Dans le monde du metal, les projets dits solo ou side project ne sont pas rares. Les collaborations entre différents groupes, parfois de genres bien opposés, sont également légion, et font partie du quotidien de plusieurs artistes qui doivent procéder ainsi pour gagner leur vie avec leur art. Le tout n’est pas bien sûr que lucratif et permet également à certains d’entre eux de laisser libre court à leur désir créatif, qui parfois ne serait pas approprié pour leur formation principale.
The Dark Side Of The Moon résulte à la base d’un pari entre Melissa Bonny (Ad Infinitum) et Hans Platz (Feuerschwanz). Il est né de tout cela la reprise "Jenny of Oldstones", originalement de Game Of Thrones. La réinterprétation de classiques du cinéma, jeux vidéo, télévision etc, n’a rien de nouveau dans le monde du metal. Lorsque vient donc le moment de critiquer ce genre d’album, il faut s’en remettre à l’émotion que nous confère ces reprises.
The Dark Side Of The Moon, collectif composé de membres d’Ad Infinitum, Feuerschwanz et Amaranthe, propose donc un mélange de reprises ainsi que quelques pièces originales, toujours dans les thèmes déjà mentionnés ci-haut. "Legends Never Die" ouvre le bal. Originalement interprétée par Against The Current pour le jeu League Of Legends, la version TDSOTM s’avère correcte, remplacement quelque peu les arrangements techno par des guitares distortionnées.
Je ne ferai pas ici une chronique pièce par pièce, allons-y plutôt des moments clés de l’album. Qui dit metal symphonique dit Tolkien (je ne sais pas si c’est courant, mais moi, je le dis…) et nous avons droit à "Misty Mountain" (avec Tom Englund d'Evergrey) et "May Iit Be", originalement popularisée par Enya. Le point fort de la première est certes la combinaison entre Bonny et Englund qui livrent tous deux une performance vocales sensationnelle. Même chose pour la deuxième qui, cette fois-ci, met de l’avant à nouveau Bonny avec l’aide de Charlotte Wessels, dans une version metal au niveau technique fort intéressant. Hunger Games, Harry Potter et Vikings entre autres sont également mis en valeur sur "Metamorphosis".
Si l’on s’attarde un peu sur le matériel original, "The Gates Of Time", rendant hommage à Zelda, se veut la pièce la plus proche du matériel auquel nous a habitués Ad infinitum, avec des guitares graves et la sublime voix de Bonny. "First Light", quant à elle, s’éloigne un peu de la thématique cinématique tout en conservant tout de même les influences derrière les groupes respectifs de chacun des membres. Fait à noter, à moins que je ne me trompe, cette pièce contient sans doute une des notes les plus hautes jamais chantées par Bonny. Du bonbon pour les amateurs de grandes chanteuses. "New Horizons", dernière pièce originale de l’album, est une power ballad plutôt typique, partagée vocalement avec Fabienne Erni d’Eluveitie.
Je le répète, l’exercice réalisé par The Dark Side Of The Moon n’a rien de nouveau, cependant, lorsque le tout est fait avec un tel niveau de qualité, et que l’on passe un bon moment, difficile de critiquer. Il faudra voir la pertinence de l’existence de ce groupe dans le futur, ou si nous avions affaire ici qu’à un one-shot.
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