"Skinwalker"
Note : 15/20
De tous les styles de metal, le prog metal est sans doute celui qui, le plus souvent, fait réfléchir et met au défi les auditeurs. Cela est débatable certes, mais personne, je crois, ne viendra remettre en cause que peu importe le style, dès que des influences progressives ou techniques s’invitent dans le lot, clairement les choses deviennent plus intéressantes.
"Skinwalker", septième album de la formation australo-finlandaise The Eternal entre donc dans cette catégorie des œuvres qui nous font voyager au travers d’ambiances et d’émotions diverses, nous sortant des sentiers battus. L’heure passée en leur compagnie rappelle une version progressive gothique de Coheed And Cambria, Pain Of Salvation, Wolverine et Amorphis (d’ailleurs deux membres du groupe, Jan Rechberger – batterie et Niclas Etelävuori – basss, respectivement, évolue et a évolué au sein dudit dernier groupe). Vocalement, Mark Kelson, dans sa voix claire, me rappelle le chanteur de The Tea Party, avec une voix plutôt grave et suave. J’apprécie particulièrement son travail au niveau des lignes mélodiques, riches et inspirées.
Derrière les arrangements alambiqués, certainement pièce angulaire du niveau technique de l’album, il en demeure pas moins que certains passages semblent plus près de la répétion que de la pure complexité. Sans enlever au talent indéniable des membres du groupe,le tout semble parfois traîner en longueur, comme si un morceau de longue durée devenait intrinsèquement progressif.
Cependant, certains qui me lisent seront tentés de me dire "Décide-toi !". Avec raison, lorsque le manque d’originalité est flagrant, je me plains, et maintenant que nous avons affaire à quelque chose de plus recherché, je donne l’impression de ne pas être satisfait. C’est seulement que je me dois de décrire honnêtement ce que j’entends. "Skinwalker" demeure un album complexe qui demande l’attention de l’auditeur, par contre, il aurait tout de même gagné à être quelque peu élagué.
"Kartika"
Note : 15/20
The Eternal… à ne pas confondre avec les Américains de Hate Eternal, où vous vous frottez à une surprise des plus prenantes vu le fossé séparant ces derniers des Australiens que nous voilà. Nous venant donc de Melbourne, le groupe s’est formé en 2003 et a sorti depuis deux premiers albums ayant visiblement rencontré pas mal de succès dans leur pays. Et voilà qu’en 2008, leur dernier effort nommé "Kartika", se retrouve dans les bacs. Affublé d’une couverture et d’un artwork magnifiquement dessinés, l’album comporte douze pistes de gothic rock à la Lacrimas Profundere dont je ne suis, pour être honnête pas friande du tout. Outre ce détail, la production est à l’image (c’est le cas de le dire) de la pochette : finement précise et détaillée, afin de nous proposer un produit dont la qualité sonore et visuelle est au moins indéniable. Musicalement, tout est très propre et exécuté de manière très professionnelle et carrée, rien à redire niveau mise en place, on perçoit très fortement le travail de composition qui a été accompli ("Silence" et "Blood"), le chant est parfait, les orchestrations et ambiances des plus réussies, bref… tout pour plaire ! Mais alors pourquoi cette note ? Eh bien, tout d’abord la ressemblance au sein des morceaux, qui donne une impression de longueur au CD qui gâche les bonnes impressions que l’on pourrait avoir à l’écoute des premières chansons. Ensuite, même si comme je le disais, on sent qu’un véritable travail de composition à été effectué, il n’en reste pas moins qu’un certain nombre font montre de mélodies trop simples qui, combinés à un chant parfois bien mièvre et des paroles pas toujours extrêmement recherchées stylistiquement parlant, ont plutôt pour effet d’irriter l’auditeur que de l’émouvoir ("Sunshine"). Dommage pour un album dont finalement on appréciera surtout le début mais qu’on aura du mal à écouter d’une traite. The Eternal nous a donc présenté là un bon produit pour les fans du genre, mais dont quelques petites imperfections tâchent cet élan de perfection.
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