"Echoes Of Primordial Gnosis"
Note : 17/20
Quatrième album pour le projet Winter Eternal. Né en 2001 sous le nom Unveiled
Nightsky en Grèce de l’esprit de Soulreaper (guitare / chant / basse, Without Guidance,
ex-Nightbreed), le groupe change de nom en 2011 puis se relocalise en Ecosse en 2018.
En 2024, accompagné par V.Nuctemeron (batterie, Burial Hordes, Necrovorous…),
Matthew Dakoutros (violon, Art Of Simplicity) et Hildr Valkyrie (chant, Folkearth,
Folkodia…), le groupe dévoile "Echoes Of Primordial Gnosis" chez Hells Headbangers
Records.
"Echoes of Primordial Gnosis", le premier titre, nous enferme immédiatement dans ce voile de
froideur obscure aux influences old school pendant que les tonalités aériennes se mêlent à
la violence brute. La voix claire donne une teinte inquiétante à la composition qui rejoindra la
lancinante "Two Heavens As One" où les deux voix se répondent et nous emportent jusqu’au
break clair, ajoutant une touche mélancolique qui nous permet de respirer avant le retour de
la saturation. "Battle Cry" débute également dans la lenteur et l’apaisement, mais la rythmique
va évidemment exploser et accueillir des harmoniques entêtantes qui flottent aisément dans
l’air, rappelant des tonalités pagan tout comme sur "The Serpent's Curse" où choeurs
féminins et violons apparaissent, donnant au morceau son atmosphère majestueuse avant
de laisser la violence y régner à nouveau.
"Voices" nous offre un interlude instrumental
relaxant mais relativement morose avant de laisser place à "Bending The Fabric Of Reality" où
blast et saturation réapparaissent pour transformer le titre en complainte infernale ponctuée
de hurlements furieux. On continue avec "Sacrifice For Glory" dont les mélodies tranchantes
collent parfaitement à la rage ambiante, parfois tout de même nuancées par la voix d’Hildr
Valkyrie, très différente de celle de Soulreaper, mais l’album prend déjà fin avec "The
Keeper Of Sorrows" qui charge d’abord à toute allure avant de ralentir et devenir plus douce,
ne reprenant que pour distiller sa peine jusqu’aux derniers instants.
Winter Eternal reste attaché à ses racines old school mélancoliques pour proposer un
black metal impur mais saisissant. "Echoes Of Primordial Gnosis" fait honneur à l’héritage des
années 90 tout en apportant une nouvelle dose de noirceur.
"Land Of Darkness"
Note : 17/20
Winter Eternal nous ouvre les portes de son univers pour la troisième fois. Créé en Grèce
en 2011 par Soulreaper (guitare / chant / basse, Without Guidance, ex-Nightbreed), le
groupe est depuis devenu un one-man band, relocalisé en Ecosse. "Land Of Darkness", son
troisième album, sort en 2021.
Avec l’aide de Matthew Dakoutros (violon / contrebasse, Art Of Simplicity), le groupe reste
dans cet univers black metal qui pioche autant dans la scène grecque que dans des
influences nordiques. Le mélange est brut, tranchant et glacial comme sur "Crossing The
Blackest Skies", le premier titre, mais aussi mélodieux et mélancolique avec "Land Of Darkness", le morceau éponyme. On retrouve cette agressivité mêlée à des sonorités
sombres et saisissantes avec "The Illusive Wings Of Death", un titre pesant qui pioche parfois
dans le DSBM, notamment au niveau du chant, puis "Lord Of False Reality" revient nous
envelopper de cette mélancolie tranchante et désabusée.
Les leads enchanteurs nous
mènent à "Crown Of Stars", un morceau qui crée un contraste entre beauté et violence,
développant des éléments très doux, alors que l’on retrouve la noirceur la plus pure sur
"Faded To Silence", une composition brute et incisive. Avec "Isolation", les influences nordiques
sont à leur paroxysme, proposant ce son froid mais imposant et captivant, qui s’éteindra
avec "Shaped By Grief", une courte instrumentale. La beauté du son sera à nouveau ternie
par l’agressivité de "Dawn Of Flames", une reprise de Gates Of Ishtar, qui sera parfaitement
respectée par le musicien, bien qu’assombrie tout en gardant cette patte old school.
Avec "Land Of Darkness", Winter Eternal nous propose un album de très haute qualité. Le
son old school prend forme entre plusieurs influences brutes complémentaires et glaciales,
ce qui donne un résultat saisissant.
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