MASS HYSTERIA + THE VIDEOS
Le Splendid - Lille (59)
04/03/2016
Review rédigée par Miss Bungle
Sold out ! C’est à peu près ce qui se passe pour chaque concert de MASS HYSTERIA dans l’hexagone depuis le début du "Matière Noire Tour".
Lille n’a pas dérogé à la règle.
C’est dans l’ancien cinéma devenu une salle de concert, le Splendid, que se produisait le groupe vendredi soir. C’est une des salles les plus chouettes de la métropole. D’abord parce qu’elle est à taille humaine, et aussi parce qu’elle est en pente, elle permet donc de voir la scène d’où que l’on soit.
20h10. J’arrive avec un peu de retard et le timing étant strictement respecté, le groupe d’ouverture THE VIDEOS en est déjà à son troisième morceau quand je pénètre les lieux. Que dire de ce groupe ? Que c’est celui de l’ancien bassiste de MASS HYSTERIA, Vince. Et qu’en bons anciens camarades, les cocos de MASS HYSTERIA ont voulu leur offrir de partager l’affiche. Que c’est du rock’n’roll un peu enragé, reposant sur les épaules d’une chanteuse / guitariste très énergique.
Ils sont plutôt bien accueillis, sûrement parce que premièrement ils font le show, et aussi (et peut être surtout) parce que le combo est très communicatif et qu’il réussit à faire réagir positivement le public. De là à dire qu’ils mettent le feu, c’est un grand pas que je ne me risquerais pas à franchir. Le style rock’n’roll / hard rock / punk gentillet n’est pas très original et est assez éloigné du style de MASS HYSTERIA. A l’annonce de leur venue et à l’écoute des titres partagés sur l’événement, je n’avais pas trouvé de cohérence à cette affiche. Toutefois je ne "leur jette pas la pierre, Pierre", car ils réussissent à préparer et à mettre en chauffe la salle qui attend fiévreusement MASS HYSTERIA. Ils s’en vont sous les applaudissements assez nourris et satisfaits de l’accueil qui leur a été réservé (de jolis mouvements de foule à noter dans la fosse).
Intermède. Musique de fond. Cela permet aux spectateurs de patienter pendant que les techniciens commencent à s’affairer un peu partout. Débute la mise en place de la scène pour les héros du soir. Elle ne va pas durer trop longtemps, 20 minutes peut-être, laissant le temps aux gens d’envahir d’un coup d’un seul l’endroit et de se retrouver collés-serrés aux barrières à environ 1 mètre de la scène.
Une chose est certaine, le son va être terrible ! La puissance des basses sur l’intro d’arrivée des musiciens est énorme. Chacun prend sa place dans la pénombre...
Lumières !
Au milieu des photographes professionnels dans le pit, moi la passionnée de musique avec son petit appareil photo en main, je mesure la chance incroyable que j’ai de me trouver au pied de la scène, au premier plan. Je dois bien dire que j’en ai des frissons d’exaltation. Durant 3 morceaux (règle établie pour les pass photo ce soir), je suis dans une bulle loin, si loin du public que j’ai l’impression d’entendre les cris des fans à travers un nuage de coton.
La différence de puissance sonore entre THE VIDEOS et MASS HYSTERIA est abyssale. Pas de doute permis, cela va envoyer du lourd, du très très lourd.
Le concert démarre sur le titre "Chien De La Casse", premier morceau sorti du nouvel album "Matière Noire". C’est intense et implacable, ambiance torride et l’excitation garanties. Et quand Mouss Kelai scande les fameux "les furieux, les furieuses !" à l’intention de son public, on se sent entre amis, en famille, en cercle privé ! Le groupe enchaîne coup sur coup 3 morceaux de cet album ("Vae Soli" et "Vector Equilibrium"). C’est évident, ce nouvel opus est aussi efficace sur scène que les anciens.
J’essaie à présent de rejoindre le milieu de la salle après que l’on a demandé aux photographes de quitter le pit. La foule est très dense, c’est une vraie marée humaine qu’il est difficile de remonter. Après avoir donné du coude par ci, du "excuse-moi" par là… j’arrive enfin à me caler dans un petit trou au milieu de la "masse hystérique".
Mouss Kelai est très bavard, c’est lui qui rend cette impression de voir jouer des potes tant il a le discours simple, efficace, jovial, drôle.
Un petit détour par "Failles" avec le titre "Wolrd On Fire", "L’Armée Des Ombres" avec "Tout Doit Disparaître", "Babylone" et "Une Somme De Détails" de l’album du même nom. Et puis tout d’un coup, cette idée folle de vouloir créer un circle pit. Eh bien, me direz-vous, qu’est-ce qu’il y a de fou là-dedans à un concert de metal ? Sûrement l’envie saugrenue de Mouss de vouloir se mettre au centre du public, dans la fosse ! Ça descend, ça s’organise et ça lance le titre "P4" au milieu d’une course endiablée. C’est drôle à voir, d’autant que le chanteur sera porté un long moment par un fan. Tout se passe dans une franche camaraderie et l’amusement.
Au sortir de cercle infernal, il remercie "le viking" qui l’a porté malgré ses 80 et quelques kilos. Viking qui, tout fier de la remarque, viendra lui apporter une bière quelques morceaux après.
Les titres défilent et soudain après "Notre Complot", quelque chose se trame. C’est un revenant que l’on voit apparaître, Nicolas Sarrouy, ex-guitariste du groupe (parti en 2014) qui a été lourdement accidenté l’année dernière. C’est la grande surprise de la soirée. "Elle n’était prévue que pour Paris, mais l’ambiance est tellement sympa que l’on s’est dit : et pourquoi on ne l’offrirait pas à Lille hein ?". Bon sur ce point, nous passerons le fait que cela est sûrement un gros mensonge éhonté (oui je suis Saint Thomas, que l’on me prouve que cette surprise s’est faite à la dernière minute sur un coup de tête !) et puis le principal c’est tout de même de profiter de ce moment !
Nicolas Sarrouy reprend donc sa place le temps d’un morceau, "L’Archipel Des Pensées". Complicité entre tous les membres du groupe, c’est agréable à voir. Acclamations de rigueur en fin de morceau. Le groupe n’en est à peine qu’à un peu plus de la moitié de son set. Effectivement il va jouer presque 2 heures dans une énergie quasi permanente, à peine le temps de reprendre son souffle avec le plus calme "L’Enfer Des Dieux".
S’ensuivent entre autres, des morceaux plus anciens comme "Pulsion", Le jouissif "Positif A Bloc" (c’est LE morceau de MASS HYSTERIA qui me donne une force mentale invraisemblable), "Tout Est Poison"… Tout cela dans l’échange permanent avec le public. Mouss ira même jusqu’à faire une distribution de shooters de Jack Daniel’s aux fans, ce qui lui vaudra de rater le démarrage du deuxième rappel de la soirée "Donnez-vous La Peine". Hilarité générale, car comme souligné avec humour par Mouss : "On me dit que c’est à cause de vous et aussi de moi !".
Le concert se termine après pas moins de 22 morceaux (dont 7 issus de "Matière Noire" !) et la traditionnelle montée sur scène des furieuses, toutes heureuses de pouvoir gesticuler à côté des musiciens. Une petite téméraire décide même de faire un slam en s’élançant depuis la batterie (ouf, pendant un instant j’ai cru qu’elle finirait face contre terre dans le pit).
La conclusion de ce concert, c’est un magnifique échange artistes / public, un set furieusement énergique, un son énOOOrrme, un jeu de lumière bien adapté, et tout simplement des sourires grands comme ça sur le visage des furieux. Merci MASS HYSTERIA pour ce beau moment. Si vous ne les écoutez que très peu sur album comme moi, n’hésitez pas et courrez les voir en concert, vous serez conquis. Un groupe taillé pour le live à n’en point douter.
Setlist :
Intro,
"Chiens De La Casse",
"Vae Soli",
"Vector Equilibrium",
"World On Fire",
"Tout Doit Disparaître",
"Babylone",
"Une Somme De Détails",
"P4",
"L'Enfer Des Dieux",
"Notre Complot",
"Failles",
"L'Archipel Des Pensées" (avec Nicolas Sarrouy),
"L’Espérance Et Le Refus",
"Tout Est Poison",
"Pulsion",
"Positif A Bloc".
Rappel :
"Contraddiction",
"Donnez-vous La Peine",
"Respect To The Dance Floor",
"Plus Que Du Metal",
"Furia".