"The Loss And Redemption"
Note : 17/20
Thy Kingdom Will Burn se lance dans 2025 avec un troisième album. Trois années après
leur précédente sortie, Sami Kujala (guitare / chant, ex-Wiréns), Lauri Virén (batterie,
ex-Wiréns), Janne Ruuskanen (basse) et Esa Virén (guitare, ex-Babylonfall,
ex-To/Die/For, ex-Wiréns) dévoilent "The Loss And Redemption", toujours chez Scarlet
Records.
Le groupe attaque avec "Perpetual Void", nous replongeant dans son mélange mélancolique
de death mélodique auquel viennent se greffer un piano rassurant et des parties vocales
intenses, principalement saturées. Les riffs sont parfois infusés au doom / death, devenant
plus lents sur les refrains, mais "Obscure Existence" revient en force avec une touche plus
agressive, mais également légèrement plus enjouée tout au long du morceau. Un break au
clavier nous autorise un court répit, mais la rythmique revient bien vite nous mener à "Martyrs
Of Killing Floor" et son ambiance plus sombre qui teinte les riffs, des plus calmes aux plus
énervés. L’atmosphère est assez pesante, même dans les phases de rage, et elle le restera
jusqu’à ce que "Forever In Dark" ne prenne sa place pour dévoiler sa propre nostalgie grâce à
des harmoniques entêtantes et des cris emplis de tristesse malgré la virulence de certains
passages. "Escape From Solitude" revient sur des tonalités plus épiques où les claviers
créent un contraste intéressant avec la base entraînante, surtout sur le final, mais le groupe
revient sur des teintes inquiétantes avec "Suffering Sky", suivies d’harmoniques furieuses qui
motiveront le chanteur à adopter un débit plus énergique.
Un moment plus calme et
fascinant apparaît sans prévenir avant le dernier refrain, puis c’est "They Have Come" qui
dévoile sa propre rage, ajoutant des choeurs et des samples aériens bienvenus pour
contrebalancer l’énergie des musiciens. "Dreams Of Calamity" prend la suite avec un rythme
soutenu qui sera amené à changer au cours de la composition, allant même jusqu’à
proposer un final calme et mélodieux pour nous mener à "To End Of Times". On sent que la
guitare est également plus joyeuse, et elle nous le prouvera tout au long du morceau en
empruntant au metal symphonique, puis c’est avec "Sydänyö" que l’album se referme, non
sans avoir présenté des riffs motivants et un chant en finnois qui apporte une touche
d’originalité à la beauté du morceau.
On sent avec "The Loss And Redemption" que Thy Kingdom Will Burn s’ancre toujours plus
dans la mélancolie, apportant toujours plus de noirceur et de pessimisme à ses
compositions. L’album reste très qualitatif, et n’hésite pas à diversifier ses influences pour
devenir toujours plus intéressant.
"The Void And The Vengeance"
Note : 17/20
Thy Kingdom Will Burn est déjà de retour avec un deuxième album. Créé en 2016 en
Finlande sur les cendres de Wiréns, le groupe composé par Sami Kujala (chant / guitare,
ex-The Serpent Sun), Lauri Virén (batterie), Janne Ruuskanen (basse) et Esa Virén
(guitare, ex-Babylonfall, ex-To/Die/For) annonce "The Void And The Vengeance" pour 2022.
L’album débute en trombe avec "Between Two Worlds" et sa rythmique ravageuse, couplée à
des orchestrations majestueuses. Les riffs s'apaisent pour dévoiler des mélodies
mélancoliques et accrocheuses, puis le chant hurlé vient alimenter la rage de cet univers
froid et contrasté qui continue avec "Disbelief" et sa rythmique efficace. Les cris bruts se
mêlent aux leads entêtants qui se posent sur une base agressive qui peine à s’apaiser, alors
que "Veil Of Wicked Sky" nous dévoile un son incisif et un peu groovy. Les harmoniques
dissonantes participent à cette ambiance planante qui s’enflamme régulièrement, alimentant
le contraste que le groupe cultive. "Fortress Of Solitude" prend la suite avec une introduction
lente et inquiétante, qui nous mène à un torrent de puissance mélodieuse qui emprunte
parfois au thrash / groove, surtout au niveau du chant et des leads. Un break folk nous
amène jusqu’à la dernière partie de la composition, qui laisse "Nothing Remains" nous
présenter ses sonorités intenses.
Le morceau est terriblement accrocheur, et laisse la
froideur des finnois se lier à la rage pure, puis "Barren Land" nous enveloppe à nouveau de
mystère pour donner vie à des riffs pesants et envoûtants. Le chant clair et les hurlements
se relaient pour laisser la noirceur avancer avec des tonalités énergiques, puis "Siren Of
Doom" se parera d’une mélancolie intéressante. Bien que le chant soit assez vif, les riffs sont
pesants, empruntant même au doom / death tout comme "Serpents" et sa rythmique
imposante. Le titre sait comment dévoiler son agressivité tout en restant lancinant, puis
l’album prend fin avec "Through The Broken Lens". Si l’introduction est très douce et triste, le
reste du morceau est plus puissant, liant la saturation entraînante avec une profondeur
communicative jusqu’au final.
Le son de Thy Kingdom Will Burn est empreint d’inspirations assez diversifiées tout en
s’ancrant dans un death mélodique efficace. Avec "The Void And The Vengeance", le groupe
sait donner une puissance brute à la mélancolie et à la froideur, ce qui est extrêmement
appréciable.
"Thy Kingdom Will Burn"
Note : 14/20
Après une démo et un EP, Thy Kingdom Will Burn nous propose son premier album ! Créé
en Finlande en 2016 sur les cendres de Wiréns par Sami Kujala (guitare / chant), Jussi
Virén (guitare) et Lauri Virén (batterie), le groupe recrute immédiatement Janne
Ruuskanen (basse) et commence à composer. Cinq ans après, voici "Thy Kingdom Will Burn".
On démarre avec "The Awakening", un morceau qui nous fait avancer dans un paysage
désolé avant de nous dévoiler un univers ancré dans un death mélodique moderne aux
accents metalcore assez sombre mais moderne sur "Alone I Stand". Le son est assez
moderne, alternant entre énergie pure et des parties plus accrocheuses et planantes, puis
"Follow The Fallen" vient proposer des nuances entêtantes qui créent un contraste entre son
agressif et ces tonalités douces. "Rise Against" renoue avec cette dimension martiale que le
groupe sait développer, puis les mélodies refont surface, tout comme avec "The Black River",
une ballade mélancolique pleine de douceur. Si le chant clair domine la première partie du
titre, les hurlements et la lourdeur ne sont pas loin pour apporter une dimension épique et
influencée par des éléments folk, alors qu’"In Company Of Wolves" reste dans un mélange
efficace entre sonorités froides et modernité accessible.
La rage pure refait surface avec
"Unclean", une composition lourde mais groovy qui laisse une place intéressante aux
mélodies et aux hurlements, puis "Through The Storm" nous apporte cette part de mystère qui
s’intègre à merveille au son des Finlandais. La composition reste plutôt calme, malgré
quelques passages plus violents, puis "War!" nous livre de nouvelles sonorités épiques et
motivantes avant de laisser "Season Of Sorrow" clore l’album avec une longue composition
sombre et parfois effrayante qui sait laisser place à la violence ou à la froideur selon les
besoins.
Avec ce premier album, Thy Kingdom Will Burn affirme son identité. Entre old school et
modernité, "Thy Kingdom Will Burn" saura parler à un public assez large, partageant des
racines assez diversifiées tout en les mélangeant pour obtenir un son intéressant qui ne
demande qu’à se développer.
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