Le groupe
Biographie :

Urn est un groupe de black / thrash metal finlandais formé en 1994 et actuellement composé de : Sulphur (chant, guitare, basse / ex-Barathrum), Axeleratörr (guitare / Devastracktor, Goretorture, ex-Torn, ex-Shadows Of Sunset, ex-Axegressor, ex-Nightside), Pestilent Slaughter (guitare / Devastracktor, Tumult, ex-Inimicality, ex-Maggottholamia, ex-Tamakeri, ex-Virulent Blessing, ex-Frostbitten Kingdom) et Kalle Salminen (batterie / Devastracktor, Tumult, ex-Anaaliklaani, ex-Inimicality, ex-Virulent Blessing, ex-Tamakeri, ex-Maggottholamia). Urn sort son premier album, "666 Megatons", en 2001 chez Damnation Records, suivi de "Dawn Of The Devastation" en Novembre 2006 chez No Sign Of Life Records, de "Soul Destroyers" en Mai 2008 chez Dynamic Arts Records, de "The Burning" en Juin 2017 chez Iron Bonehead Productions, de "Iron Will Of Power" en Septembre 2019 chez Season Of Mist / Underground Activists, et "Demon Steel" en Mars 2025 chez Osmose Productions.

Discographie :

1999 : "I Am Your Nightmare" (EP)
2001 : "666 Megatons"
2006 : "Dawn Of The Devastation"
2008 : "Soul Destroyers"
2017 : "The Burning"
2019 : "Iron Will Of Power"
2025 : "Demon Steel"


Les chroniques


"Demon Steel"
Note : 15/20

Six longues années après la sortie de "Iron Will Of Power" (Season Of Mist, 2019), les Finlandais d’Urn (qui ont déjà trente-et-un ans d’activité au compteur) sont enfin de retour avec un sixième LP de derrière les fagots et baptisé sobrement "Demon Steel".

Désormais signé sur le label culte français Osmose productions, ils déploient tout leur art satanique avec une maestria à faire pâlir même les plus grands du genre. Placés sous le signe du grand cornu et remplis d’une hargne infinie, les morceaux de l’album oscillent entre black, death old school et speed metal, le tout teinté d’une forte dose de heavy metal traditionnel, dans l’esprit d’un groupe comme Destroyer 666. Dès les premières notes de l’intro "Retribution Of The Dead" qui ouvre les hostilités, on entre dans un univers barbare, épique et violent. Avec le morceau qui suit ("Heir Of Tyrants"), les Scandinaves persistent et signent, alliant brutalité et mélodie avec des riffs dignes des classiques du black death agrémentés de solos d’une virtuosité exemplaire. On enchaîne sur un morceau tout aussi speed mais incluant des sonorités heavy plus prononcées : "Are You Friends With Your Demons".

Sans jamais ralentir le tempo, le groupe continue sur sa lancée avec des morceaux aussi speed qu’agressifs comme "Burning Blood’s Curse", "Turbulence Of Misanthropy" ou "Iron Star". En dignes successeurs des locomotives du thrash comme Kreator ou Destruction, le groupe rend un hommage vibrant aux dieux du metal noir avec le très épique "Wings Of Inferno". La boucherie continue avec les riffs mi-heavy mi-black de "Cold Void Skin". Avec "Ruthless Paranoïa", le groupe ne lâche rien, portant la violence de la musique à sa sombre apogée. Sans aucune pitié pour les auditeurs, les guerriers nordiques concluent leur sublime démonstration de brutalité avec le morceau "Predator Of Spiritforms" qui clôt l’album sur une note à la fois mélodique et agressive.

Au final, on peut affirmer sans sourciller que cette nouvelle galette d’Urn porte haut les couleurs du metal extrême scandinave. Indispensable pour les fans de Destroyer 666, Aura noir ou Desaster !


M.B.
Avril 2025




"Iron Will Of Power"
Note : 14/20

Les membres d'Urn ne sont vraiment pas des débutants malgré le fait que "Iron Will Of Power" n'est que le cinquième album du groupe, celui-ci ayant été formé en 1994 par un ex-Barathrum entre autres. On sent à l'écoute que ce sont des anciens d'ailleurs puisque le groupe donne dans un black / thrash bien old school qui laissait parfois penser sur ses anciens albums à une version de Motörhead qui se serait mis au black.

"Downfall Of Idols" ouvre l'album sur une petite feinte avec ses arpèges en son clair surmonté de discrets claviers pendant quelques secondes avant de partir bien entendu sur le fameux black / thrash old school avec blasts en renfort. Urn devrait parler aux amateur d'Aura Noir, Deströyer 666 et autres Nifelheim avec son approche quasiment rock'n'roll. C'est assez accrocheur et le headbanging doit être inévitable en live avec ce genre de morceau. Sur certains, ça tourne plus vers le black comme c'est le cas sur "Funeral Oath" par exemple qui balance des mélodies et des riffs plus froids sans pour autant bourrer les blasts comme un âne. Là encore, c'est du old school, du black metal comme le pratiquaient les anciens avec une touche de heavy. On entend là aussi quelques claviers très discrets en fond histoire d'apporter une petite touche lugubre et appuyer encore l'ambiance plus sombre. "Prayers" nous donne même droit à quelques choeurs carrément viking / pagan sur ce qui sert de refrain au morceau, ce qui prouve que tout old school qui soit, Urn pioche dans des influences assez variées. Une décision salutaire puisque du black / thrash pur et dur aurait pu être un peu lassant à la longue surtout pour un groupe comme celui-ci qui utilise beaucoup de mid-tempo, l'écueil est donc évité et la musique d'Urn est suffisamment dynamique pour maintenir l'attention pendant les quarante minutes que dure "Iron Will Of Power". On a même droit avec "Gates To Hyboria" à un petit interlude de deux minutes en acoustique et claviers en guise de respiration au milieu de cette déferlant black / thrash / rock. Bon, on va être honnête, cet album ne marquera pas la scène au fer rouge (en même temps, combien arrivent encore à le faire ?) mais il est plutôt bien foutu dans le genre black / thrash mélodique, épique et accrocheur.

"Demonlord" pourrait d'ailleurs presque faire penser à une version plus couillue d'Iron maiden avec ses riffs épiques et mélodiques en début de morceau, la suite étant évidemment plus black que ça. Si vous vous attendiez à une avalanche de blasts et du black metal bourrin qui déverse sa haine dans vos tympans non stop, vous êtes vraiment tombés au mauvais endroit. Encore une fois, on sent clairement l'influence heavy metal dans les mélodies et les riffs épiques d'Urn et le thrash dans les tempi les plus relevés. "Spears Of Light" est d'ailleurs un des morceaux les plus thrashy de l'album et devrait ravir les puristes old school parce qu'on sent l'impact qu'ont eu les anciens à des kilomètres à la ronde. Pourtant, Urn arrive à faire sonner ça de façon personnelle, en utilisant par exemple ces fameux chorus limite viking une fois de plus par exemple. De toute façon, réinventer la poudre n'était pas dans le cahier des charges du groupe et on sent que ces gars ont juste envie de se faire plaisir en balançant un metal à l'ancienne. On est donc loin de la débauche de violence, des dissonances et ou de la technique. Ici, on branche le matos et on envoie la sauce avec des riffs épiques, du mid-tempo qui tache, quelques blasts vite fait, des mélodies en provenance directe de la NWOBHM et un chant arraché à la binouze. Pour ce qui est de la production, c'est assez propre, peut-être même trop dirons certains, mais bon le principal c'est que l'on entende tout le monde et c'est le cas ici. C'est vrai qu'un peu de crasse en plus aurait bien collé à ce style mais on ne va pas se plaindre d'avoir un album qui sonne correctement malgré un côté un peu plastique sur la batterie (le mal de cette dernières décennie dans le metal en général).

On a donc un nouvel album d'Urn qui plairait aux vieux de la vieille et aux jeunes qui se découvrent une passion pour le old school. On a du black, du thrash, du heavy, un feeling rock, bref on est loin du black haineux et malsain et si vous cherchez ce qui se fait de plus extrême, vous pouvez passer votre chemin. Si vous faites partie d'une des deux catégories citées ci-dessus, vous devriez trouver de quoi passer un bon moment sur "Iron Will Of Power".


Murderworks
Octobre 2019


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/urnofficial