Le groupe
Biographie :

Werewolves est un groupe de death / black metal technique australien formé en 2019 et actuellement composé de : David Haley (batterie / Abramelin, Consummation, CrisisAct, King, Prophet Of Abhoth, Psycroptic, Ruins, The Amenta, ex-Disseminate, ex-Pestilence, ex-Blood Duster), Matt Wilcock (guitare / Abramelin, The Antichrist Imperium, The Berzerker, Steel Affliction, ex-Akercocke, ex-Sufferkunt, ex-Belligerent Intent) et Sam Bean (chant, basse / Faustian, The Antichrist Imperium, The Berzerker, The Senseless, ex-Mithras, ex-WretchedPain). Werewolves sort son premier album, "The Dead Are Screaming", en Avril 2020 chez Prosthetic Records, suivi de "What A Time To Be Alive" en Janvier 2021, de "From The Cave To The Grave" en Juin 2022, de "My Enemies Look And Sound Like Me" en Août 2023, et de "Die For Us" en autoproduction en Juillet 2024.

Discographie :

2020 : "The Dead Are Screaming"
2021 : "What A Time To Be Alive"
2022 : "From The Cave To The Grave"
2023 : "My Enemies Look And Sound Like Me"
2024 : "Die For Us"


Les chroniques


"Die For Us"
Note : 17/20

Moins d'un an depuis leur précédent album, les cinglés de Werewolves sont déjà de retour avec "Die For Us" ! Et si vous pensiez qu'un tel rythme les pousserait à lever le pied, vous allez vite comprendre votre erreur. Ce nouvel album est tout aussi furieux et brutal que ses prédécesseurs et vous allez encore vous prendre trente-cinq minutes de baffes à répétition. Précisons tout de même pour les étourdis que Werewolves tape dans une sorte death / black / grindcore brutal sans pitié et que les quatre précédents albums étaient déjà de bonnes grosses boucheries.

C'est le morceau-titre qui ouvre les hostilités et comme d'habitude on en prend plein la gueule avec des rafales de blasts dans tous les sens, des riffs directs, d'autres plus dissonants donc plus orientés black metal et une envie de nous pilonner les tympans clairement affichée. C'est bourrin et si quelques passages plus lourds et groovy viennent donner quelques occasions de headbanguer sans se briser la nuque, cela reste toujours aussi brutal et intense. Les paroles ou les samples qui parsèment l'album sont toujours aussi cons et confirment que le groupe n'a absolument pas perdu son humour bas du front. Tant pis pour ceux qui ont un placard à balais dans le cul, tant mieux pour tous les autres qui ne cracheront pas sur une bonne occasion de se marrer en se prenant une bonne de blasts dans la tronche. Werewolves n'a pas changé son fusil d'épaule et même si la formule reste exactement la même, on se met "Die For Us" dans les esgourdes avec le sourire tant ce bourrinage intensif fait du bien. Vous prenez Vader, Hate Eternal et vous y ajoutez une bonne dose de black metal et vous aurez une petit idée du cocktail explosif que Werewolves vous sert sur ce cinquième album. Si vous connaissez déjà, inutile de dire que vous ne serez pas surpris mais "Die For Us" étant tout aussi efficaces que ses grands frères vous finirez une fois de plus l'écoute de la bête avec un sourire béat aux lèvres. Comme dit plus haut, l'humour à la con, les clins d'œil et les tendances à la parodies sont toujours présentes dans les paroles ou les titres de certains morceaux, comme "Beaten Back To Life" ou "Under A Urinal Moon" qui combine hommage, détournement parodique et finesse dans le même titre !

Même si le niveau des membres du groupe pourrait le permettre, il n'y a pas de débauche de technique par ici, tout juste quelques plans un peu plus pointus et quelques cassures de rythme vite fait. Pour le reste, c'est surtout du pilonnage intensif, du blast dans tous les sens, du riff gras à vous faire choper du cholestérol et une intensité qui ne faiblit jamais. Werewolves est un groupe de bourrins qui assument leur envie de foncer dans le tas en faisant des vannes foireuses, "Die For Us" est donc dans la droite lignée de ses prédécesseurs. Et comme apparemment le groupe s'est lancé comme défi à la con de faire dix albums en dix ans, on n'a pas fini de se prendre des torgnoles dans la gueule ! Pour rester dans la finesse jusqu'au bout, c'est une fois de plus Mitchell Nolte qui s'est chargé de la pochette de l'album et il nous livre comme d'habitude une fresque gore et absurde qui colle merveilleusement bien à la musique du groupe. Seul "Under A Urinal Moon" lève le pied et nous propose quelque chose de plus froid, de plus lourd et de plus black metal avec un joli clin d'œil bien débile à Darkthrone. On ne change pas une formule qui fonctionne et Werewolves continue de foncer tête baissée avec un détachement et une attitude qui affichent clairement en néon rouge fluo "rien à foutre". Dans une scène qui devient de plus en plus ce qu'elle dénigrait, avec des groupes qui se prennent un peu trop au sérieux, travaillent leur image au cheveu près et squattent les réseaux sociaux pour s'afficher, c'est parfois rassurant de voir qu'il en reste encore pour tourner tout ça en dérision et chier sur la moquette. Ce groupe est un défouloir à tous les niveaux, que ce soit musicalement ou dans les textes. Pas de pitié, ça tire sur tout et tout le monde avec un humour potache assez jouissif et des morceaux brutaux qui ne font pas dans la dentelle.

"Die For Us" est du Werewolves pur et dur donc vous pouvez y aller sans réfléchir, c'est du bon et du brutal comme on l'aime. Pas de changement d'orientation et c'est tant mieux, on voulait du gros bourrin on a eu du gros bourrin. Et vous savez quoi ? On en veut encore !


Murderworks
Octobre 2024




"My Enemies Look And Sound Like Me"
Note : 17/20

Si je vous dis que Werewolves est un groupe australien, vous sentez déjà le metal brutal arriver, mais si je vous dis qu'en plus c'est un trio constitué de David Haley que vous avez entendu entre autres chez Psycroptic et The Amenta, de Sam Bean et de Matt Wilcock croisés chez The Berzerker et The Antichrist Imperium, là vous comprenez que vous allez prendre cher ! "My Enemies Look And Sound Like Me" est le quatrième album de ce groupe de sauvages et une fois de plus vous allez avoir droit à du black / death brutal qui n'hésite pas à lorgner vers le grindcore.

Les trois précédents albums étaient déjà de bonnes grosses boucheries tout à fait recommandées si vous voulez vous décrasser les oreilles, on se doute donc que ce nouveau méfait va poursuivre le travail de démolition. Quelques sonorités plus black metal s'étaient faites sentir sur "From The Cave To The Grave" sorti l'an dernier mais globalement Werewolves suit sa ligne de conduite qui consiste à tout défoncer. Et "Under The Ground" qui ouvre l'album va vite vous faire comprendre que le groupe vous veut du mal, ça blaste d'entrée de jeu et les tapis de double grosse caisse se chargent de prendre le relais quand le groupe veut lever le pied. Enfin lever le pied c'est vite dit parce que les passages mid-tempo sont tout aussi destructeurs et laissent du coup de la place aux riffs death metal. On a aussi droit à bon passage purement grindcore avec des riffs dans la grande tradition et l'alternance tout aussi traditionnelle de up-tempo et de gros blasts. Moins de trois minutes pour confirmer que Werewolves n'a pas changé son fusil d'épaule, la suite sera donc à l'avenant et ces trente-cinq minutes vont être intenses ! En même temps, avec un line-up pareil, on pouvait difficilement s'attendre à ce que le groupe adoucisse le propos, le son de grosse caisse un peu synthétique cette fois renvoie d'ailleurs à The Berzerker, c'est dire à quel point ce nouvel album fait dans la finesse ! On appréciera aussi l'humour du groupe qui, dans la biographie fournie avec l'album, compare le morceau "Under The Ground" justement à l'équivalent death metal d'un tube de Tupac (biographie très drôle d'ailleurs, ça change du discours promo habituel). Bref, une fois de plus c'est ultra brutal, bas du front et intense.

L'album parfait pour se détendre, faire du sport, ou simplement faire chier ses voisins qui aiment faire sonner de la musique de merde jusqu'à pas d'heure en pleine semaine par exemple (je suis sûr qu'on est nombreux à en avoir connus des comme ça). Seul "Destroyer Of Worlds" lève le pied avec son mid-tempo écrasant et ses leads plus froids et plus typés black metal. Une respiration bienvenue au milieu de ce déluge de feu qui vitrifie tout ce qu'il trouve sur son passage. Bon, là encore, le naturel revient bien vite et le groupe ne peut pas s'empêcher d'accélérer le rythme en deuxième partie de morceau avec le retour des blasts. "Neanderhell" amène un petit côté plus technique dans ses riffs qui ajoute encore à la frénésie de l'ensemble, comme si tout ça n'était pas déjà un joyeux bordel ! On ne va pas s'en plaindre puisqu'on aime quand ça joue vite et fort, pour ça Werewolves ne déçoit jamais. "My Enemies Look And Sound Like Me" est une fois de plus un carnage total et le groupe fonce dans le tas sans se poser de questions. En même temps, quand on cite comme modèles Marduk, Angelcorpse ou Mortician, il vaut mieux leur faire honneur et taper fort. "I Hate Therefore I Am" place lui aussi quelques leads plus dissonants et plus black metal au milieu de la boucherie ambiante, de quoi placer une petite ambiance plus froide pour contraster avec les ruines fumantes qu'a laissé le reste de l'album (joli sample issu de Cobra d'ailleurs à la fin du morceau, on aime les séries B chez Werewolves).

On prend les mêmes et on recommence avec ce nouvel album de Werewolves, ce qui nous arrange bien puisque c'est exactement ce que l'on voulait entendre. Du death / black / grind brutal et sans pitié qui détruit tout sans se soucier des dommages collatéraux. "My Enemies Look And Sound Like Me" fait aussi mal que ses grands frères et le groupe ne montre pas le moindre signe de faiblesse. Port du casque vivement conseillé parce qu'il pleut des parpaings par ici !


Murderworks
Octobre 2023




"What A Time To Be Alive"
Note : 18/20

A peine un an après son premier album, Werewolves revient avec "What A Time To Be Alive", son deuxième opus. Créé en 2019 en Australie, le groupe est composé de David Haley (batterie, Psycroptic, The Amenta, ex-Pestilence…), Matt Wilcock (guitare, Abramelin, The Antichrist Imperium, The Berzerker, ex-Akercocke) et Sam Bean (basse / chant, The Antichrist Imperium, The Berzerker, The Senseless…).

Si "I Don’t Like You", le premier morceau, est une composition qui s’axe sur un death / black brut à la rage palpable, on sent que quelques passages plus techniques s’intègrent sans mal à ce bloc de violence, ce qui se confirme dès "Sublime Wartime Voyeurism", le deuxième titre. Les riffs black se mêlent à une base de death metal épaisse surmontée de deux hurlements distincts qui se complètent à merveille. L’ambiance devient pesante lors du break avant de renouer avec la hargne, puis "Mission Statement" pioche dans un black / thrash tranchant pour fournir une dose d’énergie communicative. Les éléments de death metal technique reviennent bien vite tout en conservant cette base, alors que "Crushgasm" propose immédiatement de la lourdeur. Le morceau est parfait pour une séance de headbang, tout comme la remuante "Unfathomably Fucked". Le titre est très efficace et prend le meilleur des deux styles tout en offrant des breaks lourds, une ambiance martiale et des leads agressifs.

"Antisocial" repart dans les influences thrash couvertes de death metal gras et épais pour proposer des parties aussi complexes que brutales. Le black metal revient à la charge vers la fin, tout comme sur "Traitors And Bastards", un titre aussi vindicatif que communicatif, qui nous laisse un goût de sang dans la bouche avant la surpuissante "A Plague On All Your Houses". Rythmique entêtante, hurlements gras et cette énergie impie qui anime les musiciens sont au programme, nous offrant un titre très direct. "They Will Pay With Their Own Blood", le dernier morceau, est à la fois angoissant et oppressant. Les musiciens mettent en avant les influences black metal sans négliger la puissance du death metal qu’ils déploient depuis le début, créant un morceau à l’ambiance différente, mais tout aussi savoureuse.

La productivité est l’une des caractéristiques de Werewolves, tout comme l’efficacité. En plus de nous offrir deux albums en un an, "What A Time To Be Alive" nous propose neuf compositions de qualité qui suivent parfaitement le premier opus.


Matthieu
Mars 2021


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/werewolvesinhell