Le groupe
Biographie :

Tanork est un groupe de death metal breton formé formé en 2020 et actuellement composé de : Melaine Gautier (basse, chant / Toxic Platypus) et Eflam Castrec (guitare, chant / Toxic Platypus). Tanork sort son premier album, "Destined To Die...", en Mars 2024 chez MusikÖ_Eye.

Discographie :

2021 : "Enhanced Surveillance" (EP)
2024 : "Destined To Die..."


La chronique


Si vous pensiez que la relève du metal n'était pas assurée, voici Tanork pour vous convaincre, duo breton formé par deux jeunes bourrins de 17 ans. "Destined To Die..." est leur premier album et il balance du death old school pendant un peu plus d'une demi-heure. Pas le temps de niaiser comme le diraient nos cousins québécois, on vise l'efficacité et on fonce dans le tas. Pour situer la bête, dites-vous que les influences affichées sont Morbid Angel, Suffocation, Sepultura et Death.

C'est la traditionnelle introduction qui ouvre l'album et on entend déjà des riffs bien lourds et quelques leads inquiétants pour poser l'ambiance avant d'entrer dans le vif du sujet avec "Enhanced Surveillance". Là on retrouve le groove typique du death metal qui donne envie de se déboîter les vertèbres avec des riffs pesants mais puissants. Pas de gros blasts qui tachent ou de branlette de manche par ici, on fait dans le direct et l'efficace à l'ancienne. Notons d'ailleurs que les textes sont parfois en anglais et parfois en breton, une manière d'affirmer son identité et d'amener une petite touche d'originalité bienvenue. "Ar Bed Edan Ar Mor" est un de ces titres en breton et les riffs qu'il balance ne font pas de cadeaux, avec là encore un death metal groovy et rampant qui rappelle parfois ces bons vieux chars d'assaut de Bolt Thrower. On a droit à quelques petites accélérations qui vont autant piocher dans le death que dans le thrash, juste pour être sûr d'avoir de quoi casser toutes les mâchoires qui passeraient par là. On sent d'ailleurs la fameuse influence Suffocation dans certains des riffs les plus pesants de ce morceau, preuve de bon goût s'il en est. Certes si vous voulez de l'ultra brutal qui tabasse en permanence vous ne trouverez pas votre bonheur chez Tanork, mais si le death vous semble avoir perdu de sa substance en ayant sombré dans la course à la vitesse, voilà un album qui pourrait vous parler. "Space Wind" part un peu plus du côté du thrash et reste tout aussi efficace avec là encore des riffs qui sentent le old school et tapent dans le mille.

En trente-deux petites minutes on a fait le tour de "Destined To Die..." et si on sent parfois que la production a été faite avec les moyens du bord, il faut reconnaître que cela sonne plutôt bien. Le chant est peut-être parfois un peu trop en avant dans le mix, la grosse caisse de la boîte à rythmes mange parfois un peu le reste, mais bon globalement rien de bien méchant à déplorer. Et de toute façon on en a entendu des groupes passés chez un gros producteur dans un gros studio avec une batterie en mousse, des guitares semblant sortir de Guitar Pro  et une basse inexistante donc bon... Une basse qui s'entend d'ailleurs bien sur "Destined To Die..." et ça, ça fait plaisir, cet instrument est bien trop souvent en retrait dans le metal extrême alors que son apport au groove dans le death metal entre autres peut être destructeur. Ces jeunes gens ont de bonnes références, savent faire parler le gros riff qui tue et semblent motivés à répandre la bonne parole du death metal avec de la couenne autour, rien que pour ça ils méritent qu'on les encourage ! On est plus sur du mid-tempo groovy que sur du gros brutal de bourrin, du death metal à l'ancienne avec des riffs puissants et bien lourds. Quelques petites pointes de thrash se font entendre de temps en temps, quelques petits blasts vite fait aussi, bref ce premier album a de bons airs de char d'assaut. Sa pochette par contre me rappelle plus l'esprit des groupes de thrash crossover avec cette petite touche décalée et très old school là aussi.

Tanork délivre donc avec "Destined To Die..." un premier album plutôt sympa qui promet du bon par la suite. Les deux membres étant très jeunes, il y a une marge de progression assez monstrueuse qui laisse espérer de futures baffes death metal. En attendant on peut se remettre cette petite demi-heure dans les oreilles et encourager la relève.


Murderworks
Juin 2024


Conclusion
Note : 15/20

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