"The Absence"
Note : 15/20
Ma chevauchée au travers des contrées du death metal se poursuit. Je me sens de plus en plus à l’aise à critiquer ce genre même s’il en demeure que je ne maîtrise pas encore à 100%. Je me contente surtout d’y aller de mes impressions plutôt que de réellement décortiquer le genre.
The Absence roule sa bosse depuis près de vingt ans et nous propose ici son sixième album en carrière, tout simplement intitulé "The Absence". Le groupe officie à titre de trio avec en son sein deux des membres originaux, ainsi que Taylord Nordbeg à la guitare depuis 2016.
Fut un temps où je pense qu’il était facile d’identifier la provenance d’un groupe directement par le style de metal qu’il préconisait, cependant, les genres sont tellement dilués de nos jours qu’il serait pratiquement futile de procéder à un tel exercice.
The Absence provient de Floride et pourtant, son death metal, bien que dans ses racines on ressente les influences death US, propose également des sonorités propres au death européen, ainsi qu’au thrash.
Enregistré, mixé et masterisé au Smoke & Mirrors Productions Studio, l’album m’apparaît ambigu quant à la direction qu’il désire prendre. En effet, pour ma part, j’ai trouvé que le tout sonnait plutôt moderne malgré que certaines portions semblaient ancrées dans le passé. Je m’explique : vocalement et au niveau des guitares, le son est dynamique, cependant, la section rythmique, la batterie en particulier, est plutôt froide, ce qui donne l’impression que celle-ci est en retrait dans le mix. Cela peut demeurer un choix artistique et qui suis-je vraiment pour critiquer ? Je ne donne que mon avis personnel.
Comme dans bien des albums de death aux influences principalement traditionnelles, les mélodies proviennent surtout des guitares, et vous ne trouverez pas sur cet album des arrangements complexes, des claviers, des orchestrations, etc. Que des riffs de guitare à la pelle. Pour ceux qui préfèrent leur death dans sa plus simple expression, cet album est pour vous.
The Absence n’est peut-être pas le premier nom qui nous vient en tête lorsqu’il est question de death mélodique, cependant cela ne veut pas dire pour autant qu’il ne doit pas être considéré. Cet album éponyme ravira tous ceux qui aime élargir leur horizon ou approfondir leur discographie.
"Coffinized"
Note : 16/20
The Absence semble bien présent depuis quelques années. Créé en 2002 aux Etats-Unis
par Jamie Stewart (chant, Disevered, Hot Graves), le line-up est complété par Jeramie
Kling (batterie, Ex Deo, Eye Of Purgatory, Goregäng, Inhuman Condition,
Ribspreader…), Mike Leon (basse, Soulfly, Cavalera Conspiracy, ex-Havok…) et Taylor
Nordberg (guitare, Eye Of Purgatory, Goregäng, Ribspreader, Inhuman Condition…)
pour la sortie de "Coffinized", le cinquième album.
On démarre avec "Coffinized", le titre éponyme, et son introduction inquiétante qui nous mène
sur un death mélodique ravageur. Groove, rythmique solide, chant puissant et leads
tranchants, tous les éléments sont réunis pour passer un bon moment, tout comme sur
"Future Terminal" et ses influences old school énergiques. Les harmoniques de "Choirs Of
Sickness" donnent un côté presque joyeux à ce morceau, qui laissera place à "Radiant
Devastation", un titre ravageur qui allie vitesse et efficacité à tous les niveaux. Les leads
mélancoliques participent à la création de ce contraste saisissant, alors que "Cathedral Dawn"
revient sur des influences très old school tout en laissant les leads perçants se frayer un
chemin dans la rythmique.
Le groupe renoue avec les sonorités mystérieuses et
inquiétantes sur "Black Providence", une composition étouffante au fort potentiel, puis
"Discordia" choisit la puissance brute pour débuter, tout en laissant à nouveau les
harmoniques faire leur oeuvre. "Treacherous" propose à nouveau des tonalités sombres et
menaçantes tout en injectant des influences thrash à sa rythmique, puis "This Consuming
Nocturne" nous dévoile une douce introduction mélancolique avant de frapper à grands
coups de riffs violents. "Aperture Expands" ne prendra pas cette peine, mais garnira ses riffs
de solos aériens et d’harmoniques planantes avant "Faith In Uncreation", le dernier morceau,
qui couplera des passages incisifs avec des parties plus martiales avant une outro
inquiétante.
Le contraste créé par The Absence est simple mais efficace. "Coffinized" propose à la fois
des riffs solides, des solos sanglants, des hurlements bruts et des influences diversifiées, ce
qui donne onze titres aussi complémentaires que différents.
"A Gift For The Obsessed"
Note : 17/20
Je pars aujourd'hui à la découverte d'un groupe de death metal mélodique made in USA que je n'avais encore jamais écouté jusqu'à présent. Il faut dire que The Absence s'est montré plutôt discret ces dernières temps car huit années nous séparent de la sortie son dernier album. Cependant, les membres du groupe n'ont pas chômé et on a pu croiser un bon nombre d'entre eux en concert auprès de grands noms de la scène metal : Mike Leon avec Soulfly, Jeramie Kling avec Venom Inc., Joey Concepcion avec Sanctuary... Bref, c'est avec un line-up très expérimenté que les Floridiens reprennent la route du studio pour sortir ce quatrième album intitulé "A Gift For The Obsessed".
Si la qualité d'un album ne se mesure pas toujours au CV de ses géniteurs, je dois pourtant dire que The Absence témoigne ici d'un sacré savoir-faire ! En effet, dans ce "A Gift For The Obsessed", le groupe nous livre un excellent death mélodique très inspiré par les Suédois d'At The Gates. Tout d'abord, la production est irréprochable avec un son puissant (sans être assourdissant) qui met parfaitement en avant la prestation de chacun des musiciens. On trouve ici peu de samples et encore moins de claviers ; tout le travail d'ambiance et de mélodie est brillamment assuré par les deux guitaristes. Le jeu de batterie de Jeramie Kling s'avère très efficace tout en restant assez inventif, avec parfois un jeu subtile sur la ride ou le charley bien mis en avant dans le mixage. La basse de Mike Leon, bien audible elle aussi, se cantonne essentiellement à un rôle de soutient rythmique. Enfin, le chant extrême de Jamie Steward apparaît lui aussi irréprochable. Il rappelle parfois celui de Tomas Lindberg (At The Gates) tout en gardant cependant sa propre signature vocale.
Les morceaux qui composent cet albums sont tous brillamment écrits et exécutés. Grâce à des transitions parfois audacieuses, chaque titre nous dévoile différents reliefs et témoigne ainsi d'une belle inspiration dans la composition. Les guitaristes n'hésitent pas à se lancer régulièrement dans des soli bien sentis et parfaitement exécutés qui peuvent rappeler, d'une certaine façon, les racines heavy de ce style de musique.
D'ailleurs, le groupe nous montre qu'il a plus d'un tour dans son sac en nous offrant, avant le dernier morceau, une version revisitée du titre "You Can't Bring Me Down" de Suicidal Tendencies. Avec l'apparition de Bjorn Strid (Soilwork) en invité spécial, ils signent là une reprise très fidèle du morceau avec une puissance de frappe remise légèrement au goût du jour. Bien que ce morceau dénote clairement avec le reste de l'album, il s'agit d'une belle réussite.
Au final, "A Gift For The Obsessed" est, sans conteste, un très bon album de death mélodique qui ne souffre d'aucun point faible. Sans avoir écouté les opus précédents, celui-ci m'a fait comprendre, à lui seul, pourquoi on dit de The Absence qu'il est "le meilleur groupe américain de death metal suédois".
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