Vestige nous embarque dans son premier voyage. Créé par Théodore Rondeau
(chant / guitare, Naraka), le projet recrute Pierre-André Krauzer (Naraka) à la basse,
Quentin Regnault (Opal Insight, Aro Ora, Wrath Of The Nebula…) à la batterie, et enfin
Thomas Petit à la guitare pour donner naissance à "Janis", qui sort avec le soutien de
Season Of Mist.
L’album débute dans la mélancolie avec "Différent", créant des notes éthérées et planantes
chargées d’effets qui s’embrasent très lentement lorsque la batterie entre en jeu, rejoignant
alors "Deviens La Nuit" où saturation et chant clair dansent ensemble. La rythmique devient
plus saccadée, accueillant hurlements bestiaux et une approche beaucoup plus agressive,
mais la douceur vient évidemment contraster le mélange avant de lier les deux univers avant
de laisser "Démence De L'Âme" nous envoûter à son tour. Les influences shoegaze
deviennent évidentes dans la progression jusqu’aux passages les plus intenses et explosifs
qui témoignent de la lourdeur du son, puis c’est avec "Océan" que le groupe nous révèle sa
puissance brute avec double pédale et riffs groovy sous les vociférations sauvages, tout de
même tempérées par les passages plus calmes. Le groupe enchaîne avec "Automne Part.1",
où on retrouve des éléments post-metal imposants ainsi que des influences post-black
perçantes complétées par une quiétude entêtante, puis c’est en compagnie de Neige
(Alcest) que le groupe nous offre "Automne Part.2" dans une atmosphère que leur invité
connaît parfaitement, rendant le clivage entre les différents éléments encore plus saisissant.
L’ambiance devient plus pesante lorsqu’"Appel De L'Âme" débute, empruntant au prog / djent
ses riffs spasmodiques, mais également des parties vocales plus plaintives avant de revenir
dans les tonalités brumeuses sur "Corrosion" qui revient à ses embrasements lancinants entre
deux nuages d’apaisement. Les parties vocales sont également plus diversifiées, rythmant
le morceau jusqu’à ce qu’il s’assombrisse avec "Stigmates Du Temps" où la dissonance
l’emporte dans les riffs, accompagnée par les hurlements viscéraux réguliers dans une
déferlante chaotique avant de s’abandonner à nouveau à la douceur sur "Envol De L'Âme".
Même la saturation ne parviendra pas à enlever sa tranquillité à la composition jusqu’au final
dévastateur qui nous mène à "Avant La Fin", un requiem en deux parties qui commence dans
la sérénité la plus totale avant de rejoindre une partie un peu plus énergique, mais qui
s’éteindra finalement dans le silence.
Avec ses sonorités opposées et torturées, Vestige est le témoin d’une période troublée,
mais qui a permis de donner naissance à "Janis", un message aussi maussade qu’empli
d’espoir, qui fait se rencontrer modernité et tonalités aériennes.
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