"Citadel Of Torment"
Note : 15/20
Malgré un split du groupe en 2023, Thomas L'Hoir n'a pas lâché l'affaire et s'est occupé seul de ce troisième album "Citadel Of Torment" avant de pouvoir réanimer la bête avec un nouveau line-up cette année. Profitons-en pour saluer la persévérance du bougre et allons voir ce que proposent ces trente-quatre minutes de death metal.
Le deuxième album du groupe, "The Alienation Spread", présentait un visage un peu moins frontal et brutal que "Cycles" en privilégiant les passages plus lourds et mid-tempo. L'ambiance devenait du coup plus sombre et Scolopendra développait un death metal plus puissant que réellement violent. C'est la voie que suit "Citadel Of Torment" en accentuant encore plus ces caractéristiques et en posant du coup une ambiance encore plus pesante et oppressante avec des riffs encore plus massifs. Cela s'entend très vite dans "Panic Epidemic" qui balance certes quelques blasts pour faire honneur à son titre mais fait aussi entendre ces fameux riffs puissants et lourds avec de bons passages mid-tempo qui en profitent pour balancer les traditionnels tapis de double grosse caisse. "Neuro Dissection" embrasse pleinement cette orientation mid-tempo et prend des allures de char d'assaut avec une petite touche moderne via quelques arrangements électroniques discrets. Les morceaux font tous au moins cinq minutes et ce caractère très homogène avec un mid-tempo majoritaire lui donne un côté très massif, une sorte de bloc que l'on se prend sur la tronche pendant plus d'une demi-heure avec très peu d'air pour reprendre son souffle. "Citadel Of Torment" est étouffant et écrasant et si le fait de rester bloqué sur le mid-tempo peut devenir lassant chez pas mal de groupes, Scolopendra arrive à le rendre intéressant grâce à la puissance que dégagent ses riffs de bûcheron.
Bon, la durée compacte de l'album facilite aussi les choses, tout ça aurait pu devenir peu lourd à digérer sur une durée plus longue donc on verra ce que ça donnera par la suite. C'est pour ça que "Event Horizon" ressort quelques blasts, pour éviter de s'enliser dans le même tempo tout du long et amener un minimum de dynamisme à l'ensemble. C'est bien de se faire rouler sur les vertèbres avec des riffs qui pèsent des tonnes, mais bon, quelques passages plus énervés et quelques explosions de violence c'est sympa aussi. Dans cette façon de balancer de gros riffs, des lignes de zéros, de gros tapis de double grosse caisse, on se dit que Fear Factory a dû pas mal tourner dans les oreilles de Thomas L'Hoir. Le petit côté moderne ajouté par les petites sonorités électroniques qui se font entendre plusieurs fois ajoutent encore des preuves à conviction au dossier. Scolopendra prend toutefois une voie plus brutale et plus death metal, ne serait-ce que dans le chant qui est exclusivement growlé. On y entend aussi des ambiances plus froides, plus sombres, sans compter les blasts qui se font encore entendre même s'ils sont moins présents que sur "Cycles". Bref, une influence reconnaissable mais pas gênante pour autant. Pour ce qui est du son, dites-vous simplement que l'album a été mixé et masterisé aux Hybreed Studios, donc oui ça sonne propre, gros et puissant.
Scolopendra évolue doucement mais sûrement et "Citadel Of Torment" confirme l'évolution de la musique du groupe vers quelque chose de plus lourd et de plus massif. Maintenant qu'il a récupéré un line-up complet, on est curieux d'entendre ce que tout ça va donner à l'avenir avec peut-être plusieurs compositeurs et sur une durée éventuellement plus longue.
"Cycles"
Note : 18/20
Et allez, les amis, encore une découverte pour votre humble serviteur ! Cette fois il s’agit des titis parisiens de Scolopendra de nous présenter leur premier méfait musical, le bien nommé "Cycles".
On peut dire que la musique de Scolopendra se situe à l’orée des chemins entre death metal, thrash et une touche de metal déstructuré ; sacré programme n’est-ce pas Si le groupe s’est formé il y a maintenant 10 ans, on peut dire que les Parisiens ont pris leur temps, mais pour être honnête, le résultat final vaut vraiment le fait que l’on se penche dessus.
Si vous ne connaissez pas Scolopendra, laissez-moi vous les présenter si vous le voulez bien. Scolopendra c’est Thomas "Noué" L'Hoir au chant, Maxime "Pantin" L'Hoir et Yves Pene au duo de guitares et enfin Olivier "Captain" Le Lin à la basse.
"Cycles" compte 12 titres (dont une intro) et s’articule autour de trois parties. Si vous vous penchez sur cet album, vous observerez donc que l’on a affaire à ce que l’on appelle plus communément un concept album. Comme je disais un peu plus haut, "Cycles" s’articule autour de trois axes que l’on peut donc voir donc comme des chapitres intitulés "Incubation", "Psychotic" et enfin "Slaughter".
Je dois vous avouer que je découvre le travail musical de Scolopendra, et moi le défenseur de notre belle scène ne suis point déçu ! Quel plaisir encore une fois d’observer à quel point un groupe maîtrise son style, son monde, son univers. C’est bien produit, la production est excellente et comme je dis souvent, rien ne dépasse, c’est au cordeau, au millimètre.
Tout au long de "Cycles", on est transporté littéralement par la musique des Parisiens, j’ai pour habitude de le dire, mais je me répète, on a quand même de sacrés bons groupes chez nous ! Allez faire un petit tour ici, vous aurez tout le dessein de découvrir le monde de Scolopendra.
Encore une fois on, petits Français, démontre que l’on a peut-être pas de pétrole mais on a de sacrés musicos et "Cycles" vient incontestablement le confirmer.
Je ne puis que vous conseiller de vous pencher sur cet album, car comme je dis très souvent, "J’aime la musique, je la soutiens" ; et en plus, si vous décidez de soutenir le groupe, vous aurez entre les mains un bel objet car visuellement "Cycles" est très réussi, et un amateur, un collectionneur comme moi ne peut que le souligner.
En résumé, je dirais qu’une fois de plus un groupe français a mis le paquet, autant au niveau de la musique (maîtrise absolue), du concept (maîtrisé également), que du visuel, très beau. Je pense, sans me tromper, que nous avons un album qui a tous les attributs pour marquer les esprits.
Une sacrée claque !
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