En cette époque tumultueuse où l’on doit aviser de nos intentions à tous les instants, je précède mon prochain commentaire d’un avertissement : celui-ci se veut un compliment. À l’écoute des premières minutes de "Seven Thrones", si l’on ne porte pas attention à la biographie du groupe, The Lightbringer pourrait très bien nous donner l’impression de provenir des contrées froides scandinaves. Et pourtant non, le groupe nous arrive plutôt des contrés "presque froides" du Québec ! Pour ceux qui ne seraient pas au fait de la scène metal québécoise, disons seulement, sans être chauvin, que celle-ci est assez diverse et couvre plusieurs styles. The Lightbringer évolue dans un black metal avant-gardiste à saveur power metal, ce qui en fait un exemple parfait de ce que j’avance ici.
Le groupe, fondé principalement par les frères Vaillancourt-Girard, est également accompagné au chant de Stanislav Sefanosvki et de Fanny Grenier (soprano). "Seven Thrones" se veut leur troisième album en quatorze ans d’existence. Cela semble une mince productivité, mais pour un groupe indépendant autoproduit, avec une musique aussi complexe que la leur, je crois que l’on peut comprendre les raisons des années qui séparent chaque sortie d’album. Qui plus est, "Seven Thrones" est un album concept, au narratif riche, explorant les dimensions de l’Existence, au-delà du néant et de la conscience, là où se manifestent les dieux… rien de moins.
Musicalement, si l’on résume le tout au style principal, le black metal, "Seven Thrones" s’avère assez complexe et dense. Certes l’on reconnaît les attaques de guitares typiques de ce genre ainsi que la section rythmique, aux nombreux changements de tempo, mais également les arrangements, autant au niveau technique que des mélodies vocales, empruntent fortement au courant du metal avant-garde (Madder Mortem, Atrox, Silent Strem Of Godless Elegy et plus près du Québec, Unexpect).
La production, pour un groupe indépendant, est fort surprenante. Le résultat est égal à celui des grands studios. Seul bémol, l’on semble parfois perdre la voix claire masculine derrière le mix, mais rien de dérangeant au final.
La plupart des morceaux sont relativement longs, dans les 7 à 8 minutes. Malgré que parfois cela devienne un peu répétitif, cette approche permet tout de même au groupe de prendre le temps de présenter l’ensemble des idées qu’il a en tête, de mettre en place les différentes ambiances, et de créer un paysage musical complexe.
Je conclurai cette chronique de manière générale avec une note qui prêche pour ma paroisse. Je suis vraiment très fier de la scène metal québécoise qui est riche et florissante et The Lightbringer est clairement une des raisons de ce constat.
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