Le groupe
Biographie :

Vastum est un groupe de death metal américain formé en 2009 et actuellement composé de : Luca Indrio (basse / Acephalix, Necrot, ex-Infame, ex-Lawless, ex-Pistöns), Leila Abdul-Rauf (guitare, chant / Hammers Of Misfortune, ex-Saros, Ionophore, Leila Abdul-Rauf, ex-Amber Asylum, ex-Bastard Noise, ex-Memento Mori, ex-Sutek Conspiracy), Daniel Butler (chant / Acephalix, Draghkar, ex-Perish), Chad Gailey (batterie / Mortuous, Necrot, ex-Atrament, ex-Bruxers, ex-Disinhibition, ex-Caffa, ex-Rude) et Shelby Lermo (guitare / Ulthar, ex-Apocryphon, ex-Cretaceous, ex-Extremity, ex-Hideous, ex-Dalton, ex-Womanowar). Vastum sort son premier album, "Carnal Law", en Janvier 2011 chez Deific Mourning, suivi de "Patricidal Lust" en Novembre 2013 chez 20 Buck Spin, de "Hole Below" en Novembre 2015, et de "Orificial Purge" en Octobre 2019.

Discographie :

2011 : "Carnal Law"
2013 : "Patricidal Lust"
2015 : "Hole Below"
2019 : "Orificial Purge"


La chronique


Un skeud qui s’intitule "Orificial Purge", faut le faire quand même ! Je m’imagine tous les moyens possibles pour "purger" un orifice, et je dois admettre que mes pensées se tournent vers des images assez malsaines, que voulez-vous, on est habitué à la fange et aux matières fécales dans le death metal. En revanche, n’espérez pas obtenir de réponse sur l’art de purger un orifice en consultant le visuel car celui-ci est assez abstrait et pourrait représenter l’aboutissement d’un projet d’étude pour un étudiant en art. Bon, il faut savoir que ce groupe nous vient de San Francisco, lieu très "arty", donc on peut comprendre que ces musiciens qui pratiquent un death metal lourd et sinistre soient sensibilisés à d’autres formes esthétiques que des illustrations de zombies et de membres déchiquetés.

Signé chez 20 Buck Spin depuis le deuxième opus, et ayant partagé un split avec Spectral Voice, ces furieux bourrins se revendiquent du mouvement qui réactualise le death old school, en puisant son inspiration chez Incantation, Autopsy, Bolt Thrower, etc. Si vous aimez Dead Congregation, Tomb Mold, Undergang, "Orificial Purge" pourrait bien être votre came. Les six tracks de l’album laissent entendre un metal bien mature, avec de l’excellente riffaille, simple et efficace. L’atmosphère globale est sombre et inquiétante, l’ensemble étant soutenu par une batterie aux grooves pachydermiques, dans les tempos médium, le tout bien équilibré avec le reste des instruments. La basse est profonde et épaisse, quel plaisir de porter l’oreille sur ce tapis sonore abyssal ! Les guitares sont bien dans le mix et les chants gutturaux possèdent un panel de grains excellents, ni trop cookie monster, ni trop thrashy, c’est pile-poil ce qu’il faut. Il faut ajouter que le travail des vocals est partagé entre le chanteur Daniel Butler et la guitariste Leila Abdul-Rauf, qui ne fait pas dans la dentelle.

Cette approche musicale qui favorise l’équilibre et la mesure, que ce soit dans le mix ou les structures des morceaux, a son avantage, mais aussi son inconvénient. En effet, une production un poil plus souillon aurait été mieux approprié au feeling dégagé par les ricains. Pendant 35 minutes, ce disque nous fournit une dose de death metal très pro, menaçant, avec son lot de passages qui inspirent des hordes de zombies, des horreurs rampantes qui tentent de vous attraper de leurs doigts décharnés et crochus, bref, c’est l’équivalent métallique de la bande son idéale pour les fans d’horreur. Les climats musicaux sont denses et proposent des moments pesants et suffocants, percés parfois par des solos de guitare de bonne facture, j’apprécie particulièrement le dernier morceau "His Sapphic Longing" qui déploie des ambiances bien doom et malsaines pendant plus de 6 minutes.

"Orificial Purge" possède de nombreuses qualités : un son super, des compos très bien ficelées, une exécution musicale impeccable, et un feeling morbide et sépulcral très plaisant. Malgré cela, l’album ne possède pas d’empreinte particulière, dans le sans ou l’équilibre du mix ne laisse pas de place à l’approximation. Avec un peu plus de chien, de niaque dans l’interprétation, quitte à ce que ça déborde un peu, le disque pourrait prendre une toute autre tournure. C’est un peu ce que l’on apprécie chez des formations telles que Dead Congrégation, Phrenelith ou Grave Miasma, c’est que le chaos musical est rendu crédible par son aspect dégueu et foutraque. Cependant, Vastum reste quand même un groupe intéressant, tout autant que ce nouvel opus.


Trrha'l
Octobre 2020


Conclusion
Note : 14/20

Le site officiel : www.facebook.com/vastum-440192535391