Si vous ne connaissez pas Westfield Massacre, accrochez-vous ! Lancé en 2014 par
Tommy Vext (chant, Bad Wolves, ex-Divine Heresy, ex-Snot) et Tim Yeung (batterie, I
Am Morbid, ex-Morbid Angel, ex-Divine Heresy, ex-Decrepit Birth) avec le désir de faire
revivre l’esprit de Divine Heresy, le line-up ne sera que changements. Ils sont rejoints par
Bill Hudson (guitare), Kyle Konkiel (basse, ex-In This Moment) et Stephen Brewer
(guitare), mais Tim et Kyle quittent le navire. Respectivement remplacés par Dio Britto et
Ira Black (I Am Morbid), ils font également face au départ de Kyle, remplacé par Erik
Tisinger. Le groupe enregistre donc son premier album et tourne un peu aux Etats-Unis,
mais le chanteur se prépare à lancer un nouveau projet et est remplacé par Seann Nicols,
retardant ainsi la sortie de "Salvation", leur deuxième album. Mais il est bel et bien là, et vous
allez en prendre plein la face !
"Empyreal Light" ouvre cet album avec un son acoustique soutenu par un sample orchestral
plutôt intéressant et qui fait monter la pression avant d’arriver sur "Famine", un morceau déjà
sorti sous forme de clip vidéo il y a quelques temps. On retrouve donc une rythmique rapide
très typée groove / metalcore qui alterne entre chant saturé et voix claire motivante sur le
refrain. Pour suivre le groupe depuis un moment, je constate avec plaisir que Seann Nicols
a trouvé sa place dans la formation, et qu’il est parfaitement capable d’adapter sa voix aux
riffs des Américains. L’enchaînement avec "Taking The Fall" se fait tout naturellement, et la
rythmique syncopée colle parfaitement avec les hurlements du chanteur. Les musiciens
n’hésitent pas à incorporer quelques passages plus techniques plutôt que de se contenter
d’une rythmique lourde, et cette prise de risque est appréciable.
Le son de "Love To Hate" est encore plus imposant, et la lyric vidéo que le groupe vient de
sortir retranscrit parfaitement cet univers torturé mais organisé dans lequel Westfield
Massacre évolue à présent. On reste sur du connu avec "Your Salvation", que le groupe avait
déjà dévoilé il y a quelques temps, avec une composition nettement plus accessible qui ne
contient que très peu de hurlements. Au vu du thème abordé, on pourrait croire à la ballade
de l’album, alors que "Devil You Made" repart sur des tonalités beaucoup plus agressives.
Difficile voire même impossible de ne pas avoir envie de remuer la tête en rythme avec les
frappes et la rythmique des américains, et c’est après un court solo précédant le refrain final
que le titre finit. Un peu trop rapide donc, mais le groupe part explorer l’univers du death
mélodique avec "Constant Silence". Alternant passages très agressifs et réfléchis avec des
moments plus calmes voire même atmosphériques, le groupe nous prouve qu’ils ont plus d’un
tour dans leur sac.
Plutôt calme au début, "Masquerade" flirte avec le post-hardcore sur le refrain, mais s’énerve
beaucoup plus au niveau des couplets, poussant la voix du chanteur à ses extrêmes au
niveau de la hauteur. Un autre type d’ambiance est abordé sur "Chemicals", avec notamment
un sample intrigant sur les couplets, et cet aspect moderne typique du metal américain, mais
avec toujours la patte ravageuse du groupe. Dernier morceau de cet album, "All The Fallen"
est la composition la plus longue et travaillée. Si l’introduction laisse entrevoir quelque chose
de calme, les riffs viennent bien vite contredire cette pensée et partent littéralement dans
tous les sens, mais de manière ordonnée. Plus ils avancent, plus les riffs prennent de
l’ampleur et le moins que l’on puisse dire, c’est que le final est littéralement grandiose.
Bien qu’un peu sceptique au début, je trouve que Wesfield Massacre nous propose avec
"Salvation" un album très honnête. Des riffs réfléchis, un chant parfaitement maîtrisé et
surtout le bonheur de pouvoir combler l’attente des fans ! Car cet album a été beaucoup
(trop ?) repoussé et les musiciens sont fiers de ce qu’ils ont accompli. Bien qu’ils se
cantonnent pour le moment aux Etats-Unis, j’espère que les scènes européennes pourront
également avoir le plaisir de voir évoluer les Américains.
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