"Something Is Rotten In Humanity"
Note : 16/20
Nouveau cri de guerre chez Unbounded Terror. Avec ce quatrième album, "Something Is Rotten In Humanity" qui sort chez Xtreem Music, Vicente Payá (guitare, Decrapted, Golgotha, Bisonte, Holycide…) et Andrew Spinosa (basse / chant, Golgotha, In War) nous présentent également leur nouveau batteur, Engelbert Rodas (Inbreeding Sick).
"Fear Of Dying" est le premier morceau à frapper, mais aussi le premier à nous rappeler à quel point le groupe reste ancré dans un death metal old school gras et agressif, que ce soit au niveau de la rythmique accrocheuse ou des parties vocales épaisses. Patterns vifs et riffs massifs sont bien entendu au centre de la composition tout comme les éruptions de violence qui finiront par nous mener à "Destiny Of Evil", un court morceau effréné au sein duquel tout est fait pour nous rappeler à quel point le trio maîtrise son art, même dans le solo perçant. On enchaîne avec le groove brut de "Demons In Your Mind" où lourdeur et double pédale règnent en maître pendant que les riffs nous lacèrent avant de se transformer en un break majestueux qui emprunte au doom / death, mais la rapidité reviennent bien évidemment sévir avant de nous livrer à l’inquiétante "Reviving".
Le son angoissant perdure en arrière-plan même lorsque les riffs apparaissent et insufflent leur agressivité à la composition qui laissera assez vite place à "Inside Death" et ses patterns très directs qui nous donnent envie de frapper tout ce qui bouge à proximité. Les harmoniques participent activement à ce climat oppressant tout en ajoutant leur touche de violence avant que "The Disappointment" ne prenne le relai avec des sonorités très similaires, me faisant immédiatement penser à une continuité avec le morceau précédent. Le solo est également dans le même esprit, mais le chant devient un peu plus morbide sur le final qui mène droit vers "Divine Virtue" où l’on y affronte parfois la lenteur, mais surtout des patterns effrénés et saccadés caractéristiques de la sauvagerie du groupe. Nouvelle accélération avec "Believing Again" où le death old school se pare une fois de plus d’une brutalité évidente, mais elle est adoucie par un solo mélodieux avant de s’embraser à nouveau et rejoindre l’instrumentale "The Evil Cause" qui affiche des influences thrash mais également de longs leads travaillés pour clore l’album.
Rien de nouveau sous le soleil pour Unbounded Terror, le groupe forge toujours ses riffs dans la violence et la sauvagerie du death metal. "Something Is Rotten In Humanity" va satisfaire les amateurs de rythmiques grasses et énergiques comme on en faisait dans les années 90 !
"Echoes Of Despair"
Note : 15/20
Unbounded Terror confirme son retour avec un troisième album. Créé en 1990 en Espagne
sous le nom de Putrefact Monstruosity, le groupe change de nom l’année suivante, et
sortira trois démos, un album et un split avant de se séparer. Mais en 2019, Vicente Payá
(guitare, Decrapted, Golgotha…) recrute Andrew Spinosa (basse / chant, Golgotha, In
War), Jaume Porta (batterie) et Juan Mateu (guitare) pour sortir un deuxième album, suivi
par "Echoes Of Despair" en 2022 chez Xtreem Music.
L’album débute avec les riffs directs d’"Organic Waste", une composition très brute qui place
des cris massifs sur une base solide, ainsi que quelques leads perçants pour contraster
avec les parties lourdes avant de laisser des sonorités mélancoliques prendre possession
de "Rotting Myself". Le son reste puissant et efficace, mêlant des influences old school avec
des éléments plus lents pour renforcer ce côté gras et accrocheur avant qu’"Echoes Of
Despair" ne fasse à nouveau accélérer le tempo avec ces riffs simples mais agressifs. On
retrouvera également quelques mosh parts plus pesantes, tout comme sur "Liars' Punisher" et
sa rythmique saccadée propice aux mouvements de foule et au headbang. Quelques parties
lead épiques se greffent sur un blast vif pendant que certaines paroles lointaines viennent
créer une ambiance inquiétante, puis "Hypocrite Ignored" revient dans les éléments les plus
bruts et directs du death metal tout en conservant des éléments plus calmes et malsains.
Le
groupe nous autorise une courte pause avec "They Are Not (What They Claim To Be)" et ses
touches terrifiantes, avant de revenir dans l’agressivité avec "Desolation Inside Of Me". Les
leads entêtants et lancinants contrastent avec les riffs solides tout comme sur l’introduction
lente de "Falling Into The Void", qui deviendra rapidement plus puissante. Le son martial du
morceau reste dans ces racines old school et écrasantes et parfois saccadées, puis "Devil's
Church" nous dévoilera des tonalités dissonantes et mélancoliques avant de redevenir
efficace. Les riffs accélèrent tout en laissant des leads mélodieux apporter une touche de
douceur, à l’inverse de l’agressivité vive de "Hungry For Your Hate" et sa vivacité dévastatrice.
Les harmoniques folles se mêlent aux riffs énergiques, qui laissent place à "Something's
Rotten In Humanity", un titre assez similaire qui refermera l’album comme il a commencé,
dans la violence pure, saupoudrée d’harmoniques entêtantes.
Les influences d’Unbounded Terror font d’"Echoes Of Despair" un album efficace ancré dans
le death metal old school. Impossible de dire si les riffs ont été créés il y a trois mois ou
trente ans, mais ce qui est sûr c’est qu’ils sont forgés dans la rage.
"Faith In Chaos"
Note : 18/20
Créé en Espagne en 1990, Unbounded Terror peut se vanter d’être l’un des premiers groupes de death metal du pays. Officiant pendant une année sous le nom de Putrefact Monstrosity, il change de nom en 1991 pour finalement… eh bien s’arrêter en 1993 après un album, un split et quelques démos. Mais le guitariste Vicente Payá (guitare / chant, Golgotha, Yskelgroth, ex-Holycide) relance le projet en 2019. C’est avec Andrew Spinosa (basse / chant, In War, Golgotha, ex-Goreinhaled), Jaume Porta (batterie) et Juan (guitare, Golgotha) que le guitariste crée "Faith In Chaos", le deuxième album de la formation. Soyez prêts.
L’album démarre avec "Faith In Chaos", une courte introduction silencieuse, qui amène finalement un son effrayant et qui nous lance directement sur "Hiding From The Light". Du death metal dissonant et épais, des riffs violents et qui tirent également sur des harmoniques tranchantes avant un refrain plus mélodique. Et la qualité du son n’était pas un hasard, puisque "Silent Soul" et son blast ravageur prend la suite. Des hurlements puissants surplombent des riffs gras parfaitement mixés, et quelques harmoniques plus planantes se glissent dans ces riffs rapides. Le tempo ralentit pour la pachydermique Insidious, qui finira par relancer de la double croche de temps à autres, mais c’est bel et bien le palm mute qui nous écrase petit à petit.
On part dans les influences thrash avec l’énergique "Destroyed From Within", et force est de constater que malgré les tonalités enjouées, le groupe reste efficace ! Un break original, qui relance rapidement les riffs bourrés d’harmoniques, et ce sera probablement devant un pit mouvementé que le groupe jouera ! On repart dans ces sonorités sombres et angoissantes pour "They Will Come From The Pain", un morceau qui se focalise sur un jeu de guitare très complémentaire pour séduire, ainsi qu’un solo planant. Les autres instruments tiennent parfaitement la rythmique, et nous emmènent jusqu’à "Hated In Hell". Des harmoniques similaires, la même énergie, la même violence… l’enchaînement est parfait. Quelques accélérations, des hurlements tout aussi annonciateurs d’apocalypse, le groupe sait ce qu’il fait.
La fin de l’album se dessine lentement avec l’introduction à la basse vrombissante de "The Destroyers Of Hope", qui piocherait presque dans le black metal par moments, mais c’est une grosse base death old school qui nous piétine peu à peu. Et si vous pensiez avoir du répit, alors vous vous trompez. "Engulfed By The Gods" prend la suite, et la rythmique continue de matraquer son auditeur. Ponctué de petites accélérations, le titre a tout pour devenir un des fers de lance du groupe. "Through The Flesh We Will Reach Hell", le dernier morceau, sonne comme une marche vers l’apocalypse. Des riffs rapides, du blast furieux, une double pédale martiale… quelle meilleure façon de terminer un album de death metal ?
Pour son grand retour, Unbounded Terror frappe fort. "Faith In Chaos" signe à la fois le retour d’activité du groupe, mais également un excellent moyen de prouver la motivation des Espagnols. Les amateurs de la première heure aimeront, les nouveaux venus aussi… Le pari est réussi.
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