Torture Squad est un groupe brésilien fondé en 1990, ayant connu son lot de changements de line-up et proposant ici son neuvième album complet en carrière, le premier depuis 2017. Ce qui frappe immédiatement dès les toutes premières secondes de "Devilish", c’est que le groupe ne passe pas par quatre-chemins.

À l’ère des albums metal aux productions complexes, au mélange des genres, Torture Squad propose plutôt un album purement death metal et mettant de l’avant la suprenante Mayara Puertas, et sa voix d’outre-tombe. "Hell Is Coming" donc, en ouverture d’album, ne pourrait porter titre plus prémonitoire. Durant près de sept minutes, l’auditeur se verra attaqué de toutes parts, autant par la voix lugubre et puissante de Puertas, mais aussi par les guitares furieuses et les blast beats destructeurs. Vous aurez droit à du death traditionnel, du progressif, des accents black et même du thrash. Le groupe lève rarement le pied de l’accélérateur, jouant à toute vitesse, mais en conservant un niveau technique dans les compositions qui rend le tout dynamique et varié.

Dans les rares cas où Torture Squad ralentit, cela donne la rockeuse "Warrior", proche du metal traditionnel, mais conservant la voix tranchante de Puertas, qui se permet tout de même un magnifique cri Judas Priestien bien senti. Mes lecteurs les plus assidus, s’ils existent, savent combien je me suis plaint (encore à ce jour également) de la sacro-sainte originalité. Torture Squad réussit à contourner cela en s’assurant, malgré qu’il présente presque toujours les mêmes éléments à travers les treize morceaux de "Devilish", de maintenir un niveau élevé de qualité et de diversité, nous laissant toujours à l’affût de la suite.

En ne se cantonnant pas dans un seul créneau, quitte à se donner un peu plus de fil à retordre, Torture Squad se permet de livrer, de par leur talent indéniable, un album qui marquera certes les esprits, du moins, je l’espère.