"Draconian Darkness"
Note : 19/20
Wolfheart rugit à nouveau. Depuis 2013, le projet mené par Tuomas Saukkonen
(guitare / chant, Before The Dawn, Dawn Of Solace…) et depuis complété par Lauri
Silvonen (basse / chant, Bloodred Hourglass, Casket), Joonas Kauppinen (batterie,
Disease Of The Nation, ex-Before The Dawn, ex-Misery Inc.) et Vagelis Karzis
(guitare / chant, Full House Brew Crew, live pour Rotting Christ) développe son winter
metal, qui s’exprime aujourd’hui avec "Draconian Darkness", son septième album, avec le
soutien de Reigning Phoenix Music.
Saku Moilanen (Before The Dawn, Red Moon Architect, Slaughterror, ex-Aeonian
Sorrow) du Deep Noise Studios a participé aux claviers et orchestrations de l’album.
L’album s’ouvre avec la majestueuse "Ancient Cold", une première composition d’abord
sombre puis imposante et enfin agressive qui nous replonge sans mal dans l’univers
singulier du groupe grâce à des explosions de violence. On remarque une certaine lourdeur
pour accompagner les hurlements, puis une touche plus mélodieuse lorsque la voix claire
apparaît, puis c’est avec une approche plus old school du death metal que "Evenfall" vient
nous frapper, laissant un groove furieux contraster les passages les plus épurés et
apaisants. Les voix se mêlent pour créer une harmonie complémentaire avant de laisser
"Burning Sky" nous offrir un moment de répit, mais la composition nous réserve également
des passages beaucoup plus théâtraux et entêtants avant de prendre fin au profit de "Death
Leads The Way" et de ses riffs accrocheurs qui nous font remuer le crâne en un rien de
temps.
Les claviers complètent à merveille la rythmique solide et ses choeurs, mais ils
laissent parfois quelques leads plus vifs apparaître avant que "Scion Of The Flame" ne vienne
nous écraser à son tour tout en offrant un espace d’expression à la voix claire de Vagelis et
Lauri, ainsi qu’à des hurlements plus bruts signés Tuomas. La douceur refait surface sur
"Grave", mais elle devient rapidement inquiétante pour enfin se déchaîner et s’abandonner à
la fureur à pleine vitesse, alors que "Throne Of Bones" prend le temps de créer un voile de
mélancolie avant de propose une approche plus saccadée et parfois même technique.
L’atmosphère reste intacte sur le break central, et elle redeviendra plus pesante lorsque la
saturation refait surface, nous menant à la virulente "Trial By Fire" où ce sont les sonorités les
plus froides qui sont mises en avant pour garder notre esprit captif de leur enchantement.
L’album touche déjà à sa fin avec "The Gale", où la rythmique massive sera arrêtée par la voix
claire avant d’exploser à nouveau dans une vague d’intensité inattendue qui ne s’arrêtera
que pour nous conduire au silence.
La meute Wolfheart a travaillé dur pour faire de "Draconian Darkness" un véritable trésor de
noirceur aussi imposante qu’harmonieuse. Le groupe évolue toujours et repousse ses
limites pour arriver en à peine dix ans au niveau des plus grands.
"King Of The North"
Note : 18/20
Wolfheart est toujours debout. Depuis sa création en 2013 en tant que projet solo par
Tuomas Saukkonen (guitare / chant, Before The Dawn, Dawn Of Solace, ex-Black Sun
Aeon…), le groupe a bien évolué. En 2015, le chef de meute décide de recruter des
musiciens, et ce sont aujourd’hui Lauri Silvonen (basse / chant, Bloodred Hourglass),
Joonas Kauppinen (batterie, Disease Of The Nation, ex-Before The Dawn) et Vagelis
Karzis (guitare, Full House Brew Crew, ex-Rotting Christ en live) qui se tiennent à ses
côtés pour la sortie de "King Of The North", chez Napalm Records.
Un clavier mélancolique ouvre l’album pour introduire "Skyforger", le premier et plus long de
ces neuf morceaux qui se renforce avec l’arrivée de la saturation. Les leads lancinants se
couplent facilement avec les choeurs et la rythmique lente, qui finira par exploser et par
accueillir des parties de chant massives. Le chant clair trouve sa place sur un duo rythmique
simple et majestueux, laissant les sonorités les plus froides annoncer l’arrivée de la rage,
mais l’agressivité laissera place à "Ancestor", un titre très direct et efficace. Jesse Leach
(Killwsitch Engage) rejoint les quatre musiciens pour des parties de chant clair
mélodieuses avant que les hurlements ne refassent surface sous des riffs rapides et
tranchants, puis "Knell" nous offre un moment de répit avant de laisser la saturation nous
écraser. La rythmique massive laisse une fois de plus place à un duo vocal aussi riche
qu’intéressant, mais également à des leads entêtants avant que "Desolated Land" ne vienne
faire rage avec des racines plus old school. Le chant clair se montre également plus
intense, renforçant les envolées majestueuses de ces riffs imposants, qui donneront
naissance à "The King", un titre accrocheur qui laisse également le nouveau guitariste
proposer des parties vocales diversifiées et intéressantes.
Le morceau s’éloigne quelque
peu de ce que l’on pourrait attendre du groupe, mais "Cold Flames" revient aux racines
brutales et aériennes que l’on savoure depuis maintenant près de dix ans tout en accueillant
Karl Sanders (Nile) pour quelques parties vocales massives qui se marient parfaitement
avec le mélange froid et énergique du groupe. "Headstones" renoue avec les sonorités
lancinantes et plus douces sur lesquelles on imagine parfaitement quelques flocons de
neige tomber sous les orchestrations avant de se faire balayer par le blast, puis "Fires Of The
Fallen" fait appel à ses influences les plus agressives pour proposer des riffs vifs. On
retrouvera également des orchestrations épiques pour créer un contraste imposant avec la
violence qui s’éteindra peu à peu pour laisser place à "Eternal Slumber", le dernier titre, qui
mettra la touche finale avec une progression pesante. Les riffs exploseront après cette
introduction intense, laissant les musiciens développer leur univers entre agressivité et
mélodies enchanteresses, mais également un duo vocal très contrasté.
Depuis maintenant près de dix ans, Wolfheart est en constante évolution. Sans jamais
renier les racines hivernales et glaciales de son death mMélodique, le groupe s’aventure hors
des sentiers battus avec "King Of The North", laissant par exemple plus de place au chant clair
et aux orchestrations.
"Skull Soldiers"
Note : 19/20
Moins d’un an après l’un des meilleurs albums de 2020, Wolfheart sort un EP. On retrouve
donc Tuomas Saukkonen (guitare / chant, Dawn Of Solace, ex-Before The Dawn, ex-Black
Sun Aeon…), leader depuis 2013, entouré de Lauri Silvonen (basse / chant, Bloodred
Hourglass), Joonas Kauppinen (batterie, Disease Of The Nation, ex-Before The Dawn,
ex-Misery Inc.) et Vagelis Karzis (guitare, Full House Brew Crew, ex-Rotting Christ) pour
"Skull Soldiers".
L’EP se découvre en deux facettes. La première nous offre deux nouvelles compositions,
tandis que la deuxième propose un titre acoustique et un live du groupe.
Commençons avec "Skull Soldiers", un morceau martial et glacial, comme Wolfheart sait si
bien les faire. La rythmique est lourde et accompagnée de cette ambiance oppressante qui
permet aux harmoniques perçantes et au chant d’émerger de cette apocalypse fascinante,
tout en proposant une place de choix aux leads. La solide et majestueuse "Hereditary" prend
la suite, toujours accompagnée de ces claviers mélancoliques pendant que les musiciens se
déchaînent pour proposer une rythmique puissante. Un sublime break au son clair vient
ralentir l’ouragan, mais la saturation repart bien vite jusqu’au final, accompagné des
hurlements du vocaliste.
Le groupe a choisi de transposer le titre "Aeon Of Cold", issu de son deuxième album, en
version acoustique. Le morceau s’en trouve également réduit, mais garde ces tonalités
lancinantes et pesantes, tout en proposant une intensité totalement différente du titre
original. Cette voix claire sombre apporte une part de mélancolie supplémentaire au
morceau, alors que le passage au live de "Reaper", extrait de leur dernier album, gagne en
puissance. Le son brut mais travaillé du morceau nous saisit et nous confirme que la seule
chose que l’on attend, c’est un live en chair et en os !
Wolfheart est loin de se reposer sur ses lauriers et propose deux nouvelles excellentes
compositions avec "Skull Soldiers", accompagnées de deux bonus savoureux. L’univers du
groupe grandit en même temps que lui, et la meute est loin de s’arrêter !
"Wolves Of Karelia"
Note : 19/20
Émergent à nouveau de la glaciale forêt finlandaise, Wolfheart revient pour nous présenter
son cinquième album, "Wolves Of Karelia". Seulement deux années après le précédent, cet
album reste dans un death mélodique que le groupe maîtrise à la perfection. Aux
commandes du projet, on retrouve Tuomas Saukkonen (chant / guitare, Dawn Of Solace,
ex- Before The Dawn, ex-Black Sun Aeon…), toujours accompagné de Lauri Silvonen
(basse / choeurs, Bloodred Hourglass) et Joonas Kauppinen (batterie, Disease Of The
Nation, ex-Before The Dawn, ex-Misery Inc.). Cependant, Mika Lammassaari (guitare,
Mors Subita) a préféré quitter le groupe en 2019. Il a été remplacé en live par Vargelis
Karzis (guitare, ex-Rotting Christ), et a finalement pris le poste à temps plein après avoir
participé à l’enregistrement de l’album. Annoncé pour le 10 Avril 2020 sur Napalm Records ,
voici "Wolves Of Karelia".
Nous débutons cette aventure avec "Hail Of Steel". L’ambiance si particulière au groupe est
présente dès les premières notes, et l’ouragan frappe après une introduction planante. Les
harmoniques tranchantes et la voix brute du chanteur font rage sur une rythmique froide. La
rage explose alors sur le refrain, accompagné de choeurs, puis la tempête repart de plus
belle. Plus douce et atmosphérique, "Horizon On Fire" développe ce souci du détail que le
groupe présente depuis l’origine, avec une guitare au son clair qui amène les autres
instruments, et ce sont de petites touches qui se glissent dans les riffs massifs qui nous
rappellent cette ambiance durant tout le titre. Plus brute et agressive, c’est "Reaper" qui prend
la suite. Du pur death mélodique avec cette mélodicité violente qui donne sa saveur au titre,
et qui se mêle à merveille avec les froides ambiances du morceau. On repart dans les
touches subtiles avec "The Hammer". La rythmique est toujours aussi déchaînée et
entraînante, mais les Finnois calent habilement ces sublimes parties aériennes qui font leur
force, en particulier grâce à une guitare claire qui annonce la fin du titre.
"Eye Of The Storm" est un morceau instrumental qui calme le jeu avec notamment ce son clair
envoûtant et oppressant. Le titre passe en un éclair, et cesse net pour laisser place à "Born
From Fire". L’ambiance glaciale qui sévit depuis le début de l’album redémarre et avance
lentement, grâce à des riffs aussi lourds que mélodiques. Très entraînante, "Arrows Of Chaos"
combine à nouveau une rythmique effrénée, un chant rauque et de superbes arrangements
qui tranchent littéralement avec la violence des riffs. Dernier morceau, "Ashes" se démarque
par sa guitare lancinante qui sévit sur tout le titre. Ce son mélancolique et hypnotique
conjugué à la froideur d’une rythmique imposante marque une fin épique.
Une fois encore, la maîtrise de Wolfheart est d’une efficacité redoutable. "Wolves Of Karelia"
est un album puissant, intense, glacial et mélodique à souhait. Il est tout bonnement
impossible de ne pas être happé par cette petite merveille aux paroles poétiques, et l’album
va directement rentrer dans les tops de l’année sans jamais en sortir.
"Constellation Of The Black Light"
Note : 18/20
Si le death mélodique se diversifie depuis des années en plusieurs voix bien distinctes, celui
de Wolfheart est le même depuis le début. Créé par Tuomas Saukkonen en 2013 (tous les
instruments puis chant / guitare uniquement à partir de 2014), l’homme a arrêté tous ses
autres projets pour se consacrer à celui-ci. Il sort un premier album avec l’aide de Mika
Lammassaari (guitare, Eternal Tears Of Sorrow, Mors Subita, ex-Bloodred Hourglass), il
finit par faire évoluer son projet solo en groupe complet. Mika rejoint alors Wolfheart, mais
également Lauri Silvonen (basse, Bloodred Hourglass, Casket, Death Confronting) et
Joonas Kauppinen (batterie, Disease Of The Nation, ex- Ancient Misery, ex- Before The
Dawn, ex- Burning Empire, ex-Misery Inc.). Le groupe enregistre rapidement son
deuxième puis troisième album et tourne énormément en Europe, avec parfois des
musiciens live comme Waltteri Väyrynen, Juho Räihä ou Rauli Alaruikka. Leur quatrième
perle, "Constellation Of The Black Light", sort à la rentrée 2018.
L’album commence par la lente et longue introduction d’"Everlasting Fall". Si la froideur du
death mélodique finlandais se fait sentir, il faudra attendre que la rythmique ne démarre
vraiment pour réellement ressentir toute sa puissance. Imposante, la voix de Tuomas se
mêle aux leads et à la rythmique glaciale et distante, mais d’une beauté sans pareille. Alors
qu’il dure près de dix minutes, ce titre prend tellement de libertés pour développer son
univers que j’ai l’impression de n’avoir passé qu’une petite minute à l’écouter lorsque les
guitares se fondent dans le néant. Nettement plus martiale, "Breakwater" mélange la voix
puissante du chanteur et les choeurs de Lauri pour un rendu presque ésotérique qui
correspond à merveille à l’univers hivernal des Finlandais. Déjà connue depuis quelques
semaines, "The Saw" est un peu plus lente et plus douce que les autres compositions de
l’album jusqu’à ce que la rythmique ne débute. Car après celle-ci, c’est tout le contraire : un
titre lourd et pesant, mais qui garde cet aspect mélodique si cher au groupe.
On reste sur un rythme martial et lourd avec "Forge With Fire" et ses harmoniques assassines
qui collent à merveille aux riffs composés de power chords lourdes. La batterie nous arrose
en permanence de double pédale, ce qui assure une base parfaite pour aligner des parties
lead perçantes, alors que sur "Defender", tout est axé sur une mélodie lourde et assommante
qui n’appelle qu’au headbang le plus dévastateur. Plus rapide que les autres, je sens
quelques influences old school sur "Warfare", avec notamment une partie de blasts
époustouflante qui ne se calmera qu’après un long moment. Littéralement soufflé par tant de
puissance, il est impossible de ne pas intégrer l’univers de Wolfheart qui nous explose en
permanence au visage, comme une meute de loups qui attaquent. Les orchestrations
renforcent également l’impression d’être cerné, alors que "Valkyrie", le dernier titre, me
rappelle le premier album. Le solo est repris par une deuxième guitare lead, alors que
Tuomas chante à nouveau sur des riffs inspirés et une double harmonique poignante.
Wolfheart n’a que cinq années d'existence, et déjà quatre albums d’une qualité
exceptionnelle. Le groupe ne cesse de progresser, et sera dans quelques années parmis les
groupes incontournables du death mélodique, tous pays confondus. Leur prochaine tournée
ne les place pas encore en tête d’affiche, mais je sens que cette place leur reviendra bientôt.
"Tyhjyys"
Note : 19/20
C'est uniquement après avoir quitté tous ses autres groupes en 2013 que le Finlandais Tuomas Saukkonen (guitare / chant, ex-Before The Dawn, ex-Black Sun Aeon, ex-Bonegrinder, ex-Dawn Of Solace, ex-The Final Harvest) décida de fonder Wolfheart, en tant que son nouveau projet solo. Après avoir sorti son premier album, il décide finalement de faire évoluer Wolfheart en groupe à part entière, en faisant appel à Lauri Silvonen (basse / choeurs, aussi présent dans Bloodred Hourglass, Casket et Death Confronting), Joonas Kauppinen (batterie, également dans Disease The Nation) et Mika Lammassaari (guitare lead, aussi présent dans Eternal Tears Of Sorrow et Mors Subita). De leurs efforts conjugués naîtra un deuxième album en 2015 qui sera acclamé par la critique. Hautement estimés par leurs pairs, les Finlandais se lancent alors dans l'écriture de "Tyhjyys" (signifiant "le vide, le néant" en finnois), leur troisième album, qui sort finalement le 3 Mars 2017 après une tournée intense en compagnie d'Insomnium et Barren Earth. Un vent frais souffle à travers leurs riffs, tous plus lourds et mélodiques les uns que les autres. Prenez garde aux loups lorsque vous traverserez cette forêt en leur compagnie...
L'album commence doucement avec l'instrumentale "Shores Of The Lake Simpele". Dans un premier temps, c'est une guitare au son claire qui ravira nos oreilles de mélodies nordiques, puis le groupe entier arrivera pour terminer cette composition avec une seule et unique intention : nous montrer l'étendue de leur puissance. Les chants guerriers au loin nous mèneront bien vite à Boneyard. Une voix puissante et profonde sur une rythmique à la puissance inégalée sublimée par une mélodie épique, c'est bien ça que vous aimeriez ? Eh bien c'est gagné. Une avalanche de blasts sur des riffs exécutés à toute vitesse auront raison de votre nuque dès la première minute. Misant sur des riffs tranchants rehaussés par des claviers avant de faire intervenir la voix démentielle de Tuomas Saukkonen, qui use à juste titre de son timbre si particulier, "World On Fire" saura vous séduire par son côté lourd tout en restant mélodique. Le solo final est d'une justesse effroyable... Ne vous laissez ni avoir par le début en acoustique de "The Flood", ni par le fait qu'elle soit moins rapide que les autres, car l'intensité est au rendez-vous. Ce titre est capable à lui seul d'installer un univers si particulier qu'il suffit de fermer les yeux pour voir se planter devant vos yeux un paysage entier recouvert de neige. L'introduction de "The Rift" alterne entre riffs incisifs et mélodie acoustique hypnotique pour finalement choisir de mélanger les deux pour un titre violent et glacial. C'est une véritable avalanche qui vous arrive en pleine face lors des couplets, alors que "Call Of The Winter" jouera plus sur les harmoniques de la guitare de Mika Lammassaari pour faire voyager votre esprit autour des lacs gelés. "Dead White" mettra en avant une ambiance épique pour se démarquer, jonglant également avec un riff principal de qualité qui vous fera inconsciemment bouger la tête, alors que le dernier morceau, "Thyjyys", happera totalement votre esprit. Une mélancolie toute particulière se dégage du riff d'introduction, et que l'on retrouvera lors des refrains. Une fois de plus, Tuomas Saukkonen possède la voix idéale pour ce genre d'ambiance que le groupe se plaît à instaurer. Le dernier riff s'évanouit alors lentement dans le néant, la boucle est bouclée.
Si les précédentes sorties de Wolfheart laissaient présager un travail de qualité, je ne m'attendais pas à une telle réussite... Certains morceaux ont le potentiel pour devenir des incontournables dans la
discographie du groupe, et j'espère qu'elle continuera à s'étoffer avec autant de qualité à travers le temps ! Sur scène, les musiciens offrent un show dantesque, et le fait qu'ils semblent froids et distants avec le public n'est en fait qu'un jeu de scène, puisqu'ils font partie des musiciens les plus gentils que j'aie pu rencontrer une fois leur set terminé. Le groupe est amené à grossir très vite, et j'espère qu'une nouvelle tournée se mettra en place très rapidement pour nous faire à nouveau entendre les glaciales mélodies nordiques qu'ils composent.
"Shadow World"
Note : 17/20
Wolfheart est de retour après un premier album, "Winterborn", sorti en 2013 en autoproduction. Désormais Wolfheart n'est plus un one-man band dirigé par Tuomas Saukkonen uniquement, mais il est présenté comme un groupe à part entière, composé d'un line-up complet. Ainsi, Tuomas Saukkonen officie au chant growlé et à la guitare, il est accompagné de Joonas Kauppinen (Disease Of The Nation, ex-Before The Dawn, ex-Misery Inc etc) à la batterie, Lauri Silvonen à la basse et Mika Lammassaari (Eternal Tears Of Sorrow) à la guitare lead. Le deuxième album du groupe "Shadow World" est sorti en Août 2015 sous le label Spinefarm Records.
Alors que "Winterborn" avait été salué par la critique, "Shadow World" semble suivre le même chemin. En effet, les morceaux se veulent beaucoup plus rentre-dedans et agressifs dès le premier titre, où le chant growlé de Tuomas Saukkonen domine, le chant clair étant absent sur cet album. Bien sûr, l'ensemble évolue toujours dans un style melodeath typiquement finlandais comme sait très bien le faire Mister Saukkonen, ponctué des superbes soli de guitare de Mika Lammassaari, notamment sur la fin de "Zero Gravity". Les parties acoustiques ont également la part belle ici, puisque l'on y retrouve des passages au piano comme sur la première et excellente piste "Aeon Of Cold" et l'introduction de "Nemesis" ainsi que des passages à la guitare acoustique, notamment sur "Last Of All Winters". Les passages doom et atmosphériques sont également toujours bien là, contrastant avec les parties plus lourdes et puissantes à la limite du black metal, de par les riffs et les parties de batterie blastées, que l'on peut retrouver sur "Resistance" ainsi que sur "Storm Centre", un titre ultra efficace et prenant, mais aussi très sombre et mélancolique. "Last Of All Winters" sonne plus death / doom parfois limite épique et se veut lui aussi très empreint de lourdeur dans ses riffs et sa rythmique, avec ce côté mélancolique qui en découle, de même que "Nemesis", certes efficace avec des riffs percutants pour ce dernier, mais pas parmi les titres que l'on retient le plus de cet album. En plus du death mélodique et des passages lourds et atmosphériques, certains passages sont également empreints d'un côté épique qui n'est pas sans rappeler Amon Amarth par moments, notamment sur le début de l'avant-dernière piste "Resistance". L'album se termine sur une ambiance beaucoup plus calme et teintée de doom metal sur "Veri", morceau de 8'23'' dont le chant est interprété en finnois, avec une seconde moitié de titre chargée d'émotion avec un superbe passage acoustique mêlant piano et violoncelle. Magnifique.
Alors certes la majorité des titres sont relativement longs, oscillant facilement autour des cinq minutes et allant jusqu'à huit minutes pour la dernière piste, mais la production et la composition sont telles que l'on ne s'ennuie pas à l'écoute de "Shadow World", tout est fait pour que l'auditeur passe un agréable moment tout au long de cet album. Le son de production est de qualité mais manque d'un petit quelque chose pour que l'ensemble soit vraiment parfait. Wolfheart nous offre un second opus de très bonne facture, qui laisse augurer le meilleur pour la suite.
"Winterborn"
Note : 17,5/20
Après avoir évolué au sein de divers projets musicaux durant près de 15 ans, parmi lesquels Before The Dawn, Black Sun Aeon ou encore Dawn Of Solace, le multi-instrumentiste Tuomas Saukkonen a décidé de mettre un terme à chacun de ses groupes pour se consacrer à son nouveau projet personnel : Wolfheart. Un album sur lequel Tuomas gère lui-même tous les instruments et la production puisqu‘il est l’unique membre officiel de Wolfheart, seul le guitariste Mika Lammassaari interprète les parties de solos de guitare sur certains titres. Un premier album voit le jour fin 2013, voyons ce que vaut celui-ci, répondant au doux nom de "Winterborn".
L’album débute avec "The Hunt". Un titre qui démarre sur des notes douces à la guitare acoustique avant d’évoluer vers un death metal mélodique au chant growlé, et avec des mélodies à la guitare et au clavier propre au death mélodique finlandais que l’on peut entendre parmi les nombreuses formations du genre. Dès la première piste, Mika Lammassaari nous illumine avec un solo de guitare ultra mélodique. Une entrée en matière efficace et rentre-dedans pour bien démarrer l'écoute. Le death mélodique est présent aussi sur "Strenght And Valour", avec des parties plus lentes, se rapprochant du doom metal. Un titre énergique et entraînant où la batterie a une frappe puissante et dynamique.
"Routa Pt.2" démarre sur une intro au violon avant d’enchaîner sur une batterie qui envoie pas mal à la double, sur une mélodie assez douce et calme. L’ambiance est plutôt apaisante durant les deux premières minutes avant d’évoluer vers des parties plus brutales au chant growlé et aux guitares à la fois saturées et ultra mélodiques, pour enchaîner sur un solo de guitare magnifique exécuté par Mika Lammassaari, du groupe Eternal Tears Of Sorrow. Un titre qui alterne durant près de huit minutes des parties doom metal à des parties plus death pour un superbe morceau, probablement le meilleur de l‘album. "Gale Of Winter" mêle death mélodique et doom metal, entre un savant mélange de parties énervées à la batterie et la guitare, sans oublier le chant growlé de Tuomas Saukkonen, et des passages plus atmosphériques, planants, renforcés par un violoncelle qui ajoute à l’émotion déjà présente sur ce titre. La piste suivante, "Whiteout", est plus lente, mélodique, et évolue dans une atmosphère dark / doom. Mikka Lammassaari intervient une nouvelle fois sur cette piste le temps d’un solo de guitare encore une fois parfaitement exécuté. Un titre dont la mélodie vous reste en tête dès les premières notes du morceau, superbe. On passe à quelque chose de plus brutal sur "Ghosts Of Karelia", qui est quant à lui plus direct et rentre-dedans dès le début, dont la batterie blaste à fond à la limite du black metal. Un titre toutefois teinté majoritairement death, avec une batterie qui se montre plus puissante et énergique et des guitares qui restent, elles, mélodiques.
Wolfheart étant un one-man band, Tuomas Saukkonen dirigeant l’intégralité de ce projet lui-même, la musique proposée sur l’album "Winterborn" est ainsi clairement personnelle, et cela se ressent parfaitement à l’écoute de cet album. Une certaine mélancolie se dégage de plusieurs morceaux, notamment "I" qui se veut très sombre, empli de tristesse, avec une mélodie et des guitares empreintes d’émotion tout au long de la piste. Sur "Chasm", Mika Lammassaari nous offre encore une fois un superbe solo de guitare. La guitare acoustique intervient également sur cette piste en début de morceau. La présence de violon est perceptible en fond de piste, ajoutant à l'aspect mélodique de ce titre, en contraste avec le chant growlé et les riffs de guitares saturés plus brutaux. L’album se clôt sur "Breathe", un dernier titre très sombre et triste, la présence du violoncelle renforcant l’aspect mélancolique perceptible sur ce titre. Un morceau qui sonne principalement doom metal, auquel s’ajoute toutefois quelques passages teintés de death au niveau du chant growlé de Tuomas ou de certaines parties de guitares notamment. La basse est quant à elle très présente sur cette piste. "Breathe" est tout simplement magnifique, "Winterborn" se termine en beauté avec ce dernier morceau.
Tuomas Saukkonen a certes dû décevoir un certain nombre de fans en mettant fin à tous ses précédents groupes, mais au vu du résultat et de l'album qu'il nous offre en échange à travers ce nouveau projet, Wolfheart s'annonce comme un projet plus que prometteur, et "Winterborn" un superbe album, où aussi bien les compositions que la musique et la production sont de qualité. Les fans de metal scandinave de ce genre seront comblés, quant à ceux qui suivaient les précédents projets de Mister Saukkonen, ne vous inquiétez pas, Wolfheart regroupe le même genre d'influences que l'on pouvait entendre dans Before The Dawn ou encore Dawn Of Solace. Un album à absolument écouter voire à avoir dans sa discographie.