Formé par le claviériste Diego Tejeida (Devin Townsend et Mike Portnoy's Shattered Fortress), le guitariste Eric Gilette (The Neal Morse Band et Mike Portnoy's Shattered Fortress lui aussi), le batteur Simen Sandnes (Shining, Arkentype) et le chanteur Fredrik Klemp (Maraton, 22), le groupe Temic nous amène son premier album "Terror Management Theory". Avec un line-up pareil vous vous doutez bien que le groupe pratique le metal progressif, mais vous allez vite remarquer qu'il y a des surprises là-dedans !
Bon, vous allez me dire que le metal progressif est censé faire entendre des surprises puisque le but est de ne se poser aucune limite et d'expérimenter selon les envies. Certes, mais vous avouerez qu'il y a tout de même beaucoup de groupes qui se contentent de reprendre la recette des géants du genre et qui n'ont du coup plus grand-chose de progressif malgré l'étiquette qui reste collée contre toute logique. Ce n'est pas le cas de Temic qui a décidé de n'en faire qu'à sa tête et de faire appel à pas mal de sonorités différentes, en plus d'une approche assez moderne du genre. L'introduction "TMT" nous accueille d'abord en douceur avec quelques claviers, du piano et de jolies mélodies tout en mélancolie avant de faire entendre de gros sons electro qui posent une ambiance bien plus dure et plus froide avant de laisser la mélancolie revenir clore ces deux premières minutes. En si peu de temps et sur une introduction seulement, Temic a déjà réussi à nous prendre à contre-pied ! "Through The Sands Of Time" démarre vraiment les hostilités et groove très fort d'entrée de jeu avec des mélodies accrocheuses, une ambiance là encore assez mélancolique et des riffs énergiques qui contrebalancent astucieusement tout ça en amenant le fameux groove évoqué plus tôt. Le solo de claviers qui débarque amène des sonorités proches du dubstep avec là encore un groove à décorner un buffle avant de balancer un excellent solo de guitare très mélodique ! "Falling Away" fait entendre un visage plus sensible, plus portée sur les émotions avec une influence Leprous assez évidente sur les couplets. "Count Your Losses" enchaîne avec quelque chose de bien plus groovy et le retour de quelques sonorités électroniques en plus de parties plus techniques et de gros riffs de bûcheron qui déboîtent bien la mâchoire !
Vous l'aurez compris, Temic passe d'un registre à l'autre sans le moindre complexe et rend ses morceaux sont systématiquement dynamiques, accrocheurs et donc diablement efficaces. Ceux qui ont toujours peur de tomber sur quelque chose de trop technique peuvent y aller les yeux fermés, ce groupe mise tout beaucoup sur l'accroche mélodique et si certaines parties sont plus complexes il n'y a pas de quoi effrayer les novices du genre. C'est d'autant plus fort que la plupart des morceaux sont assez longs et vont fréquemment s'aventurer vers les six ou sept minutes. "Skeletons" fait même entendre un petit break doté d'une basse très funky au milieu d'un morceau là aussi très accrocheur et pourvu de riffs assez puissants. C'est sur l'instrumental "Friendly Fire" que le groupe se lâche et envoie pas mal de parties plus touffues, plus techniques et quelques soli là encore d'excellente qualité et toujours mélodiques. Le reste du temps c'est bien l'accroche, l'efficacité et les émotions qui sont mises en avant. D'ailleurs, le chant de Fredrik Klemp fait beaucoup pour faire passer les dites émotions, sa palette vocale variée et son expressivité lui permettent de faire ressentir tout ce que les membres du groupe ont voulu faire passer sur "Terror Management Theory". Cela ne surprendra personne mais précisons tout de même que tout le monde fait un travail remarquable sur ce premier album extrêmement bien composé, varié et doté d'une profondeur que son accroche mélodique ne laisse pas soupçonner au premier abord. Même la production évite le piège du son compressé à mort tout en donnant la puissance et la clarté nécessaire à ce metal progressif moderne et teinté de sonorités électroniques.
Temic frappe donc fort avec "Terror Management Theory" et nous amène un album varié, efficace et suffisamment original et aventureux pour marquer durablement. On espère donc que ce groupe formé pendant les confinements va durer parce qu'il y a un gros potentiel là-dedans !
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