"Amidst The Ruins"
Note : 19/20
Saor nous fait vivre l’Ecosse. Toujours mené par Andy Marshall (tous instruments / chant, Fuath, ex-Àrsaidh, ex-Falloch), le projet dévoile en 2025 la sortie d’"Amidst The Ruins", son sixième album, toujours soutenu par Season Of Mist.
Le musicien s’est entouré de Carlos Vivas (Phoenix Rising, ex-Hiranya) à la batterie, Ella Zlotos (Ephemeral) au chant et flûtes, ainsi que de Àngela Moya Serrat et Miguel Izquierdo aux violons et Samuel C. Ledesma au violoncelle.
La nouvelle aventure débute par "Amidst The Ruins", le titre éponyme, qui ne tarde pas à faire renaître la fureur du black metal tout en la couplant avec des racines folk calédoniennes aériennes et dépaysantes. Le morceau est assez rythmé, et les parties sombres où Andy hurle sont généralement saisissantes, créant un contraste important avec les moments de flottement baignés dans les mélodies des instruments folkloriques mais qui alimente la complémentarité des deux influences grâce à leurs racines communes. Les choeurs féminins d’Ella permettent également de tempérer la violence avant le final planant qui rejoint "Echoes Of The Ancient Land" où une approche old school plus brute et agressive, que ce soit au niveau de la rythmique, des cris ou des leads tranchants. Les moments majestueux et apaisants sont toujours de la partie, mais on se laisse également surprendre par les passages à deux voix où Ella et Andy s’allient en chant clair avant que les harmoniques entêtantes n’apparaissent à nouveau, provoquant une nouvelle vague de quiétude qui teintera définitivement le morceau jusqu’à sa fin.
La dissonance s’invite sur l’introduction de "Glen Of Sorrow", suivie par des riffs lancinants ornés des uilleann pipes et quelques frappes qui tempèrent le nuage obscur qui nous enveloppe soudainement, mais qui laisse de temps à autre place à des moments plus mystérieux mais enivrants, et le morceau passe relativement vite, nous menant à "The Sylvan Embrace", où on retrouve la musicienne anglaise Jo Quail. Le morceau est le seul à ne pas dépasser les dix minutes, mais il est également de très loin le plus calme, nous faisant presque penser à des teintes néofolk très ambiantes, qui seront instantanément brisées par "Rebirth" qui apporte à la fois les influences old school du groupe ancrées dans un black metal très vif, mais aussi ces touches légères et presque enjoués, ce qui alimente une fois de plus le contraste avec lequel le musicien nous fascine depuis plus de dix ans, ajoutant des harmoniques hypnotiques avant une deuxième partie axée sur des sons aériens et de choeurs, mettant ainsi fin à l’album.
Saor a définitivement trouvé un équilibre entre ses multiples influences, qu’elles soient guidées par la violence et la noirceur ou les éléments folk de son identité. On se souviendra d’"Amidst The Ruins" comme un véritable chaînon entre les premiers et les derniers albums.
"Origins"
Note : 17/20
Saor frappe à nouveau. Créé en 2013 en Ecosse par Andy Marshall (tous
instruments / chant, Fuath, ex-Àrsaidh, ex-Falloch), le groupe annonce la sortie d’"Origins",
son cinquième album, chez Season Of Mist.
La batterie a été enregistrée par Dylan Watson (Cân Bardd, Kassogtha, ex-Kaatarakt),
tandis que Sophie Marshall assure les voix féminines. Sur scène, le maître à penser assure
la basse et le chant, et il est accompagné par Bryan Hamilton (batterie, Cnoc An Tursa,
ex-Barshasketh), Rene McDonald Hill (guitare, Cnoc An Tursa), Lambert Segura (violon)
et Martin Rennie (guitare).
L’album débute avec "Call Of The Carnyx" et son introduction sombre qui nous mènera à une
rythmique efficace et mélodieuse, complétée par les éléments folk entêtants. Les parties
vocales envoûtantes feront ralentir les riffs, qui ne tarderont pas à redevenir plus énergiques
avant que les hurlements massifs ne refassent surface, suivis par des leads tranchants qui
nous mènent à "Fallen" et ses tonalités martiales. Les sonorités pagan accrocheuses créent
un contraste intéressant avec la base puissante empruntée à un black metal épique et
puissant, puis "The Ancient Ones" nous offre un moment de répit avant de renouer avec des
racines plus énergiques.
Les deux univers se rencontrent à nouveau, dévoilant des
passages plus oniriques qui se feront écraser par le chant et la saturation avant de revivre
avec ce son clair et ces frappes régulières, alors qu’"Aurora" nous présente des influences
plus froides menées par la basse. Le morceau est très saccadé, mais il permet tout de
même à des choeurs et à des mélodies abrasives de nous hanter, faisant parfois ralentir les
riffs qui deviennent majestueux, alors que "Beyond The Wall" se montre beaucoup plus
agressif. On retrouve toujours des claviers majestueux, mais les riffs et le chant sont plus
bruts, plus sombres et plus pesants, alimentant une fois de plus le contraste qui se poursuit
sur "Origins", le dernier morceau, qui nous propose une introduction accrocheuse. La suite
dévoilera des sonorités plus abrasives, qui se transformeront en une atmosphère lumineuse
malgré la rage évidente, mettant fin à l’album.
Avec "Origins", Saor ajoute une pierre à son édifice musical. Et cette pierre se trouve
beaucoup plus ancrée dans les racines folk / pagan que dans le black metal pur, nous
offrant régulièrement des accalmies à ces vagues de noirceur.
"Forgotten Paths"
Note : 13/20
Qui n’a pas déjà entendu parler de Saor en ce bas monde ? A la base un one-man band,
Andy Marshall (créateur du projet), qui fait intervenir divers guests et musiciens. Je ne saurai
trop vous conseiller les albums "Aura" et "Guardians" qui ont fait décoller sa carrière !
Découvrons maintenant cette nouvelle sortie.
Toujours sur une base légère de black metal, les ambiances classiques du groupe restent présentes.
On a toujours cette sensation d’admirer les paysages d’Ecosse, et de voguer au gré de des
vagues. Cependant, on y sent une certaine répétitivité, ça en devient inutilement long.
Durant le titre éponyme qui ouvre l'album, il y a même une coupure assez déstabilisante en plein milieu du
morceau. Cependant, la seconde partie, est agréablement mise en scène, notamment avec
la contribution de Neige (Alcest). De légères touches de piano et le chant donnent ainsi à la
nature une âme forte.
La suite du disque est correcte mais sans plus. On sent qu'Andy Marshall veut nous
transmettre une de ses propres légendes mais j’ai le sentiment d’entendre une musique de
film, comme celles du Seigneur des Anneaux par exemple. On perd l’authenticité de
"Guardians".
Pour les mélomanes qui apprécient davantage l’instru' black metal du projet, vous serez
servis avec "Bròn". De plus, on retrouve facilement l’idendité musicale d’Andy Marshall, ainsi
que la vision des paysages qu’il veut transmettre.Comme si, au-dessus d’une falaise, on
admirait la mer.
Le voyage se conclut par quelques cordes légères de harpe et d’autres ambiances qui évoquent une
nostalgie amère.
Que l’on aime ou pas, cette nouvelle sortie aura au moins le mérite de nous faire passer un bon
moment. Je pense que la plupart apprécieront, personnellement je retourne écouter les précédents
opus, en espérant retrouver mon bonheur auditif.
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