"Between The Worlds Of Life And Death"
Note : 19/20
Explorons la psyché de Vale Of Pnath. Créé en 2006 par Vance Valenzuela (guitare,
Abigail Williams, ex-Flub), le groupe présente avec son troisième album, "Between The Worlds Of Life And Death", son nouveau line-up : Ken Sorceron (chant, Abigail Williams,
ex-Aborted, ex-Lord Mantis, ex-The Faceless), Austin Rolla (basse, Anthrocide) et
Gabe Seeber (batterie, Abigail Williams, Divine Heresy, The Kennedy Veil).
La basse a été enregistrée par Ken Sorceron, et l’album contient également la participation
de Kakophonix (Heljarmadr, ex-Empyrean Throne) au violon, Wayne Ingram (Wilderun)
aux orchestrations, ainsi que des guitaristes Michael Wilson (ex-Aborted, ex-Abigail
Williams), Donny Burbage (Cradle Of Filth, Aether Realm), Miles Dimitri Baker
(Interloper), Matthew Brown (Demon King) et Christian Muenzner (Necrophagist,
Obscura, Alkaloid).
L’album se dévoile d’abord avec son introduction, "The Forgotten Path", qui nous plonge sans
attendre dans cet univers cosmique sombre aux influences marquées qui débouchent sur la
toute aussi épique "Silent Prayer" où le son s’alourdit d’un seul coup. Férocité et complexité
s’allient pour donner une saveur aussi agressive que travaillée aux riffs dévastateurs et à
ces parties vocales sauvages qui se greffent à la déferlante dont le rythme change
naturellement, ajoutant parfois une pointe de dissonance tout comme sur "Soul Offering" qui
prend la suite avec une vivacité horrifique. La rythmique saccadée se pare souvent de
tonalités modernes cybernétiques ou de claviers mélancoliques pour renforcer son impact
tout en laissant place aux orchestrations alors que la longue "Shadow" va d’abord assombrir
son atmosphère avant de laisser la fureur s’exprimer à la fois grâce à une base imposante,
mais également à des leads tranchants. La seconde partie du morceau est marquée par un
passage brumeux oppressant avant le retour de la violence, puis la noirceur revient avec
"Uncertain Tomorrow" où les patterns travaillés reprennent le dessus grâce à des
harmoniques convolutées menées par des guitares inspirées.
La section rythmique reste
toujours aussi solide, tout comme sur "Beneath Ashen Skies" où elle se pare de cloches au
son fatidique pour développer son atmosphère apocalyptique qui nous étouffe et nous
frappe autant qu’elle nous hypnotise en plaçant des mélodies pénétrantes. Le final aérien
nous mène à "No Return, No Regret" qui reste dans ces tonalités planantes bardées d’échos
entêtants et spatiaux à pleine vitesse, avant de finalement nous accorder une courte pause
avec "Echoes Of The Past". L’interlude conserve également ses racines inquiétantes, pour
nous faire naviguer dans la terreur jusqu’à "Burning Light", la dernière composition qui, en
plus d’accentuer les effets modernes et les soubresauts de la rythmique, va lui donner une
puissance écrasante et des accents prog qui complètent naturellement la rage du groupe
teintée de claviers.
L’atmosphère cosmique terrifiante de Vale Of Pnath donne à son death metal complexe une
touche beaucoup plus sombre et terrifiante que les autres groupes. "Between The Worlds Of Life And Death" n’oublie pas de nous écraser de temps à autre, rythmant l’album avec une
maîtrise impressionnante.
"II"
Note : 17/20
Cinq ans après "The Prodigal Empire" et avec un changement de line-up au passage, Vale Of Pnath est de retour parmi nous au grand bonheur des amateurs de tech death US avec son album sobrement intitulé "II".
Si leur premier album n’était pas mal mais ne m’avait pas réellement marqué, ce deuxième album dépasse absolument toutes mes espérances car ce "II" est un véritable chef-d’œuvre.
Les sept morceaux qui composent cet album sont terriblement entraînants et fascinants, l’ajout de samples d’instruments classiques (guitare acoustique, piano, orgue..) donne une ambiance particulière à certains titres – mélancolique pour le premier morceau "Blacker Than", horrifique pour "Heart Of Darkness" - et ajoute une signature spécifique à chacun d'entre eux.
Les riffs mélodiques dans les morceaux sont à base de shred ultra efficace et démentiel et nous font littéralement perdre la tête tellement ils sont fous en termes de technicité. "The Serpent’s Lair" a des airs de Necrophagist, ce morceau me fait beaucoup penser à du matériel provenant de l’album "Epitaph", et un gros coup de cœur au passage pour "Klendathu" qui est absolument parfait et qui résume très bien la mentalité de "II".
Cet album n’a quasiment aucun défaut, on pourrait chercher la petite bête et dire que parfois la voix est sous-mixée par rapport à tous les instruments et qu'elle ne varie pas beaucoup, voire lasse par moments, mais ce serait vraiment faire preuve de mauvaise foi. Pour moi, ce deuxième album de Vale Of Pnath est une véritable réussite et va sûrement être un tournant dans la carrière du groupe étant donné la qualité et toute l’ingéniosité dont ce dernier a pu faire preuve pour créer ce "II".
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