Bien avant l’arrivée d’Internet, pour découvrir des nouveaux groupes, il fallait bien souvent se rendre chez le marchand et tenter sa chance. Passer au crible, un à un, des nouveaux albums, en quête d’une nouvelle pépite. Bien souvent, si une pochette particulière sortait du lot, c’est alors avec cette seule information de base que l’on prenait une décision… Parfois avec des résultats mitigés. Cette longue prémisse est simplement pour dire qu’à cette époque justement, la pochette du premier album de Sujin, "Save Our Souls", me l’aurait sans doute fait rapporter à la maison.
N’annonçant pas vraiment de style en particulier, cette poétique image d’un arbre surmonté d’un triangle d’énergie mystérieux témoigne à la fois de sérénité et d’une certaine désolation. "Sujin" provient de la culture japonaise et pourrait se traduire par "le peuple de l’eau". Les membres du groupe se veulent très proches des valeurs de préservation et de défense de la nature, et tente de transmettre ce message à travers leur musique.
Qu'en est-il donc de cette musique ?
La jeune formation vise à propulser le death metal mélodique vers de nouveaux cieux. C’est du moins ce qu’elle souhaite. Pour parvenir à atteindre le niveau des plus grands du genre, il faut bien évidemment se frotter à ceux-ci, au risque d’y perdre quelques plumes au départ. Le groupe s’inspire donc des Children Of Bodom, In Flames, Trivium et Lamb Of God de ce monde, mais également de plus obscures formations comme Raintime, Skyfire ou bien Blind Stare, dans un mix entre le death, l’industriel et le power metal moderne. Les dernières formations sus-nommées avaient toutes le même but que Sujin, et quoique supposément encore actives à ce jour, ne font plus vraiment partie de l’équation "révolution du death mélodique".
Sujin s’en tient surtout, avec "Save Our Souls", à respecter les codes du syle, avec des arrangements relativement simples, sans trop d’ajouts de claviers ou autre, s’appuyant en majorité sur les riffs de guitares "downtuned", les solos tonitruants et la voix gutturale de Julien Mellier, toujours en conservant cette attitude moderne et industrielle, en partie grâce au travail de production de HK Krauss (Loudblast, Betraying The Martyrs, Dagoba, etc). Au-delà d’innover dans un genre, la question est de savoir si l’on perdurera. Le véritable défi de Sujin sera donc sa pérennité et sa capacité à faire sortir son nom du lot de l’offre et la demande du death mélodique.
|
|