Le groupe
Biographie :

Shape Of Despair est un groupe de doom metal finlandais formé en 1998 (anciennement Raven) et actuellement composé de : Tomi Ullgrén (guitare / Diablerie, Impaled Nazarene, ex-Wintermoon, ex-Rapture, ex-Raven, ex-Finntroll, ex-Thy Serpent, ex-The Mist And The Morning Dew), Jarno Salomaa (guitare, clavier / Clouds, ex-The Mist and the Morning Dew, ex-Haven In Shadows, ex-Raven, ex-Fallen, ex-Rapture), Natalie Koskinen (chant / Depressed Mode, Jonne, ex-Tyrant, ex-Raven), Sami Uusitalo (basse / Finntroll, ex-The Mist And The Morning Dew) et Henri Koivula (chant / Throes Of Dawn). Shape Of Despair sort son premier album, "Shades Of...", en 2000 chez Spikefarm Records, suivi de "Angels Of Distress" en Septembre 2001 chez Spinefarm Records, de "Illusion's Play" en Septembre 2004 chez Spikefarm Records de "Monotony Fields" en Juin 2015 chez Season Of Mist, et de "Return To The Void" en Février 2022.

Discographie :

2000 : "Shades Of..."
2001 : "Angels Of Distress"
2004 : "Illusion's Play"
2010 : "Written In My Scars" (EP)
2015 : "Monotony Fields"
2022 : "Return To The Void"


Les chroniques


"Return To The Void"
Note : 19/20

Shape Of Despair sort à nouveau de l’ombre avec son cinquième album. Depuis 1998 (ou 1995 sous le nom de Raven), le groupe finlandais cultive la mélancolie à travers son funeral doom atmosphérique. Tomi Ullgrén (guitare, Counting Hours, ex-Impaled Nazarene, ex-Finntroll…), Jarno Salomaa (guitare/claviers, Counting Hours, ex-Clouds), Natalie Koskinen (chant, Jonne), Samu Ruotsalainen (batterie, Coldbound, ex-Finntroll), Sami Uusitalo (basse, Finntroll) et Henri Koivula (chant, Throes of Dawn) nous présentent "Return To The Void", qui sort en 2022.

Avec "Return To The Void", le premier titre, le groupe dévoile immédiatement sa lente et majestueuse mélancolie fascinante. Des leads aériens se mêlent au brouillard sonore lancinant, qui accueillent finalement des hurlements caverneux inquiétants et pesants, rejoints par un chant clair féminin incroyablement apaisant et intense. Le mélange progresse paisiblement dans cette atmosphère entêtante, qui se pare de dissonance avant que "Dissolution" ne prenne la suite. La recette est la même, et la noirceur hypnotique continue son chemin dans la peine et le chagrin en compagnie du duo de vocalistes, apportant chacun leur pierre à l’édifice imposant. Quelques leads nous ouvrent la voie jusqu’à "Solitary Downfall", une composition qui place des mélodies très douces dans ce voile sombre décoré par un chant clair fantomatique. La rythmique s’arrêtera quelques temps avant de renaître plus intensément et de faire intervenir les hurlements pour compléter le paysage désolé, qui laisse place à la mystique "Reflection In Slow Time".

La progression est lente, nous faisant peu à peu entrer dans ce bain glacial et épais, qui dévoilera également des tonalités majestueuses via les claviers, alors que "Forfeit" nous propose des éléments beaucoup plus bruts et sombres. Le contraste avec le chant féminin planant sera renforcé par les hurlements viscéraux intenses, puis "The Inner Desolation" ferme déjà l’album. Si le début du morceau est assez similaire à ce que l’on connaît du groupe, le son s’arrêtera presque intégralement pour laisser les claviers nous mener jusqu’à sa renaissance lente et inquiétante. Les vocalistes se joignent à ce son majestueux, qui finira par prendre fin avec une douce et entêtante outro.

Avec Shape Of Despair, vous êtes assurés d’assister à une progression lancinante dans la douleur et la peine. Alors que le groupe était plutôt silencieux, "Return To The Void" confirme ce retour en grande pompe des maîtres du désespoir.


Matthieu
Février 2022




"Monotony Fields"
Note : 14/20

2015 marque le grand retour de Shape Of Despair avec tout de même 11 ans d’absence depuis son dernier album "Illusion’s Play". Certes il y a eu un EP il y a 5 ans mais pas de quoi être rassasié. C’est donc avec un nouveau chanteu,r Henri Koivula, remplaçant de Pasi Koskinen, parti en 2010, que le groupe nous propose son "Monotony Fields" chez Season Of Mist. On est donc heureux de découvrir cet opus de 76 minutes contenant 8 titres.

Et pas de doute, c’est bien du Shape Of Despair ! On retrouve ainsi leur doom funeral et atmosphérique avec des nappes de synthé sur cet album bien mises en avant par rapport au reste dès le premier titre "Reaching The Innermost". Ce morceau très aérien est également simple mais très efficace avec ses ambiances hypnotiques. Au contraire, "The Distant Dream Of Life" se veut plus direct avec pour le coup un synthé légèrement en retrait. "Descending Inner Night" est plus mélodique et même mélancolique avec ses refrains en chant clair masculin / féminin. On retrouve même en fin d’opus "Written In My Scars", qui se trouvait dans l’EP du même nom datant de 2010, dans une version réenregistrée plutôt correcte.

Et en ce qui concerne les growls, Henri a bien trouvé sa place et nous le montre bien. On pourrait lui reprocher sa retenue et un manque de bestialité par rapport à Pasi mais au final son chant colle parfaitement bien avec cette atmosphère planante. Mais voilà, on a beau avoir tous les ingrédients, la sauce ne prend pas vraiment car le reste de l’album manque de saveur. En effet, cela est trop souvent monotone comme par exemple dans "Monotony Fields" qui porte bien son nom. Bon, c’est peut-être fait exprès justement mais quand on en vient à s’ennuyer, il y a peut-être un problème… Et c’est pareil pour "With Drawn" et "The Blank Journey" qui paraissent bien vides au niveau composition. "In Longing" est plus varié au niveau du chant mais manque aussi de recherche avec une musique trop répétitive et sans réelle émotion.

En bref, c’est un album qui aurait pu être bien meilleur… Il y a de très bonnes choses, attention, mais la magie ne dure pas durant les 9 minutes en moyenne de chaque morceau. Trop de longueurs viennent ramolir les titres et l’émotion et surtout l’énergie ne dure pas bien longtemps. Du coup, il y a un manque d’accroche et de relief qui sont pourtant essentiels pour du doom funeral. A part ça, l'album s’écoute et cela reste du Shape Of Despair mais ce n'est clairement pas leur meilleur opus.


Nymphadora
Juin 2015


Conclusion
Le site officiel : www.shapeofdespair.com