Urne s’ouvre à nouveau. Après un premier album en 2021, Joe Nally (chant / basse) et
Angus Neyra (guitare), récemment accompagné par James Cook (batterie), continuent leur
collaboration avec Candlelight Records pour la sortie de leur deuxième album, "A Feast On Sorrow".
L’album débute avec "The Flood Came Rushing In" qui place rapidement des riffs explosifs
sur des patterns énergiques, complétés par les parties vocales éraillées, ajoutant leur part
d’agressivité au mélange. Le son reste oppressant lorsque les passages plus aériens
apparaissent, créant cette touche de diversité inattendue qui se propage sur "To Die Twice" et
sa lourdeur étouffante, que l’on retrouve à la fois dans la lenteur ou dans les moments les
plus virulents. Le groupe intègre également un groove sombre et entêtant entre deux
harmoniques dissonantes, laissant finalement la douceur nous mener à "A Stumble Of
Words", une longue composition qui laisse les musiciens exploiter leurs racines prog avec un
côté relativement lancinant. Mais les riffs saccadés finiront par se renforcer pour devenir
véritablement agressifs en compagnie des parties vocales saturées avant de laisser la
vague groovy finale nous pousser jusqu’à "The Burden", qui montre rapidement un aspect
énergique accrocheur de leur musique.
Les refrains dévoilent des sonorités plus sombres,
puis la fureur refait surface sur "Becoming The Ocean" et son introduction massive qui
guidera le mouvement général de cette composition relativement courte mais qui reste tout
de même incroyablement efficace. "A Feast On Sorrow", le titre éponyme, nous propose un
piano à la fois enjoué et inquiétant avant de laisser les vagues de virulence s’exprimer en
piochant dans leur large répertoire. Les leads criards rencontrent la rythmique épaisse
pendant que les parties vocales hantent les riffs, puis "Peace" nous autorise un court moment
pour souffler avant de digérer "The Long Goodbye/Where Do The Memories Go?", la longue
dernière composition, qui va permettre aux musiciens de coupler des éléments agressifs
avec des parties plus intenses et aériennes. On notera cette accélération qui intervient
relativement tôt dans le morceau, ainsi que le final extrêmement contrasté où hurlements et
chant clair dansent ensemble, juste avant d’être accueillis par le néant.
Urne n’a jamais voulu s’enfermer dans un style. Entre le groove accrocheur du metalcore,
les éruptions de violence du thrash, et ses mélodies ancrées dans le metal progressif, "A Feast On Sorrow" est un album aussi riche que complexe qui va fasciner.
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