"Solas"
Note : 18,5/20
"WOOOOOOOOOOOOOOOH !", drôle de manière de commencer une chronique n’est-ce pas ? Pourtant ce fut ma réaction à l’écoute de "Solas", de la première à la dernière piste.
Commençons par le début : le premier morceau est sobrement intitulé "Solas". Le chant arrive en quelques secondes sur une instru' envoûtante avec un semblant de Tool. Les premiers mots formeront une question : "Do you ever start to wonder the reason we are here ?", plutôt ironique pour un groupe qui s’appelle The Answer… Mais la question que vous allez me poser est bien différente : pourquoi cet album m’a tant plu ?
Pour répondre, reprenons cette première piste. Ça démarre de manière calme, avec une très bonne basse et une batterie vraiment très posée et tout s’accélère aux trois quarts du morceau. La voix se fait plus aiguë et le mot "Solas" est répété jusqu’à ce que la leçon soit retenue. Ce morceau est magnifique mais assez, il faut écouter pour comprendre. Tout ça pour dire que c’est une des principales causes de mon amour pour cet album. Le groupe m’a attrapé dès le début, le pari est réussi pour eux.
Le morceau suivant, "Beautiful World", fait tout aussi fort mais tout en imposant une émotion différente. Pour être clair, cet album c’est onze morceaux pour onze émotions. Il suffit d’écouter "Battle Cry" qui tire carrément vers la country durant le refrain. Ça semble dingue ce que ce groupe peut faire. Ils cassent leurs propres codes et c’est parfait ! Pendant ce temps, "Untrue Color" propose quelques sonorités électroniques par moments. Bref, le groupe touche à tout sans trop en faire et toujours sur fond de blues rock ultra maîtrisé. Et je n’ai bien sûr rien à redire sur la voix… C’est sublime.
Fiona O’Kane (une chanteuse irlandaise) vient également poser sa voix sur "Real Life Dreamers", donnant ainsi un nouvel intérêt à cet album qui se termine un peu plus tard avec "Tunnel".
Mais quand il n’y en a plus, il y en a encore. La version deluxe propose une version acoustique, une demo et une reprise. La première est "In This Land", sans grand intérêt pour être honnête. La deuxième est "Light In Darkness". Mais c’est bien "Money" (reprise des Pink Floyd) qui s’avère être intéressante. Un très joli clin d’œil au groupe et un vrai nouveau souffle pour ce classique.
On entend souvent "C’était mieux avant". Eh bien je vous le dis, The Answer c’était pas mieux avant ! Et puis je le répète : "WOOOOOOOOOOOOOOOH !".
"New Horizon"
Note : 16/20
Il semble que la vie a toujours souri aux Irlandais de The Answer. Depuis leur premier album, sorti en 2006 sous le nom de "Rise", l’intérêt s’est accentué, le soutien s’est confirmé… et le talent également ! Légitimement, il va sans dire ! Voici bel et bien des musiciens qui connaissent et font honneur à leurs sources ! Formé en 2000, The Answer joue, à notre plus grand plaisir, un rock de la sincérité des plus grands classiques, doublé d’une ingéniosité suffisamment soutenue pour ne pas être perçu comme un simple hommage –ou, dit de manière moins diplomatique, une "réédition" sans intérêt aucun. Ici, aucun mensonge : simplement une confiance en soi et en une musique diablement efficace franche et indéniable.
Le ton était déjà donné avec le single "Spectacular". Certes, les changements ne sont pas légion –doux euphémisme qui signifie qu’ils n’existent pas–, mais, nous le savons déjà : les changements, The Answer n’en a cure. Ce qui lui importe ? Les refrains magnifiés par la voix éraillée de Cormac Neeson, un rock'n’roll brillant tout droit sorti des seventies, mais néanmoins somptueusement contemporain.
Je salue également l’effort sur le son, d’une clarté plus qu’appréciable. Axé principalement sur la guitare, il laisse suffisamment sa place à la basse pour nous permettre de profiter pleinement de ses lignes lourdes et groovy, comme le démontre "Concrete". Bon, il faut dire aussi que ce son d’une qualité incontestable a été confié aux bons soins de Mike Fraser, producteur et ingé-son de grande renommé, surtout connu pour son travail aux côtés de Aerosmith, Metallica et AC/DC.
Une fois encore, The Answer frappe fort ! Egal à lui-même, fier et conscient de ses objectifs, il continue d’assurer son avenir avec brio.