Le groupe
Biographie :

Thornafire est un groupe de death metal chilien formé en 1998 et actuellement composé de : Tomás García Inostroza (batterie / Daedius, Grex, Sikario, Anthropophagous, ex-Doomsday, ex-Naioth), Víctor McNamara (guitare / ex-9th Entity, ex-Cerberus, ex-Homicide, ex-Ritual), Alexis Muñoz (chant / basse) et Cristian Cárdenas (guitare). Thornafire sort son premier album, "Exacerbated Gnostic Manifestation", en 2005 chez Oscuridad Underground Records, suivi de "Vorex Deconstrucción" en Juillet 2009 chez Ibex Moon Records, de "Eclipse Nox Coagula" en Juin 2012, de "Magnaa" en Septembre 2014 chez F.D.A. Records, de "Rituales Acústicos" en Octobre 2022 chez Umbrium Records, et de "Leprosario Lazareto" en Juin 2023 chez Great Dane Records.

Discographie :

2001 : "Mortus Tenebræ Surrectus" (EP)
2005 : "Exacerbated Gnostic Manifestation"
2009 : "Vorex Deconstrucción"
2012 : "Eclipse Nox Coagula"
2014 : "Magnaa"
2022 : "Rituales Acústicos"
2022 : "Laboratory" (EP)
2023 : "Leprosario Lazareto"


La chronique


Nouvelle signature de chez nos compatriotes de Great Dane Records, les Chiliens de Thornafire sortent leur sixième album "Leprosario Lazareto" et on va donc évidemment se prendre une bonne rasade de death metal velu dans la tronche. Quoique, je dis évidemment mais le groupe nous avait quand même réservé une sacrée surprise en déboulant en 2022 avec "Rituales Aacusticos", un album entièrement acoustique comme son nom l'indique !

Mais cette fois Thornafire revient aux choses sérieuses et après cette petite expérimentation étonnante et plutôt réussie, il revient à ses premières amours avec un death metal qui ne fait pas de prisonniers. "El Coro De Los Hambrientos En Tus Oidos Conchetumadre!" ouvre l'album et on se prend déjà un mélange de plans techniques, de blasts et de gros tapis de double grosse caisse sur fond de riffs teigneux et puissants. Le death metal de Thronafire est toujours aussi brutal et efficace et le groupe emprunte à différentes scènes pour étoffer sa musique et proposer un death metal équilibré qui fait entendre exactement ce qu'il faut de groove, de mélodie et de violence. Tout ça est soutenu par une production aux petits oignons qui offre à "Leprosario Lazareto" un son puissant et clair qui sert bien les morceaux et nous permet de profiter de toutes ces petites nuances que le groupe sème au milieu de cette puissance. En un peu plus de cinq minutes ce premier morceau nous fait déjà entendre pas mal de surprises, notamment ce break en milieu de morceau qui devient aussi frénétique que groovy à s'en déboîter les cervicales ! Quelques sonorités plus modernes se glissent harmonieusement au milieu d'un death metal pur et dur qui sent le old school et déploie une brutalité qui ne cède jamais au bourrinage intensif et qui garde toujours des riffs surpuissants sous le coude pour ajouter un maximum d'impact. Thornafire maîtrise les arcanes du genre et sait doser la brutalité, la mélodie, la puissance et le groove pour que ses morceaux soient toujours percutants et dynamiques. On n'a pas le temps de s'ennuyer par ici tant il se passe toujours quelque chose, que ce soit une accélération brutale, un passage ultra groovy ou des cassures rythmiques il y a toujours quelque chose pour capter l'attention et surprendre.

"La Red Que Nos Mantiene Unidos" nous remet une petite surprise au menu avec de l'acoustique et du chant féminin qui tranche violemment et apporte une ambiance particulière après deux morceaux très efficaces et puissants. "The Great Deceiver" remet d'ailleurs bien vite les pendules à l'heure avec de gros riffs et un rythme mid-tempo puissant et écrasant avant de balancer des blasts avec quelques riffs plus mélodiques et accrocheurs. Là encore, on a un mélange de plusieurs scènes death metal qui fonctionne du tonnerre et permet à Thornafire de nous envoyer une belle baffe dans les dents. "Saturno", quant à lui, joue la carte de la dissonance avec des riffs plus froids et malsains et un orgue digne d'un film d'horreur, le tout sur un tempo qui ne lésine pas sur les tapis de double grosse caisse. Une fois de plus, ça groove bien comme il faut et il sera bien difficile de ne pas headbanguer là-dessus, de quoi se faire plaisir en live ! "Fuego", vers la fin d'album, varie encore un peu les ambiances avec quelque chose de plus posé, mélodique et même mélancolique. Là encore, le groupe joue sur des contrastes brutaux puisqu'il enchaîne avec "Thornavatras Quintaesencia" qui blaste comme un sauvage et nous bourrine la gueule pendant trois minutes. Pour en revenir au son de l'album, le résultat est d'autant plus étonnant qu'il a été enregistré en quatre étapes dans quatre endroits différents ! Ce ne sont pas les meilleures conditions pour garder le cap et offrir une production cohérente et pourtant le pari est réussi haut la main.

Une fois de plus, Great Dane Records a eu le nez creux et nous a déniché un bon groupe de death metal, le roster du label est très underground et quand on aime le death c'est clairement une des valeurs sûres vers lesquelles se diriger en France donc allez écouter ce qui traîne dans leur catalogue si ce n'est pas déjà fait. Quant à ce "Leprosario Lazareto", il confirme les qualités de Thornafire et nous envoie une quarantaine de minutes de death metal groovy, puissant, mélodique, technique et brutal. Il y a tout ce qu'il faut par ici et tout est très bien dosé, donc vous n'avez aucune raison de ne pas aller vous prendre une bonne baffe dans les tympans en écoutant ce sixième album !


Murderworks
Septembre 2023


Conclusion
Note : 16/20

Le site officiel : www.facebook.com/thornafire