Le groupe
Biographie :

Sonata Arctica est un groupe de power metal finlandais, formé en 1996 à Kemi, en Laponie. La création du groupe a eu lieu sous le nom de Tricky Beans. Le 4 septembre 1999 sort l'album "Ecliptica", il est bien reçu, en Finlande comme dans d'autres pays comme le Japon. En 2000, Sonata Arctica est choisi par Stratovarius pour l'accompagner avec Rhapsody dans une tournée Européenne. En 2001, le second album du groupe, "Silence", sort. Cet album reçoit en Octobre 2004 le statut de Disque d'Or en Finlande. "Winterheart's Guild" sort en 2003, après cet album, le groupe signe un contrat avec Nuclear Blast Records. Un quatrième album studio, "Reckoning Night", est sorti en 2004. L'album, se vendant à plus de 100 000 exemplaires à travers le monde, reçoit le statut de Disque d'Or début 2006. En Mai 2007, le cinquième album studio du groupe, "Unia", est sorti. "The Days Of Grays" marque en 2009 le prolongement de la tournure musicale prise avec "Unia". Le 18 Mai 2012 sort "Stones Grow Her Name" qui revient à des sonorités plus directes et efficaces sans toutefois renouer avec des morceaux speed. L'album suivant, "Pariah's Child", sort le 28 Mars 2014. "The Ninth Hour" sort le 7 Octobre 2016. "Talviyö" sort en Septembre 2019. Après les acoustiques "Acoustic Adventures" en 2022, "Clear Cold Beyond" sort en Mars 2024.

Discographie :

1999 : "Ecliptica"
2001 : "Silence"
2003 : "Winterheart's Guild"
2004 : "Reckoning Night"
2007 : "Unia"
2009 : "The Days Of Grays"
2012 : "Stones Grow Her Name"
2014 : "Pariah's Child"
2016 : "The Ninth Hour"
2019 : "Talviyö"
2022 : "Acoustic Adventures (Volume One)"
2022 : "Acoustic Adventures (Volume Two)"
2024 : "Clear Cold Beyond"


Les chroniques


"Clear Cold Beyond"
Note : 13/20

Ceux qui me lisent depuis quelques années déjà s’attendent pertinemment avec cette chronique à un règlement de compte. Je ne le cacherai pas, Sonata Arctica est ma tête de turc power metal, je les cite abondamment et ce, rarement de manière positive. Plusieurs groupes qui perdurent dans le temps finissent souvent par connaître leur "Black Album" (Metallica pour les néophytes) et pour ma part, dans le cas de Sonata, cela s’est passé avec "Unia". Pour faire court, ce qui à la base avait débuté comme un hommage à Stratovarius, et qui par la suite s’était établi comme référence du power metal finlandais, a atteint avec "Unia" le point de non-retour, le changement artistique plutôt drastique allait changer le court de leur histoire.

Je ne demande pas à Sonata Arctica de refaire le passé à tout prix, mais seulement de se ressaisir, de cesser de tirer de tout bord tout côté et de choisir une direction artistique une fois pour toutes. Les come-backs au style du passé sont possibles, il n’y a qu’à regarder du côté des Allemands d’Helloween pour le constater. Sans plus attendre, plongeons dans ce "Clear Cold Beyond". Encore une fois, Sonata démarre un album en me donnant l’espoir d’un retour aux sources. C’est rapide, avec des claviers à la pelle et musicalement très mélodieux. C’est la production et surtout la voix de Tony Kakko qui me chicote. Je ne sais pas comment l’expliquer, mais le tout semble brouillon et peu défini, comme si c’était encore à l’étape de démo. Pour ce qui est de Kakko, il a longtemps été mon chanteur numéro 1 power metal, mais depuis plusieurs albums, c’est n’importe quoi. Sa voix est maniérée, sans véritable contrôle, les mélodies sont peu inspirées et en toute honnêteté, Tony chante beaucoup trop de mots, les textes sont trop longs.

Sur "California", je retrouve enfin un peu plus de cohésion et cela me rappelle ce que j’aimais vraiment de Sonata sur ses quatre premiers albums. Malheureusement, c’est un copier-coller de "Flag In The Ground"… Vous direz que je suis de mauvaise foi, et vous avez sans doute raison, mais je vous jure que j’essaye fort d’aimer à nouveau un album de Sonata. Oui, le groupe tente encore d’innover et de se démarquer, mais pour ma part ça ne fonctionne tout simplement pas. Je suis ouvert d’esprit, j’écoute toutes sortes de styles de metal, parfois fort complexes, cependant même l’avant-garde metal apporte une cohésion que Sonata n’a jamais pu proposer. "Dark Empath" est l’exemple parfait de ce que j’avance, c’est brouillon, sans ligne directrice, ça essaye tout et rien à la fois.

Ca ne sera pas avec "Clear Cold Beyond" que je ferai la paix avec Sonata Arctica, il semble bien. Je garde encore un mince espoir, mais en même temps, il serait peut-être bon que je passe tout simplement à autre chose.


Mathieu
Mars 2024




"Talviyö"
Note : 12/20

Voici donc le moment que je craignais depuis longtemps. Devoir critiquer l’un des groupes de power metal phare des années 2000, devenu un paria avec le temps pour plusieurs amateurs, votre humble auteur ci présent inclus. Comme à chaque nouvel album de la formation finlandaise, mes attentes sont immenses. En fait, je commence à croire que je ne serai jamais à nouveau satisfait d’un album de Sonata. Et la faute appartient à Kakko, qui pourtant, demeure encore à ce jour l’un de mes chanteurs favoris. Malheureusement, ce qui faisait autrefois sa force et sa marque de commerce est aujourd’hui l’un de ses plus grands défauts : son sens de la mélodie. Autant dans le passé nous avait-il habitué à de solides compositions, avec des refrains accrocheurs, autant aujourd’hui les pièces passent l’une après l’autre sans jamais s’incruster dans nos esprits.

"Message From The Sun", chanson en entrée de jeu, est typique des singles  dont je n’ai jamais compris l’intérêt, tout comme l’était "Don’t Say A Word" sur "Winterheart’s Child", deux pièces mid-tempo sans véritable saveur. Certains diront que je ne suis qu’un nostalgique refusant d’admettre que Sonata, depuis "Unia", ne sera plus jamais le clone de Stratovarius qu’il était dans le passé. Mais en soi, cette affirmation est fausse car pourquoi devrais-je renier le fait que oui, j’adorais ce côté ultra rapide et déjanté du groupe ? Certes il existe des moments intéressants sur "Talviyö", comme "Whirlwind", qui s’essaye sur une facette plus progressive, avec une finale toute en douceur, laissant place à un Kakko sublime. Mais lorsque le groupe se tourne vers un son à la Bon Jovi circa 1984, avec "Cold", tellement proche de "Runaway" que je ne sais si je dois rire ou bien pleurer.

Pour moi, la cassure entre "Reckoning Night" et "Unia" aura été beaucoup trop grande et je dois l’avouer, autant j’aurais aimé démolir Sonata sur cette chronique (comme je me plais à les rabrouer à chaque occasion qui se présente), je me retrouve sincèrement déçu et nostalgique, c’est bien vrai. Le son est là, la production est magnifique, cependant rien ne m’accroche et m’attire dans cet album. Encore pire, après trois écoutes, je ne suis malheureusement pas parvenu à le terminer.

Je ne peux que conclure en disant que ceux qui sont restés après "Unia" (et ils sont nombreux, c’est fou, mais vrai) seront heureux d’apprendre que "Talviyö"les sastisfera. Pour les mélancoliques comme moi, il faudra continuer de rêver, comme les vieux de ma génération attendent encore un vrai album de Metallica.


Mathieu
Décembre 2019




"The Ninth Hour"
Note : 16/20

Le temps file à une vitesse folle. 17 ans déjà que Sonata Arctica nous bombardait avec sa musique dans ce qui est encore aujourd’hui considéré comme l’un des meilleurs albums de power metal de tous les temps, "Ecliptica". Neuf albums complets plus tard, et sans compter la quasi-trentaine de singles et autres albums en concert, la réputation du groupe n’est plus à refaire. D’entrée de jeu, je vous dirai que Tony Kakko est dans le top 3 de mes chanteurs favoris et que pour moi, Sonata atteignit son apogée sur "Reckoning Night", qui combinait le meilleur des influences power metal du groupe avec un tout nouveau son plus progressif. Malheureusement pour plusieurs, cela annonçait également l’innommable "Unia" qui, lui, fut la cassure entre ce que l’on peut maintenant appeler l’ancien et le nouveau Sonata.

Quand est-il de ce "The Ninth Hour" et où se situe-t-il dans le continuum espace-temps du groupe ? J’avais été plutôt surpris par la qualité de "Pariah’s Child" et je me disais que la terrible épreuve d’"Unia" était maintenant derrière nous. Cette dernière offrande du groupe (même si, à ma surprise, les opinions sont très mitigées sur les réseaux sociaux) me semble proposer une balance équitable entre les anciennes influences du groupe et le nouveau son que la bande à Kakko développe depuis le départ de son guitariste Jani Liimatainen. Le premier single, "Close To An Animal", est dans la même veine que les derniers, mid-tempo, et propulsé par les lignes mélodiques de Kakko. En parlant de ces lignes vocales, je trouve que Kakko les pousse peut-être un peu trop, comme s’il tenait absolument à placer tous les mots qu’il écrit. Le résultat final est que les mélodies en souffrent la plupart du temps. "Fairytale", première tentative du groupe d’un retour aux sources, tombe plutôt à plat, les riffs de guitare et la batterie surexités étant écrasés par un refrain des plus ennuyeux. Par contre, lorsque le frontman  s’en tient à peu de mots, cela donne comme résultat l’intéressante "Fly, Navigate, Communicate" qui, dans son lent refrain, ne contient justement que ces trois mots.

Et que dire des ballades du groupe ? Autant "Letter To Dana" était sublime, maintenant les pièces plus lentes du groupe souffrent toutes du même syndrome, que j’appelle affectueusement "le syndrome Jörg Michael" avec une batterie anémique à l’unique tempo "bass drum snare bass drum bass drum snare" ad vitam æternam. Arrive "Till Death Done Us Part" et j’ai ressenti un petit frisson. Comme si ce morceau oublié de la session "Reckoning Night" revenait à la vie pour notre plus grand bonheur. Ces moments sont malheureusement trop rares et les véritables amateurs de la première heure du groupe en seront à nouveau que déçus. "Rise A Night" les fera sans doute sourire par contre, car là on a droit à du véritable "vieux" Sonata, avec un rythme fou, une mélodie géniale et un gros refrain bien canon.

Plusieurs jeunes groupes seraient bien heureux de pouvoir proposer comme premier album un de la trempe de "The Ninth Hour", mais Sonata Arctica est maintenant de la vieille garde, et partant de ce constat, la ligne entre l’amour et la haine, même dans mon cas, est bien mince. À quand un album complet du groupe qui ne contiendra que des bons morceaux… Devront-ils s’en remettre eux aussi à la suite ultime et finalement sortir "Ecliptica 2"… Ne nous le souhaitons pas trop, le père Noël est peut-être finlandais après tout…


Mathieu
Octobre 2016




"Pariah's Child"
Note : 11/20

Il avait été annoncé comme un retour aux sources de Sonata Arctica, eh bien je peux dire que la première impression est bonne. Rien qu'au niveau du cover art, tout y est : un loup trônant au milieu d'une forêt enneigée, le tout sur des tons bleutés pour donner cette impression de froid glacial. C'est d'un plus bel effet. Même chose pour le premier single, "The Wolves Die Young" qui était présenté quelques semaines avant la sortie de l'album, qui rappelait le côté heavy speed mélodique des débuts du groupe. Bref, tout avait été fait pour montrer que Sonata Arctica abandonnait son ouverture vers des morceaux plus variés vers le hard rock ou prog que l'on a pu écouter sur les derniers albums. Et pourtant…

Le groupe est aujourd'hui une machine de guerre ! Bien rodé aux sorties d'albums et aux tournées mondiales qui vont avec, il a pourtant déstabilisé un bon nombre de fans avec son dernier album. Il était en effet bien loin des chefs d'œuvre que sont "Unia" et "The Days Of Grays". Le retour aux sources était donc très attendu ! Eh bien pour moi, "Pariah's Child" est un des moins bons albums de Sonata Arctica ! Je n'y ai pas trouvé l'énergie que j'attendais. Tout donne l'impression qu'il a été fait pour remplir un objectif, sans grande volonté. Où sont passées la hargne et la créativité de Tony Kakko ??

Alors certes, il y a tout de même de bonnes choses dans "Pariah's Child" mais elles semblent toutes réunies dans un seul titre : "Blood". On y retrouve un speed mélodique généreux, des couplets laissant libre place à la voix de Tony Kakko, un refrain accrocheur et qui trotte dans la tête dès la première écoute (et qui ne te lâche plus de la journée). Pour la partie musicale, les lignes de claviers sont pures, les soli sont recherchés et dégagent des émotions à chaque note. Un pur bijou de power metal !

Malheureusement c'est le seul joyau de l'album… Les autres titres ne dupent personne. On est à des kilomètres du Sonata Arctica de la grande époque. Les morceaux sont simples, les refrains sont mous, la guitare n'est pas au niveau qu'on lui connaît. Comment Elias a-t-il pu accepter d'en être réduit à une simple rythmique heavy rock ?

Je ne m'y suis vraiment pas retrouvé. Alors sûrement que certains d'entre vous y trouveront leur compte, après tout les musiciens de Sonata Arctica restent tout de même de très bons musiciens, mais je reste sur ma faim après l'effet d'annonce qui avait été fait. La période de doute et de transition qu'on avait reprochée au groupe lors de la sortie de "Stones Grow Her Name" n'est pas finie pour moi, et il me tarde de vraiment retrouver LE Sonata des grands jours.


Nicko
Juillet 2014




"Stones Grow Her Name"
Note : 16/20

Si je devais résumer "Stones Grow Her Name", le dernier album de Sonata Arctica, sorti le 18 Mai dernier, en un seul mot : "ETONNANT". Sonata nous offre ici quelque chose qui part dans tous les sens, aucune continuité que ce soit dans les thèmes abordés que dans le style musical ; malgré tout le groupe arrive à nous épater dans le sens où cet opus est une vraie bouffée d’air frais.

Dès le premier titre ("Only The Broken Heart") on retrouve LA griffe Sonata Arctica. Une mélodie entraînante, un solo guitare court mais accrocheur, une voix posée qui n’agresse pas nos chers petits tympans en partant trop dans les aigus… le ton est donné ! Ou pas ! Le second morceau attaque avec une très courte intro au rythme quasi electro mais retombe rapidement sur ses pattes avec une ambiance metal des années 80-90 ; ambiance dans laquelle on est entièrement plongé avec "Losing My Insanity" qui se complète d’un solo guitare qui prouve encore une fois le talent d’Elias "E.Vil" Viljanen. L’electro abordé tout à l’heure n’est pas en reste dans cet album car on peut le retrouver dans les claviers de "Somewhere Close To You". On change encore une fois de monde avec "Cinderblox" qui nous envoie en plein Texas avec son banjo omniprésent tout le long du titre. Sortez les Stetson et les Santiags et c’est parti pour un quadrille sauce Sonata. Les ballades (au nombre de deux) raviront ces mesdemoiselles en mal de romantisme tout en étant absolument superbes. Et que dire des parties II et III de "Wildfire" qui n’ont plus rien à voir avec l’original mais qui abordent ici un style nettement plus brutal. En ce qui concerne les thèmes de cet album, on y retrouve celui cher à Tony Kakko à savoir les histoires d’amour qui finissent mal et mention spéciale pour "The Day", écrite en hommage aux survivants du tristement célèbre tsunami dont tout le monde se souvient encore.

En bref "Stones Grow Her Name" pourrait être comparé à un feu d’artifice. Oui, ça part dans tous les sens. Non, on ne sait pas à quoi s’attendre à chaque intro mais, au final, l’ensemble est magnifique et on ressort apaisé et souriant de l’écoute de cet album.


Killheart
Mai 2012


Conclusion
Le site officiel : www.sonataarctica.info