Le groupe
Biographie :

Formé en 2011 et composé de Ben Bardiaux (clavier), Remi Faraut (batterie) et Manu Slashoua (guitare / basse), Ultra Zook joue une "musique des îles" plus proche de Fukushima que des Caraïbes. Le son post-moderne du trio batterie-clavier-guitare / basse est au service d'un groove tropical apocalyptique. Des voix pitchées et des néons UV sur scène complètent leur atmosphère surréaliste un peu comme si les Doozers du Muppet Show colonisaient subitement Star Wars, qu'une Tahïti déglinguée se mettait à luire en rejetant des vapeurs toxiques, que le labyrinthe vénéneux de Cube poussait autour des musiciens et vous happait un à un. Une série de 3 EPs vinyle et de 3 clips en préparation, le premier EP "Epuz" sort en Juin 2012, le second "Epuzz", en Mars 2013 et enfin "Epuzzz" sort en ce début d’année 2015.

Discographie :

2012 : "Epuz" (EP)
2013 : Split avec Barberos
2013 : "Epuzz" (EP)
2015 : "Epuzzz"


Les chroniques


"Epuzzz"
Note : indéfinissable/20

Avec un "Z" de plus revoici Ultra ZZZook qui vient poser la troisième et dernière pièce de son triptyque. Un peu moins coloré l’artwork illustre quand même le fantasme d’une pieuvre qui veut lécher le cul d’un homard (crevette ? langouste ?). En tout les cas espérons que ça finisse en epuzzzailles (putain que je suis bon) !

Pour l’heure une chose est certaine c’est que le groupe n’a pas mûri et nous livre une fois de plus une galette puérilo-bruitiste. Pour vous donner un avant goût de leur humeur vous pouvez commencer par visionner le teaser de ce dernier volet où le groupe vous explique en 1 minutes 19 montre en main pourquoi il n’y a pas de teaser ou plutôt pourquoi il se résume à un fond bleu avec des photos mal découpées et une douce mélopée de flûte de pan. L’avantage avec Ultra Zook (ou l’inconvénient je sais plus), c’est qu’on ne sait jamais à quoi s’attendre ou en tout cas on sait d’avance ce qu’on n’écoutera pas. C’est pas clair ? Pour moi non plus et je vous garantis qu’avec cet opus qui tourne en boucle dans mes oreilles depuis un bon paquet de temps, la concentration s’approche du niveau zéro.

En guise de transition avec l’effort précédent, on nous offre une "Intro" où on entend le groupe chercher comment fonctionne son matériel d’enregistrement. Véritable débat ou fumisterie, on ne le saura jamais. Ultra Zook nous livre ensuite cinq titres absolument innommables à commencer par "Cadaveric Nounours" et "Les Moins Nombreux" qui s’apparentent à des tubes quand on a écouté le reste de l’album. Je pense notamment à "Can I Have Coens ?", qui ressemble au cerveau d’un sixième qui veut "fumer des cigarettes" et qui joue de la flûte aussi bien que chante Cindy Sander (tu l’avais oubliée n’est-ce pas ?). "Epuzzz" renferme aussi "Raggapopo", une musique de dessin animé démembré, désarticulé, décérébré qui, selon une analyse poussée, serait en fait une dénonciation de la bêtise des parents devant leurs enfants en bas âge. Elle est où la pepelle ? Il est où le seau-seau ? Faut pas manger ça c’est caca ! Tu veux aller sur le pot-pot ? Areu-Areu !

Bref, si j’étais les mecs d’Ultra Zook, je ne diffuserais pas ma musique sur un support classique. Je l’incorporerais dans un jouet d’éveil pour enfant. Vous savez, ceux qu’on accroche au-dessus du lit et qu’on fait fonctionner en tirant une ficelle. Il suffit d’admirer la déchéance de la génération Z(ZZ) pour constater les méfaits de ces jouets. On pourrait espérer qu’en leur calant Ultra Zook dans leur oreilles vierges on obtiendrait l’effet inverse. CQFD.


Kévin
Février 2015




"Epuzz"
Note : 16,5/20

S’il est bien un style de skeud qui laisse un suspens immense sur son contenu c’est bien "Epuzz" de Ultra Zook. Déjà, le nom du groope, et puis cet artwork signé Etienne Lescure… un artwork dense, très dense, aux couleurs vives et multiples, des yeux, des dents, des personnages bizarres, des petits monstres quoi ! J’ai l’impression de regarder la photographie d’un de mes propres rêves quand j’étais enfant. Si déjà ici vous vous dites que vous avez mis les deux pieds dans un monde complètement barjo, vous n’êtes pas au bout de vos surprises… il reste la musique !

"Yapati Yupata" nous envahit les trompes d’eustache et sous ses intonations enfantines, j’ai l’impression d’écouter un générique de dessin animée version pop-rock des années 2040. Et puis on se laisse happer par "Mozambiouc" dans un jardin asiatique aux couleurs fluorescentes. On a envie de chier des petits poneys dans un pays magique, mais ce sont des monstres, eux aussi bariolés comme l’arc-en-ciel qui envahissent l’esprit. On continue l’exploration de ce monde fantastique et déluré, comme on le faisait armé de nos Nintendo il y a fort fort longtemps, bercé par des trucs en 8-bit ou 16, je ne sais plus. Bref nous voilà coincé quelque part entre "Pisote !" et "Tiramisu". Ultra Zook se laisse aller à ses expérimentations et octroie à son inspiration la liberté de nous placarder une nouvelle fois dans un décor inconnu. Voici "Aluminium C4" pour clôturer le deuxième opus de ce tryptique. Rassure toi, tu es toujours chez toi, moi aussi, mais le cerveau retourner comme après 18 heures d’avion, ou de fusée plutôt, car si cette galette ne te fait pas décoller de ta petite et triste planète terre, tu es probablement incurable.

Si la musique d’Ultra Zook était arrivée jusqu’aux oreilles des Merry Pranksters (groupe précurseur du psychédélisme aux Etats-Unis, lire "Acid Test" de Tom Wolfe), ces derniers les auraient certainement invité à venir brancher du câble, des amplis, des lumières noires pour faire exploser un décor peinturluré à la day-glo, le temps d’une nuit arrosé de LSD et d’amphétamines en tout genre. Je dis oui !


Kévin
Août 2013


Conclusion
Le site officiel : www.ultrazook.bandcamp.com