Interview faite par mail par Murderworks

Salut les gens, je vais commencer par quelque chose d'assez classique mais puisque que le groupe est jeune et que "Breathing New Life" est votre premier album, est-ce que vous pouvez nous dire comment tout à démarré ?
Mathieu (guitare) : J’ai commencé à composer les morceaux de CHRONICLES en 2014 dans l’optique de ne pas faire une musique bloqué dans un style particulier. J’ai ensuite enregistré une démo de 3 titres et je me suis lancé dans la recherche de musiciens pour le projet. Le parcours fut relativement long pour moi de trouver des personnes ayant le niveau et surtout la motivation de former un groupe qui demande musicalement pas mal de travail personnel.
Thomas (guitare) : Je suis rentré dans le groupe au environ de Janvier / Février 2015. Je connaissais déjà Vincent et Alex (notre ancien batteur) avec qui j’avais joué dans un précédent projet. Vincent m’a contacté pour une audition et ça a fonctionné.
Jean (batterie) : Je suis arrivé dans CHRONICLES il y a un peu plus d’un an grâce à ma compagne. J’avais déjà joué en compagnie de Matt (chant), la musique me plaisait énormément, j’ai passé l’audition et me voici !

Les morceaux s'enchaînent tous et ne forment finalement qu'un seul gros bloc, donc la question évident c'est : est-ce qu'il y a un concept qui se cache là-dedans ?
Matt (chant) : En effet il y a un concept dans cet album. Il raconte la suite de notre histoire de SF, commencée dans le premier EP : "The Man On A Leash". Le personnage principal, dérivant à travers le système solaire, suite au cataclysme qui a eu lieu dans l'ep, accompagne un amas de météorites dans l'espace. Il traverse une sévère dépression et se met à avoir des hallucinations. Il semble entendre parler le plus gros des météores autour duquel il gravite. Il va entamer une sorte de dialogue avec cet être mystique qui est la source de son malheur mais aussi son seul salut.

Ce qui est surprenant à l'écoute de "Breathing New Life", comme je le dis dans ma chronique, c'est qu'on entend que le groupe a déjà une personnalité marquée. Cela fait combien de temps que vous bossez sur ces morceaux ?
Mathieu : Alors il y a eu environ un an d’écriture pour "Breathing New Life". Ayant une musique assez remplie de samples et d’ambiances, j’enregistre la plupart du temps les musiques du début à la fin pour avoir un aperçu final. Je propose le morceau et chacun vient y mettre sa touche et ses idées.



Ce qui met une bonne claque aussi, c'est la production de l'album, le son est énorme et ça sonne du feu de dieu ! Vous l'avez fait masteriser par Acle Kahney mais vous l'avez produit vous-mêmes. Certains d'entre vous ont une formation dans le domaine ou ça s'est fait avec de l'huile de coude ?
Matt : Merci ! On a bossé avec les moyens qui étaient à notre portée. Tout a été réalisé à la maison excepté le mastering. Je suis effectivement tech son dans ma vie professionnelle et j'ai quelques albums et singles à mon actif (dont Hell In Town et CHRONICLES). La production s'est étalée sur une assez longue période pour coller au planning de tout le monde.

On sent clairement que vous n'aimez pas vous cantonner à un style en particulier et que plusieurs influences sont à l'œuvre sur "Breathing New Life". On sent évidemment les influences progressives et djent mais certaines ambiances sombres et certains passages plus brutaux laissent penser que vous nagez dans le metal extrême aussi, non ?
Thomas : Je trouve que les influences "metal extrême" sont finalement assez éloignées sur l’album par rapport à l’EP de 2015 qui comportait des riffs beaucoup plus trashy et death old school. Certes la musique reste sombre mais elle l’est sur un versant plus lourd et pesant. On a amorcé un virage plus ambiant et hypnotique sur cet album.

Votre musique est très évocatrice et se prêterait sûrement très bien à l'exercice de la vidéo, vous avez des envies ou des idées concernant une éventuelle transposition visuelle ?
Jean : Je pense qu’avec l’avènement de YouTube et des réseaux sociaux, on va être obligés d’en arriver là. De nos jours, les gens attendent beaucoup de visuel.
Mathieu : Jusqu’à maintenant nous nous sommes plus concentrés sur la musique, mais c’est dans nos projets de nous mettre à la vidéo.

Vu que les morceaux s'enchaînent tous sur l'album, est-ce que vous allez, ou est-ce que vous jouez déjà, l'album entier et dans l'ordre sur scène ?
Thomas : La formation actuelle du groupe, incluant pas mal de partie d’ambiances samplées et qui joue beaucoup avec celles-ci nous oblige à être très calibré. Nous jouons donc les morceaux de l’album dans l’ordre pour le moment.

D'ailleurs est-ce qu'une tournée est prévue ? Où va-t-on pouvoir vous croiser prochainement en live ?
Thomas : C’est ce que je souhaite en tout cas ! On a tous des vies assez différentes donc ce n’est pas facile de s’organiser mais je pense ne pas me tromper en disant qu’on serait tous très heureux de faire une tournée aussi modeste soit-elle ou du moins de faire plus de dates.

Vu que vos influences sont assez modernes pour la plupart, que pensez-vous de ce retour au old school ? Après avoir vu le retour du vinyle on a carrément des albums qui ressortent en cassette !
Thomas : Personnellement, j’y vois du bon comme du mauvais. Le fait qu’il y ait des modes et des revivals réguliers en musique ne me pose pas plus de problème que ça même si cela tourne parfois à la caricature et que plus j’avance dans ma vie de musicien et plus je me rends compte que se borner à un style de musique en particulier avant même de composer est aberrant et contre-productif. Le plus compliqué et le plus intéressant à mon sens, c’est de faire ressortir ses influences aussi diverses soit-elles dans un ensemble cohérent. Pour ce qui est de la question du vinyle, je pense que c’est juste différent mais pas mieux que le CD, prétendre le contraire ça relève souvent de l’auto-paluchage. C’est comme la question du matériel vintage : c’est cool, ça a son petit mojo parce que ça impact sur l’imaginaire, mais on ne me fera pas croire que tout était mieux avant. Et en ce qui concerne les cassettes audio : c’est clairement du pigeonnage il n’y a sans doute pas pire en terme de qualité audio.
Jean : Je pense que le vintage, le old school etc… reviennent car les gens de notre époque ont besoin de ça, de cette nostalgie. Je crois que le fait de se rappeler de ce qui se faisait dans le passé nous aide à affronter le présent.



Certains pensent aussi qu'il est trop facile de sortir un album de nos jours, que ce soit grâce au matériel un peu plus accessible, les logiciels qui permettent de s'enregistrer etc... Mais avec le fait que tout le monde puisse mettre sa musique en ligne, n'est-ce pas justement plus difficile de se faire remarquer ?
Thomas : C’est sûr c’est à double tranchant. Il y a plein de super groupes et d’artistes qui n’auraient jamais pu voir le jour ou concrétiser sans ces facilités de productions actuelles. Mais sortir un album ou un EP, ça reste difficile, c’est long, c’est cher. Alors oui, on aimerait tous que Metallica fasse notre première partie (humour) mais c’est déjà une satisfaction de pouvoir sortir quelque chose qui vient de soi et en plus d’avoir des retours positifs. Je pense que Petit Matt ne me contredira pas vu qu’il est l’initiateur et le compositeur principal du projet. On a les pieds sur terre mais c’est sûr qu’on aimerait toucher encore plus de gens.

Merci d'avoir répondu à ces quelques questions, si vous voulez ajouter quelque chose vous avez carte blanche !
Mathieu : Merci à toi et French Metal pour cette chronique et interview. Nous allons prochainement annoncer quelques dates pour 2019 et sommes aussi sur la composition de deuxième album.


Le site officiel : www.chronicles-band.com