"Nos Quidem Timeo"
Note : 16/20
J’avais jadis eu l’honneur de chroniquer la première démo de The Winged Seahorses, et me voici de nouveau sollicité pour leur nouvel EP, "Nos Quidem Timeo". Il y a trois ans (putain, ça passe vite), j’avais eu beaucoup de mal avec le chant en français, auquel je n’étais pas habitué sur du deathcore. Aujourd’hui, soit j’ai arrêté d’être con ou de mauvaise foi, soit nos amis lorrains ont fait beaucoup de progrès… Ça doit être un peu des deux à mon avis.
Bon, tout d’abord, commençons par ce qui n’a pas changé, ou assez peu. Ce qui frappe dès les premières minutes, voire les premières secondes, c’est ce côté totalement "Meshugguesque" de la chose voyez-vous. Du deathcore qui éclate à chaque instant, en mode bien dark, et là-dessus, je dois admettre que nos hippocampes ont franchement progressé, c’est assez impressionnant. L’instru a vraiment gagné en maturité, en propreté, ça sonne très pro. Il suffit pour s’en rendre compte d’écouter le dernier morceau, 100% instrumental et peut-être l’un des plus réussis (ça doit être la première fois que je souligne cela dans une chronique), "Illusion". C’est typiquement le genre de titre qu’on surkiffe tellement s’envoyer à fond, qu’on aurait peur qu’une voix quelconque vienne gâcher ces instants de bonheur. On sent également un petit côté futuriste, genre Thy Art Is Murder, mais en plus fat, plus écrasant.
Enfin, il convient de revenir sur ce qui m’avait un peu déçu à l’époque : la douce et délicate voix de cet onctueux Léandre (mais si, le charmant monsieur qui met plein de photos de lui en amoureux avec sa charmante dame sur Facebook !). Là aussi, le mot d’ordre est à l’amélioration, et tant mieux. Alors certes, ça chante encore en français, mais pas grave. Sur "Reprends Tes Droits", le chant ressemble encore un peu à la production précédente, mais en bien plus puissant. C’est bien sur ce point que la voix a gagné : en puissance ! On la sent plus torturée, plus haute, plus énervée. Par certains côtés, elle m’a fait penser à celle de Jordan de Colossus. Elle est parfois tellement pétée du cul qu’on ne sait pas trop dans quelle langue ça chante… Mais après tout, n’est-ce pas là un signe de qualité sur un album deathcore ? Je crois bien que oui !
"Existence"
Note : 13/20
The Winged Seahorses (oui oui, les hippocampes ailés…) est un petit groupe de deathcore lorrain né en 2011. Ils accouchent ici d'un premier CD composé de 7 pistes, avec une durée totale d'environ 20 minutes, ce qui est un peu court, mais on pardonnera facilement cela pour une première production.
Celle-ci est plutôt bien réalisée, malgré une pochette que j'estime un peu trop basique, en plus d'être en noir et blanc. D'une manière générale, la musique "claque" bien, on ne s'ennuie pas (à part peut-être durant l'intro, comme d'habitude) et les titres s'enchaînent assez rapidement. Dès la fin de l'intro, on comprend ce qui nous attend pour la suite : beaucoup de basse et de double pédale. Bref, ça aurait pu être parfait, on a même parfois l'impression d'entendre du Meshuggah… Malheureusement, ce qui me gêne un peu trop, c'est le chant en français. Je crois que c'est la première fois que j'écoute du deathcore dont le chant est en français, et même si j'avoue que c'est plutôt original, j'ai vraiment du mal à m'y faire. On pourra se dire "ils ont osé", mais entendre hurler "Advienne que pourra" ou "Qui vivra verra", ça sonne un peu trop spécial pour que je puisse véritablement adorer. D'ailleurs, la chanson que j'ai préférée, c'est "Existence", la dernière, en anglais. Malgré tout, les musiciens envoient du lourd, une deuxième guitare aurait été la bienvenue mais les mélodies restent entraînantes et ça tabasse du début à la fin.
Au final, ce petit groupe pond un premier CD plutôt prometteur pour la suite mais on comprendra que certains aient un peu de mal avec de légers détails, ce qui ne gâchera pas le plaisir des autres, bien au contraire.