"As Humanity Dies"
Note : 15/20
Après deux démos et un EP, les Rouennais de StabWounD nous livrent leur premier album "As Humanity Dies". Un groupe dans lequel on retrouve Sylvain Estève, autrefois guitariste chez Ataraxie. Cela dit, c'est de death metal dont il s'agit par ici et dans une veine clairement old school, les influences affichées étant Celtic Frost, Bolt Thrower et Autopsy. Tout en précisant que le groupe n'est pas du tout dans une optique passéiste et qu'il veut utiliser ces anciennes sonorités à sa façon en ayant conscience de son époque.
Du death metal à l'ancienne avec les outils d'aujourd'hui, donc encore une fois inspiré par les anciens mais pas passéiste pour autant. Une très bonne chose qui va éviter à StabWounD de s'inscrire dans un revival bête et méchant qui se contente de ressortir une recette maintes fois préparée par d'autres. L'idée et l'objectif de "As Humanity Dies" c'est plutôt de remettre au goût du jour les bases du death metal, de prendre ses racines et de les développer à sa façon. Et après une petite introduction qui installe une ambiance glauque, "Thorns" nous fait entendre un death metal qui emprunte effectivement à la scène old school mais avec un groove plus moderne qui rend le tout encore plus efficace. Les riffs sont simples et directs, les passages mid-tempo avec tapis de double grosse caisse sentent clairement le Bolt Thrower et les ambiances et mélodies sont sales et poisseuses (d'ailleurs on trouve en fin d'album une reprise de "Cenotaph" des fameux Anglais). Bref, StabWounD balance du death metal pur et dur avec une production qui arrive à faire le pont entre un son puissant et ancré dans notre époque (sans les dérives plastiques) et un côté gras sur les guitares et la basse qui évoquent clairement le old school. Un bon mélange qui donne à la fois du grain et assez de puissance pour amplifier la force de frappe de l'ensemble. Le morceau-titre fait même entendre quelques dissonances très black metal, même si le death pur et dur revient avec une bonne grosse accélération qui fait son petit effet. Un morceau de plus de huit minutes qui s'amuse d'ailleurs à passer d'une ambiance à l'autre, qu'elle soit froide ou plus grasse et puissante avec l'arrivée des gros riffs death metal.
"Angel Of Lust" est tellement efficace, groovy et sale qu'il a tout du tube death metal qui fait headbanguer à tous les coups. Typiquement le genre de morceau qui devrait très bien fonctionner sur scène et faire voler pas mal de crinières. Dans les moments les plus sombres et malsains de l'album, on entend aussi l'influence revendiquée d'Autopsy, y compris dans le chant qui se fait parfois bien glaireux. Pourtant, comme dit plus haut, StabWounD arrive à mettre tout ça à sa sauce avec quelques petites pointes de thrash par moments, quelques petites dissonances black metal à d'autres. Et aussi par le fait que le groupe accepte d'évoluer avec son temps et que même si tout ça sent le old school à plein nez, on n'oublie pas pour autant que nous ne sommes plus dans les années quatre-vingt. StabWounD, s'il ne refuse pas d'utiliser les outils modernes, refuse par contre de tricher avec les astuces habituelles de studio, tant mieux car c'est ce qui donne ce son gras, puissant et ce naturel dans le jeu qui collent parfaitement à du death metal pur jus. Tout ce qu'il faut à un bon album du genre est là, que ce soit l'agressivité, la lourdeur, les ambiances malsaines et le groove qui tabasse. Certes les influences se reconnaissent, mais elles ne deviennent jamais envahissantes et le groupe arrive toujours à s'en servir pour les amener là où il veut aller. Son death metal n'est pas révolutionnaire mais il est suffisamment personnel et efficace pour que ce premier album frappe dans le mille à chaque coups.
"As Humanity Dies" est donc un premier album très convaincant qui reprend les racines du death metal old school sans tomber dans la redite ou la bête récitation. Les membres de StabWounD connaissent leurs classiques mais y mettent leur patte pour nous sortir un death metal percutant, groovy et brutal qui fait bien le ménage !
"III - Ritual"
Note : 16/20
Cette Haute-Normandie aurait-elle un vivier de bons groupes ?
Il me tardait d’écouter StabWounD, j’avais déjà survolé les 2 premiers EPs, sans avoir eu vraiment d’accroche.
Le groupe s’est formé en 2006 pour sortir en 2008 une première demo, puis une seconde en 2010, ensuite il fait, en 2011, la première partie de Loudblast à Gravenchon.
Ah... Les enceintes m’appellent en trépignant d’impatience donc la chronique commence.
"Defiler’s Overture" ouvre donc la galette avec cette intro comme aurait pu le faire un Deicide, a priori le son est excellent, je le sens plutôt pas mal ce "III - Ritual" !
"Riual", second et premier vrai morceau du EP, montre les gros progrès du groupe en matière de production et d’arrangements, je pense que la maturité d’un troisième effort n’est pas juste un mythe pour musiciens.
StabWounD oscille entre thrash parfois et death old school mais pas dans le sens où ça sent le renfermé et qu'on réchauffe des vieux plats acides et indigestes qu'on nous a, maintes et maintes fois, servis dans la plus infâme des gargotes, je parle de old school niveau influences.
Du Obituary ? Oh oui, il y a du "Slowly We Rot" là-dedans, putain le titre "Ritual" c’est du Obituary renaissant, super morceau, et les riffs très death font mouche, c’est du gros headbanging assuré en live.
"The Mark" fait suite à "Ritual", la double grosse caisse omniprésente au début du titre annonce que ça va bouger sevère. Ce titre est hyper rythmé, avec de nombreux breaks qui ralentissent le tempo et même s'il n’est pas rapide, il donne une profondeur supplémentaire.
Il est aussi plein de riffs thrashy bien placés, c’est bien foutu, et le chant est parfait, guttural juste ce qu’il faut !
"Vicious Shadows" a encore du Obituary dans le sang avec cette fois-ci des touches de Bolt Thrower, le rythme n’est pas plus rapide que ces deux groupes pour se faire une idée. C’est du death matiné de thrash qui secoue la gorge comme une bonne lampé de calvados.
"Brown Plague" termine de bien belle facon, et là où certains groupes se relâchent sur ce dernier titre, StabWounD clôture avec brio cet EP
Gros point positif pour StabWounD, c’est que l’évolution aprés deux EPs est trés conséquente, il y a eu du boulot sur les compos, les riffs, ainsi que de l’investissement financier pour mettre au monde ce "III - Ritual" trés reussi.
Amis du death metal avec des rythmiques ravageuses, vous savez où allez jeter une oreille et vous faire plaisir.
"II"
Note : 15/20
Ce que l'on peut prendre dans la tronche en ce moment comme excellent groupe de death metal en France, c'est impressionnant, entre Brutal Rebirth, Fleshdoll, Como Muertos... et j'en passe, StabWounD possède cette énormissime maîtrise du savoir faire quant à l'écriture de tueries en guise de chansons.
Existant depuis 2006, il aura fallu deux ans pour voir naître la première démo et encore deux autres années pour voir la seconde, en l'occurrence celle-ci.
En toute simplicité StabWounD sort donc cette seconde démo qui ne paye pas de mine mais compte en son sein quatre compositions de pur death metal traditionnel, efficace au possible.
Oh, ici point de révolution stylistique, bien au contraire, on nage dans le milieu death metal on ne peut plus classique mais je peux vous promettre que les morceaux déchirent le frein (oui c'est bien à celui-là que je pense...).
Imaginez lorsque vous vous coincez le petit doigt dans l'entre bâillement d'une porte, ou que vous vous tapez le coin d'une table avec le dernier orteil en étant pied nu, ou encore que vous vous coupez le bout de la peau des phalanges... ça fait très très mal, on a pourtant l'habitude de ce que cela fait pour l'avoir vécu une bonne dizaine de fois depuis que l'on est sorti des entrailles de notre chère et tendre mère. Mais malgré tout, à chaque fois que cela arrive c'est toujours le même effet intense, ultra puissant. StabWounD avec "II" c'est exactement la même chose. Leur death metal est old school, on l'a déjà entendu des dizaines de fois chez tellement de groupes, mais sincèrement ça tue c'est clair.
Quatre titres qui terrassent le moindre fan de death gras et scabreux, on se retrouve entre des plans plus ou moins Suédois à la Entombed, Grave, et d'autres plus américains à la manière d'un Obituary ou Six Feet Under qui s'est dopé à l'érythropoïétine.
Confronté à des rythmiques crasseuses ("Angel Of Lust"), un chant guttural de Jérémy encore plus poilu que la touffe du chanteur de Tokio Hotel, une ambiance de biker, presque death 'n' roll par moments. Quatre morceaux qui suffiront à conquérir l'auditoire, c'est plus qu'une évidence.
StabWounD ne se vante de rien et n'a la prétention de rien, mais leur death metal c'est de la grosse balle, la trace de pneu dans le caleçon qui t'empêche de marcher correctement.
En plus de ça on découvre un artwork bien sous toutes les "coupures", signé Greg de Visual Injures dont le travail est grandement appréciable.
Comme on l'a dit précédemment , sur une autoroute déjà toute tracée depuis bien longtemps, StabWounD roule a vitesse modérée, en proposant une musique velue, avec une batterie maîtrisée et des guitares aiguisées. Les deux premiers titres sont sans doute plus agressifs en terme de rapidité même si le groupe ne va jamais dans la vitesse extrême, et les deux derniers misent plus sur une ambiance toujours death mais plus posée.
C'est avec des chansons comme celles-ci que les têtes headbangueront encore et encore, car StabWounD semble avoir ce qu'il faut pour écrire une musique qui attire l'amateur de bon death metal.
|
|