Le groupe
Biographie :

Severe Torture est un groupe de death metal hollandais formé en 1997 et actuellement composé de : Patrick Boleij (basse / ex-Centurian, ex-Nox), Thijs van Laarhoven (guitare), Dennis Schreurs (chant / ex-Marcel Coenen, ex-StormRider), Marvin Vriesde (guitare / ex-Dew-Scented, ex-Manifest, ex-Shockwave, ex-Blo.Torch) et Damiën Kerpentier (batterie / Sepiroth, ex-Profane, ex-Brainblast). Severe Torture sort son premier album, "Feasting On Blood", en Octobre 2000 chez Hammerheart Records, suivi de "Misanthropic Carnage" en Septembre 2002, de "Fall Of The Despised" en Novembre 2005 chez Earache Records, de "Sworn Vengeance" en Novembre 2007, de "Slaughtered" en Juin 2010 chez Season Of Mist, et de "Torn From The Jaws Of Death" en Juin 2024.

Discographie :

1998 : "Baptized In Virginal Liquid" (Démo)
2000 : "Feasting On Blood"
2002 : "Butchery Of The Soul" (EP)
2002 : "Misanthropic Carnage"
2003 : "A Taste For Butchery" (Split)
2005 : "Blood Letting" (Live)
2005 : "Fall Of The Despised"
2007 : "Sworn Vengeance"
2010 : "Slaughtered"
2022 : "Fisting The Sockets" (EP)
2024 : "Torn From The Jaws Of Death"


Les chroniques


"Torn From The Jaws Of Death"
Note : 19/20

Retour de la violence avec Severe Torture. Suite à leur retour en 2022 après plus de dix ans d’absence, Thijs van Laarhoven (guitare), Patrick Boleij (basse), Dennis Schreurs (chant), Marvin Vriesde (guitare, ex-Dew-Scented) et Damiën Kerpentier (batterie, Sepiroth) dévoilent "Torn From The Jaws Of Death", leur sixième album, chez Season Of Mist.

L’assaut débute en trombe avec "The Death Of Everything", un premier titre qui ne laisse aucune place à la douceur et qui assume pleinement à la fois sa violence et ses influences old school. Les parties vocales brutes se fondent à merveille dans la rythmique remuante, que ce soit pendant les parties vives ou le break avant ce solo hypnotique, puis c’est avec "Marked By Blood And Darkness" que le groupe continue de nous marteler tout en conservant sa touche de technicité. Certains passages sont également très directs et plus simples mais tout aussi efficaces, assurant un équilibre de rage alors que "Hogtied In Rope", la composition suivante, nous dévoile une approche plus lourde et étouffante, mais également très saccadée. Les leads apportent le côté tranchant que l’on retrouve également sur le titre éponyme, "Torn From The Jaws Of Death", qui ne manque pas de placer ses riffs ravageurs à chaque instant pour les accompagner, mais également une ambiance plus imposante, presque majestueuse sur le final.

"Christ Immersion" accélère nettement le tempo, laissant le blast et les riffs effrénés s’allier pour créer cette bande-son infernale sur laquelle le vocaliste rugit, puis "Putrid Remains" continue dans cette approche vive et incisive à laquelle les musiciens ajoutent quelques harmoniques dissonantes. Retour de la puissance de feu incessante sur "The Pinnacle Of Suffering" où le groupe met ses guitares sanglantes au profit de sa fureur tout en profitant de quelques patterns plus majestueux pour appuyer sa violence, mais on sent que le morceau n’attend que le moment où il pourra exploser, et qui est atteint avec "Through Pain And Emptiness" où plus rien ne semble pouvoir arrêter le groupe qui frappe à pleine vitesse, et qui s’autorise même un solo mélodieux. "Those Who Wished Me Dead" prend la suite pour une courte molestation en bonne et due forme, avec tout de même une partie lead criarde, puis c’est le coup final avec "Tear All The Flesh Off The Earth" où quelques pauses plus aériennes ponctuent la longue déferlante, qui met fin à l’album avec des harmoniques entêtantes.

Severe Torture n’a jamais connu que la violence, et cet album est là pour prouver que leur pause n’a absolument pas endigué leur puissance ! "Torn From The Jaws Of Death" s’annonce déjà comme un monument de l’année 2024 en matière de death metal, qu’il soit brutal, technique ou old school !


Matthieu
Juin 2024




"Slaughtered"
Note : 15/20

Haaaa Severe Torture, je me souviens de la baffe en acier trempé que je me suis pris quand je les ai vu en live à l’époque de "Misanthropic Carnage". Ils n’avaient pas laissé de prisonnier et étaient à l’affiche avec Cannibal Corpse entre autres, inutile de vous dire que la soirée fut brutale. Et puis pour je ne sais quelle raison je les ai perdus de vue pendant un moment et je ne me suis penché sur les deux albums suivants qu’assez tard. J’y ai découvert avec étonnement un virage un peu plus lourd mais tout aussi bon. Le truc c’est que certains avaient décroché à cause de ça, m’est avis que ce "Slaughtered" devrait les réconcilier avec le groupe.

Ben oui les hollandais, à l’instar de leurs collègues footballeurs, ont sorti les couilles et ont choisi de taper un peu plus fort cette fois. On pourrait dire que c’est un croisement entre leur dernière période plus lourde et «subtile» et les deux premiers albums qui ne faisaient pas de quartier et détruisaient tout sur leur passage. On retrouve donc sans souci l’influence des célèbres cannibales Américains comme toujours, mais cette fois on sent aussi une très nette inspiration morbid angelienne dans les soli. Je n’irais pas jusqu’à dire qu’on croit entendre Trey Azagtoth puisque la technique et le jeu de ce dernier sont inégalables mais c’est clair que les Tortues Sévères (je les appelle comme ça si je veux !) ont dû beaucoup les écouter pendant la composition de l’album. Mine de rien le côté plus mélodique qui a été conservé insuffle une ambiance assez sale par moments qu’on ne leur connaissait pas sur leurs deux premiers méfaits, et qui ne faisait pas le même effet sur les deux suivants. C’est son alliance avec la brutalité des débuts qui crée cette espèce d’ambiance d’abattoir, le fait de lever le pied sur deux albums les a amenés à maturation et leur a appris à parfaitement marier ces deux opposés.

Mais bon pas d’inquiétudes on reconnaît quand même bien nos Hollandais préférés et cette fois ils tapent là où ça fait mal avec du death 100% pur jus. Les passages lourds sont encore là mais moins systématiques qu’avant et laissent par conséquent plus de place aux blasts d’antan. D’ailleurs il suffit de voir le titre de l’album et la gueule de la pochette pour comprendre que le retour du gore et de la brutalité était annoncé clairement, le son a d’ailleurs subi le même traitement avec le retour d’une prod certes puissante mais rugueuse et moins clinique que sur leurs deux précédents efforts. La voix est elle aussi redevenue clairement death avec de magnifiques growls bien gras et profonds.

En tout cas le mélange de leurs deux dernières périodes est très bien dosé, ni constamment bourrin ni mid tempo en permanence. La science du riff et du break a été utilisée à bon escient et quand vous commencez à vous dire qu’il serait temps qu’ils lèvent le pied sur les blasts hop ni vu ni connu vous vous prenez un break plus lourd dans la face et vous vous retrouvez à headbanger comme un con. Efficacité est le maître mot sur cette galette, pas d’ebrouffe ni de plongée dans l’extrême brutalité. Juste l’envie de vous fourguer un bon album de pur death comme on l’aime et de vous faire voler la crinière du début à la fin en vous ruinant les cervicales au passage. Alors c’est sûr il n’y a rien de révolutionnaire, mais si vous demandez à Severe Torture d’expérimenter c’est que vous vous êtes trompé de porte.

On est là pour prendre notre dose de riffs assassins, de tripes gluantes et de sang dans les dents. Et ces bouchers Hollandais ont un bon fournisseur qui se fera un plaisir de vous apporter de quoi batifoler gaiement dans les abats. Mais si vous voulez vraiment vous prendre une bonne dose sur le coin de la tronche, comme je le disais plus haut, il faut les voir en live. C’est là que leur death sans compromis fait le plus d’effet, allez faire un tour dans les premiers rangs pendant leur set et vous m’en direz des nouvelles.


Murderworks
Juillet 2010


Conclusion
Le site officiel : www.severetorture.com