ribspreader nous balance une nouvelle fournée de morceaux bien gras et efficaces. "Crypt World" n'invente rien mais ce n'est pas son propos, il se contente de balancer du bon death à l'ancienne et le fait plutôt bien. Le truc c'est que vu le rythme auquel Rogga Johansson sort des albums de tous les côtés, il faut être vraiment un mordu de death au dernier degré pour vouloir tous les posséder. Pour le reste, le bougre n'a plus rien à prouver depuis longtemps et son amour du vieux death est évident et transpire à chaque seconde de n'importe quel album auquel il participe. On retrouve en tout cas suffisamment de dynamisme dans ce nouvel album pour passer une bonne demi-heure, on a le groove qui tabasse, quelques passages bien lourds et d'autres plus agressifs et brutaux avec une bonne ambiance de caveau bien crade. "Good Hatchet Fun" démarre même avec une ambiance presque funèbre sur un tempo très lourd soutenu par quelques claviers horrifiques avant d'enchaîner sur quelque chose de bien plus groovy. La patte mélodique du bonhomme trouve le moyen de se faire entendre de temps en temps, principalement sur les soli mais cela reste discret.
"Crypt World" est donc un album de plus pour Ribspreader qui se montre toujours aussi efficace mais qui poursuit encore et toujours la même voie à deux ou trois détails près. Donc si vous n'avez pas eu votre dose de death old school ça passe, mais sinon vous ne trouverez qu'un album de plus ici. Certes il est plutôt bon mais au milieu d'une scène surchargée ces dernières années, il va avoir du mal à se distinguer.
"The Van Murders - Part 2"
Note : 15/20
Certains groupes ont des noms plutôt explicites, comme ça impossible de se tromper.
Comme Ribspreader et son death metal gras. Créé par le la machine à riffs Rogga
Johansson (guitare / basse / chant, également dans nombre de projets dont Paganizer, The
Grotesquery, Revolting…), le Suédois s’entoure de quelques musiciens pour concrétiser
ses envies, mais ceux qui se sont joints à lui depuis 2016 et qui ont donc participé à "The Van Murders - Part 2", le dernier album du groupe, sont Jeramie Kling (batterie / The Absence,
Necromancing The Stone, Infernaeon) et Taylor Nordberg (guitare lead / The Absence,
Scab, Infernaeon). Quinze ans, sept albums. Prêts ?
On démarre sur "Departure LA" et son introduction digne d’un film d’horreur, mais qui
annonce déjà un son gras et motivant. Et l’arrivée des hurlements de Rogga ne me feront
pas mentir : c’est sous le signe du death metal lourd et poisseux qu’est placé cet album. Les
parties lead, comme la rythmique, sont d’une puissance folle, et la batterie ajoute cette touche
qui incite au headbang, mais sans tomber dans le cliché. "Flesh Desperados" accorde plus de
place à une guitare lead torturée, mais l’instrument qui apporte sa dose de cholestérol à la
composition, c’est la basse. Omniprésente tout au longs des riffs, elle donne une saveur
particulière que les amateurs de death old school sauront apprécier. On retrouve quelques
racines thrash sur la rapide "Back On Frostbitten Shores", le tout est savamment mélangé
avec une rythmique Death plus sombre.
Vous aimez le doom / death ? Alors vous allez probablement vous adonner à une séance de
headbang pendant "Equipped To Kill" et son lot d’harmoniques aussi malsaines que la
rythmique est puissante. Le contraste entre les riffs presque aériens et la batterie martiale
rend parfaitement bien, alors que le groupe enchaîne déjà avec "Meat Bandit". Si le sample
introductif a failli me faire peur sur son orientation musicale, c’est bel et bien une
composition aussi sale que les précédentes qui voit le jour pour notre plus grand bonheur.
Les harmoniques de la guitare lead me semblent familières, mais la rythmique ne me laisse
pas le temps de réfléchir plus, car c’est "The Cleaners Theme" qui déboule. L’accent est
clairement mis sur la guitare lead, et le son tranchant n’aura pas de mal à vous convaincre.
On prend les mêmes et on recommence avec "The Cleaners Theme 2", une composition
instrumentale particulièrement épique. Alors que je ne suis pourtant pas grand amateur de
compositions sans un minimum de chant, ce morceau est mon préféré de l’album. Retour de
la voix puissante de Rogga Johansson pour "Come Out And Play Dead", une nouvelle
tranche de gras bien énervée mais qui n’hésite pas à utiliser quelques passages plus
calmes pour instaurer une ambiance sombre et torturée. Le dernier morceau, "Travelling
Band Of The Dead", est introduit par un sublime “Fuck !” de la part du chanteur, avant que
celui-ci ne lance l’assaut. Sa voix n’hésite pas à monter un peu dans des tons plus criards
pour se dissocier un peu plus de la rythmique assommante que les trois gaillards nous
distillent.
Lorsque le nom de Rogga Johansson est associé à un projet, il y a fort à parier que ce sera
un très bon album, et "The Van Murders - Part 2" n’échappe pas à la règle. Cependant, je
reste un peu sur ma faim, car l’album est vraiment court. A peine une demi-heure de death
metal pur et dur. Cela dit, je me demande comment le compositeur trouve le moyen de
dormir, vu le nombre de projets dans lesquels il est impliqué...
"Meathymns"
Note : 11/20
La Suède est intarissable au niveau des groupes que l’on peut reconnaître avec ce son typique de guitares qui n’ont rien à envier à une ruche d’abeilles affolées par une nuée de moustiques.
Ce trio de death métalleux qui a déjà un beau palmarès discographique derrière lui et qui pourtant n’est pas un vieux groupe, car il a vu le jour en 2004, martèle nos cages à miel avec un typique death sans innovation.
La chronique ne sera pas un long fleuve gorgé de synonymes qui veulent dire la même chose, car les mots me manquent déjà tellement ça sent le "déjà-vu".
Leur death metal old school ne propose pas de voyage en arrière qui me régale. Les morceaux se ressemblent tous plus ou moins. Les riffs et le rythme de batterie ont beau sentir la poudre, ils ne couvrent pas "l’époumonage" vain du chanteur.
Je viens de relire ce que j’ai écrit et mon ennui est quasi palpable. Il faut vraiment être un aficionado de death typique suédois pour accrocher à cet album, car c’est très répétitif et on n'est pas loin du bout du rouleau musicalement parlant.
"Cherche du positif mec !! Soit positif !!", bordel.... il me faut du positif !!
Les riffs ? Bof... La prod' ? Bof... Le chant ? Bof… La batterie ? Bof.. L’artwork ? Ah oui pas mal, l’artwork est plutôt très réussi et il me parle bien !! Ouf, j’ai trouvé quelques chose de positif, je ne suis pas un être totalement négatif donc !!
Musicalement, ce qu’il me manque, c’est soit un franc retour vers le old school totalement assumé, soit un album old school avec ce désormais célèbre "petit plus" qui rendrait "Meathymns" moins morne et triste à écouter.
Le titre "Meathymns", le dernier du lot commence pas mal, style musique de film d’horreur à la Lucio Fulci. Oups, j’ai dit une connerie, car c’est un instrumental qui n’a rien à voir avec la musique réelle du groupe. Bon morceau tout de même !
Le groupe Carnage qui proposait le même style de musique était bien plus intéressant.
Désole pour Ribspreader mais ça sera sans moi, je laisse la note sur la table et part comme un voleur sans avoir touché le plat de résistance tellement il a dû être réchauffé avant d’être servi.
"The Van Murders"
Note : 16/20
Ribspreader, avec un nom pareil on sait déjà que l'on va avoir affaire à des poètes, n'est ce pas ?
On pourrait traduire ce nom par "éparpilleur de côtes". Vous l'aurez deviné, du death. Eh oui, pour mon plus grand plaisir je dirais même. Je rajouterais death un peu old school sur les bords avec pas mal de groove. Alors ça rentre dans le lard dès le premier titre. C'est lourd, c'est gras, c'est violent et c'est bon. C'est violent sans être bourrin, beaucoup de double pédale mais point de blast beat. Les riffs sont incisifs et gras à souhait jouant sur les harmonies de guitare et nous donnant des solos très sympas. La plupart des titres se ressemblent, le chanteur vocifère de sa voix bien gutturale de très belle manière, et la musique très agressive n'en fait jamais trop et ne joue pas la surenchère. En plein milieu de l'album, un titre instrumental "Going To L.A." casse le rythme en étant bien lent et assez lourd niveau atmosphère, mais ensuite ça reprend de plus belle. Durant les 29 minutes, on fait vite le tour de cet album. Ici cette courte durée est une bonne chose, je pense que si l'album avait duré une heure, on se serait ennuyé car les titres sont assez répétitifs dans l'ensemble. La production sonore est de bonne qualité mais il faut aimer le son bien gras. La pochette est pas mal, sans plus, je ne sais pas si elle me donnerait envie d'attraper le CD au milieu du bac du disquaire pour y jeter un oeil. Au final, pas un album révolutionnaire mais une bonne surprise tout de même.
|
|