Le groupe
Biographie :

Scorpions est un groupe de heavy metal et de hard rock allemand, fondé en 1965 à Hanovre. Leur premier album voit le jour en 1972. Le groupe connaît un prestige planétaire – surtout à partir des années 1980 – grâce à des titres hard rock tels que "No One Like You" en 1982 ou "Rock You Like A Hurricane" en 1984 et de ballades à l'instar de "Still Loving You" la même année ou "Wind Of Change" et "Send Me An Angel" en 1990, toutes chansons à grand succès commercial. Le déclin médiatique venu à partir des années 1990, les protagonistes se sont tournés vers de nouvelles expériences, avec notamment "Moment Of Glory" (avec l'Orchestre philharmonique de Berlin) et "Acoustica" (album live acoustique) mais reviennent à leurs recettes traditionnelles en 2004 avec un "Unbreakable" salué par de nombreux fans et suivi en 2007 de l'album "Humanity - Hour 1". En 2010, le groupe recense plus de cent millions d'albums vendus à travers le monde. Le 23 Janvier 2010, le groupe annonce sur son site officiel, qu'après sa tournée mondiale accompagnant la sortie du nouvel album "Sting In The Tail", ils mettront un terme à leur carrière. Le groupe revient ensuite sur sa décision fin 2012, en expliquant ne plus faire de grosses tournées après la sortie d'album studio.

Discographie :

1972 : "Lonesome Crow"
1974 : "Fly To The Rainbow"
1975 : "In Trance"
1976 : "Virgin Killer"
1977 : "Taken By Force"
1978 : "Tokyo Tapes"
1979 : "Lovedrive"
1980 : "Animal Magnetism"
1982 : "Blackout"
1984 : "Love At First Sting"
1985 : "World Wild Live"
1988 : "Savage Amusement"
1990 : "Crazy World"
1993 : "Face The Heat"
1995 : "Live Bites"
1996 : "Pure Instinct"
1999 : "Eye To Eye"
2000 : "Moment Of Glory"
2001 : "Acoustica"
2004 : "Unbreakable"
2007 : "Humanity Hour 1"
2010 : "Sting In The Tail"
2015 : "Return To Forever"
2022 : "Rock Believer"


Les chroniques


"Rock Believer"
Note : 14/20

Allez, on s’attaque à une légende teutonne ? Scorpions sort en ce moment sa nouvelle galette, le très réussi "Rock Believer", sept longues années après "Return To Forever" et quelques tournées de pseudo-adieux.

Il en a coulé de l’eau (et de la bière) sous les ponts depuis 1972 et "Lonesome Crow" ! Après quelques changements de line-up, le départ du frère Schenker et de Uli Jon Roth, Rudolf et Klaus Meine ont repris de main de maître la crèmerie. Composé à l’ancienne, c’est-à-dire tous ensemble dans une salle de répétition, l’album, qui pourrait aisément sentir la naphtaline, est tout au contraire une franche réussite !

Un album frais, mélodique ("Rock Believer", "Shining Of Your Soul", "Crossing Borders"), rock à fond ("Gas In The Tank" et sa super accroche taillée pour le live, "Knock'em Dead", "Hot And Cold", "When I Lay My Bones To Rest"), avec son lot de mélodies langoureuses (c’est Scorpions tout de même, on ne se refait pas) à l’image de "When You Know". Le groupe excelle plus que jamais dans le rock FM à la cool avec cependant quelques moments assez faciles et prévisibles au niveau des riffs et surtout un manque assez flagrant de solos mémorables (la réputation de ce monstre du rock s’est entre autres faite sur des riffs accrocheurs et des solos que l’on peut chantonner ou siffler). Donc même si le niveau est assez haut, on est en mesure d’en attendre un peu plus.

En somme, cet album est un peu le Scorpions le moins bon des années 80 avec une production de 2020. Honnête, voire bon, mais sans non plus mettre de grosse claque.


Byclown
Mars 2022




"Return To Forever"
Note : 14,5/20

En 2010, le monstre Scorpions a décidé de tirer sa révérence avec "Sting In The Tail" pour une retraite bien méritée après une carrière ô combien remplie. Cinq ans, dont trois ans de tournée d’adieu, plus tard, devinez pourtant ce qui se retrouve dans la longue pile des nouvelles sorties ? Eh oui… Apparemment, la retraite, ce n’est pas encore pour tout de suite.

Quelques mots d’explication s’imposent à propos de "Return To Forever" : s’il s’agit bien d’un nouvel album, les morceaux qu’il contient ont été créés pendant une période particulièrement prolongée, c’est-à-dire des eighties à 2014. De ce fait, alors que certains titres sont de véritables nouveaux nés, beaucoup d’autres sont d’anciennes compositions retravaillées. Après tout, pourquoi pas ?

Je suppose que, de ce fait, je n’étonnerai personne en déclarant qu’il n’y a aucune surprise à l’horizon. Mais, dès les premiers titres de ce nouvel opus, Scorpions se montre très en forme ; en effet, "Going Out With A Bang", "We Built This House" et "Rock My Car" sont excellents ! Extrêmement accrocheurs et dynamiques, ils permettent aisément de plonger la tête en avant dans ce qui promet être une petite heure de pur délice. De ce fait, il est un peu dommage de retrouver si rapidement, sans transition aucune, "House Of Cards", une ballade pleine d’émotion (à l’image de "Gypsy Life", morceau de clôture), mais, à mes yeux, négligemment placée. Par chance, qu’on se le dise, la suite ne manque pas d’instants agréables ("The Scratch", le faussement blues "Hard Rockin’ The Place").

Malgré tout, l’impression globale n’est pas aussi positive qu’attendu. Premièrement, le fait de clamer reprendre des "chutes" d’albums comme "Love At First Sting" (et bien d’autres, comme expliqué précédemment) ne manquera pas de poser une comparaison ardue entre les morceaux connus et les "nouvelles" compositions. Voilà, tout est dit pour ce point. Deuxièmement, Scorpions n’évite pas les erreurs de parcours. Entre la mièvrerie de certaines ballades ("Eye Of The Storm" était sans doute celle de trop) ou un manque de… un manque de… de rage ? De sueur ?... Bref, un manque certain sur, par exemple, ce "Rollin’ Home" peu inspiré, on ne peut pas prétendre avoir l’attention en éveil à tout moment.

Que la note un peu moyenne ne vous perde pas : "Return To Forever" est bel et bien un bon album, très agréable et plein de peps. Seulement, à ce stade d’une carrière aussi monumentale, son manque d’inspiration certain n’en fait malheureusement qu’un disque de plus. Et après un "Sting In The Tail" aussi réussi, qui était lui-même une magnifique façon de dire au revoir, il est dommage qu’un nouveau venu moins exaltant arrive ainsi un peu comme un cheveu sur la soupe.


Gloomy
Avril 2015




"Sting In The Tail"
Note : 18/20

Existe-t-il encore actuellement des gens pour qui le nom de Scorpions serait inconnu ? Y a-t-il encore des individus chez qui ce groupe mythique n’évoquerait rien du tout ? Certes pas impossible, mais malgré tout difficilement concevable, vu l’émoi qu’ont provoqué les Allemands durant leur longue ( !) carrière (plus d’une quarantaine d’années, tout de même. Qui dit mieux ?). Aujourd’hui, c’est officiel : cette carrière touche à sa fin. Pour saluer ce parcours comme il se doit, Scorpions a délivré un dernier album, portant le nom de "Sting In The Tail", et se retrouve actuellement –et pour la dernière fois- en tournée mondiale. Une chance offerte à ceux qui ne les auraient pas encore vus sur scène, ou ceux qui aimeraient profiter de leur présence lors d’une ultime date.

Mais quid de ce "Sting In The Tail", au fait ? Ah oui, pour que Scorpions puisse quitter son public en tout honneur, il est clair que cet album avait plutôt intérêt à tenir la route, et même plus encore ! Aucune crainte à avoir sur la question : le quintette a rempli sa mission, et avec brio, s’il-vous-plaît ! Pas de surprise à l’horizon : nous avons ici droit au Scorpions que nous connaissons, et que nous apprécions ! Mais qui parle de surprise, d’ailleurs ? Tout ce que l’on désire, c’est un Scorpions en forme, capable de nous entraîner autant avec son hard rock énergique et irrésistible qu’avec ses ballades séductrices qui ne pourraient laisser de glace. "Sting In The Tail" prouve qu’en 2010, le groupe en a encore dans le ventre, possède toujours cette exaltation et l’amour de la musique qu’on lui connaissait. Malgré une moyenne d’âge d’une soixantaine d’années, les musiciens n’ont rien perdu de leur talent et de leur vigueur, à l’image du chanteur Klaus Meine, à la voix puissante et tellement reconnaissable. Peu importe l’aspect que vous préfériez : musclé ou tout en douceur. "Sting In The Tail" rassemble les meilleurs éléments à tout point de vue, comme en témoigneront les onze pistes le composant, tour à tour vives, endiablées, délicates ou émouvantes. Des guitares pointues, des refrains aisément mémorables, des morceaux qui ne donnent qu’une seule envie : croire à l’immortalité du rock… Tout ceci, c’est Scorpions, tel qu’il l’a toujours été, et tel qu’il l’est encore, en 2010. "Raised On Rock" –l’excellente piste d’ouverture-, le fougueux "Turn You On" ou encore "Spirit Of Rock" se montrent aussi entrainants que ce que les quelques ballades ("The Good Die Young" –avec l’apparition de Tarja Turunen, que l’on aurait néanmoins espérée plus audible que ces chœurs, mais soit-, "Lorelei", "Sly", ou le titre final, "The Best Is Yet To Come") ne sont touchantes, voire désarmantes. Parlons-en, d’ailleurs, de ce titre final : "The Best Is Yet To Come" se place facilement en tête des ballades (nombreuses, pourtant) composées par le groupe. Sa nostalgie persistante, ainsi que le message strictement positif du morceau ébranlent la sensibilité de l’auditeur, tout en semblant dire "Au revoir" de la manière la plus légère possible. Une pièce maîtresse !

Et un album sensationnel pour ce groupe impérissable qui aura fait frémir tant de générations (et qui continuera encore malgré tout, cela ne fait aucun doute) ! Ce sont des grands qui sont en train de nous quitter, des grands avec un "G" capital ! Des musiciens au talent incommensurable, capables de lancer un chant du cygne aussi majestueux que ne l’a été leur longue route, qui les aura menés au bout du monde. Scorpions me manquera !


Gloomy
Mai 2010


Conclusion
Le site officiel : www.the-scorpions.com