Interview faite par E.L.P à Paris.

Nous allons donc pouvoir commencer ! Bonjour Charlotte.
Charlotte Wessels (chant) : Bonjour !

J’avais également en tête de poser mes questions à Martijn (clavier), mais manifestement ce sera compliqué aujourd’hui... (rires)
Oui, je me doute, il a malheureusement perdu sa voix depuis quelques jours, c’est donc plutôt compliqué de faire une interview dans ces conditions (rires)...

Pourrais-tu te présenter en quelques mots pour ceux qui ne te connaissent pas encore ?
Avec plaisir ! Bonjour à tous, je suis Charlotte, la chanteuse du groupe DELAIN, un groupe hollandais de symphonique... rock... metal... peu importe comment vous le caractérisez (rires) ! J’aime bien me rapprocher du terme "gothique", je sais bien que c’est quelque chose d’un peu has-been, mais je trouve qu’il représente bien nos esprits...

Ça ne l’est pas tant que ça, du moins pas en France, il y a encore une importante communauté goth sur Paris par exemple...
C’est vrai ?! Aux Pays-Bas le terme s’est vraiment très rapidement démodé, je ne sais pas ce qui a pu se passer... Mais ça me rassure de savoir qu’il reste encore quelques importantes communautés ailleurs !

Disons que ce sont surtout certains groupes comme Cradle Of Filth qui ont eu raison de la crédibilité et de l’image de ce style auprès du grand public...
Nous avions déjà eu la chance, avec French Metal, de pouvoir te poser quelques questions il y a 2 ans de ça, pourrais-tu revenir, pour les personnes qui vous suivaient depuis ce moment-là (et même avant, d’ailleurs), sur ces 2 années écoulées pour toi, pour Delain ?

Exactement, c’était à l’occasion de la promotion de "We Are The Others" si je ne me trompe pas. Eh bien depuis ce moment là nous avons surtout énormément tourné, en tête d’affiche de nos propres tournées européennes mais également en tour support pour une tournée américaine aux cotés de Kamelot ! Nous avons eu le plaisir de poser nos valises au Japon, en Russie, en Amérique du Sud mais avons également eu la chance de pouvoir sortir "Interlude", au milieu de tout ces mouvements, qui est un CD contenant des titres lives, des versions alternatives de nos titres déjà enregistrés, quelques reprises et titres bonus mais aussi du contenu vidéo... Et aujourd’hui nous en sommes à la préparation de la sortie de "The Human Contradiction"...Ce qui fait quand même 3 enregistrements en 3 ans, je pense que c’est un bon score (rires) !

Bien sûr, c’est largement honorable, d’autant que les choses se sont considérablement accélérées durant ces 2 années de travail... Avez-vous en tête de venir nous voir en France pour quelques dates en salle ou des participations à des festivals ?
Oui, bien sûr ! Nos premières dates françaises seront celles de la tournée européenne de Within Temptation pour qui nous allons être leur tour support en Avril et Mai prochain. Nous sommes très excités à cette idée puisque ce sera l’occasion de remplir de grosses salles sur le Vieux Continent... Après cela nous allons revenir avec notre propre tournée, en tête d’affiche cette fois-ci mais rien n’est confirmé donc ce sera la surprise (rires) !

Justement, parlons un petit peu plus en détail de ce qui va motiver tous ces nouveaux déplacements: votre nouvel album à venir, "The Human Contradiction". J’ai eu, dès la première écoute, la sensation d’avoir un schéma en 3 parties sous les yeux, composé, d’une ouverture, "Here Comes The Vultures"», d’une transition "Tell Me Mechanist" et d’une clôture, "The Tragedy Of The Commons". Ce triptyque m’a semblé lié par son aspect plus lourd, plus dur que les autres titres, entre voix saturées et riffs plus sombres, plus techniques. Pourquoi avoir choisi cette composition en "W"? Pour que la lecture de l’album soit plus fluide ?
Alors, oui, quand nous avons composé ce nouvel opus, nous voulions conserver une certaine dynamique. Il nous fallait espacer les morceaux et rendre l’ensemble, effectivement, plus fluide, plutôt que de proposer un bloc plus violent qui viendrait trancher trop vivement avec le reste des pistes de l’album, de la même façon que nous avions décidé de ne pas trop rapprocher les morceaux contrastant entre eux... Il fallait que les titres se répondent, que l’auditeur puisse comprendre le sens de nos pensées au travers de cet ordre établi. Parce que, c’est une chose que de composer 9 pistes sonnant bien de façon autonome, mais c’en est une autre que de faire en sorte qu’elles se lisent correctement ensemble, dans un seul et même album ! Je suis heureuse de voir que tu l’as appréhendé comme un triptyque structurant l’ensemble, ce n'est certainement pas une coïncidence, mais ce n’était pas nécessairement prévu de cette façon dans nos esprits durant l’enregistrement. Bien sûr qu’il fallait un début, un milieu et une fin, et que les différents états d’esprits transparaissent, mais il fallait avant tout, éviter que l’auditeur ne se perde...

De façon à correctement lire l’album de façon générale ?
Exactement, pour éviter de tomber dans le chaos des mauvais enchaînements des titres, en tout cas c’était notre logique (rires), oui, totalement...

J’aimerais, pour ce qui est de la description de cet univers dans lequel il vous fallait intégrer l’auditeur, parler un petit peu des voix, de la tienne en particulier puisque j’ai eu, en écoutant les 9 pistes, l’impression que tu te retenais vocalement... J’attendais quelque chose de plus brillant, de plus éclatant et ai, du coup, été surpris par tous ces chuchotements, cette douceur. Non pas qu’il fallait tomber dans la démonstration lyrique habituelle comme chez Nightwish par exemple, mais quelque chose de plus... Explosif !
Pour être honnête, je n’ai vraiment pas la prétention de pouvoir assurer ce genre de parties vocales. Je n’ai pas l’habitude de me flatter au point de pouvoir envisager de me permettre de telles "explosions" lyriques et techniques... Le plus important reste, pour moi, le morceau, toutes les lignes mélodiques et les émotions qui le composent mais aussi l’impact que les paroles transportent pour ensuite m’y ajuster et aller dans ce sens. Dès que je me permets de sortir de cette optique pour faire quelque chose de plus lyrique, qui pourrait parfois être considéré comme virtuose, j’ai l’impression d’être prétentieuse (rires) et de m’éloigner de ce ressenti initial, de ne pas raconter la même histoire... C’est peut-être une question de goût, mais cela dépend aussi du son que nous mettons en place autour. Nous ne cherchons que très peu dans la lourdeur mélodique et dans les effets rendant parfois certains titres plus étincelants chez d’autres. Nous avons gardé cette approche metal / heavy. Comme je l’ai dit, je préfère, en termes de goût, me baser sur la couleur de l'interprétation plutôt que sur la virtuosité vocale, mais cela ne m’empêche pas, comme sur cet album de me débrider de temps à autres et de me surprendre à aimer ce genre de moments (rires). Nos voix devraient servir le titre plutôt que de démontrer toute l’étendue de nos capacités et éviter de tomber dans le "Lalalaaa, regardez-moi, je sais faire ci, je sais faire ça !" (rires) alors que le morceau réclame autre chose de plus profond...

C’est typiquement le problème que j’ai avec de nombreux groupes de symphonique qui se contentent de privilégier ce genre de déroulement lyrique, de trop plein d’effets, au détriment de la réelle brillance des morceaux... Je comprends mieux ces choix en tout cas !
Je ne suis peut-être pas assez confiante et fière que d’autres pour ce que les gens peuvent attendre et espérer dans ce style (rires) mais ma sensibilité est ailleurs et j’espère que le résultat suit cette ligne !

En tout cas je reste convaincu que tu peux avoir une voix bien plus profonde et puissante, qui se mariera parfaitement avec cet univers qui est le vôtre.
C’est possible, encore une fois, si tous mes collègues vont dans cette direction, ce serait vraiment triste d’en faire de même. Le traitement vocal est, là aussi, un moment privilégié où l’on peut se permettre d’être différent, de vraiment s’exprimer. Tu voudrais donc entendre plus de notes hautes c’est bien ça ?... Cela fait effectivement très longtemps que je me suis pas réellement exercée à ce sujet... J’ai dû m’en lasser (rires).

Pas nécessairement (rires), je ne suis pas le meilleur conseiller en la matière, mon coeur allant plus vers le death, melodeath, le technique / moderne, le black et le groove, mais étant donné ton potentiel vocal, je suis convaincu que de sortir de cette zone de confort pour y pousser un rien les notes accentuerait la brillance des morceaux...
Mais tu as raison de m’en faire part, c’est toujours plus agréable d’avoir d’autres opinions que les flatteries classiques "j’adore ce que vous faites", "surtout continuez vous êtes géniaux, ne changez rien", c’est autrement plus enrichissant !...



Je n’avais pas pour objectif de me museler en tout cas, j’espère que ça ne te dérangera pas... (rires)
Au contraire, je peux tout écouter, analyser et encaisser si la pensée et juste et franche ! (rires)

Donc, pour reprendre notre sujet, même si les voix sont un rien discrètes, les atmosphères qu’elles impliquent en ressortent parfois plus raffinées et profondes. C’est d’ailleurs dommage que Martijn ne soit pas des nôtres, puisque son rôle à ce niveau là a été assez essentiel, comme dans tout groupe symphonique, concernant les ambiances et les arrangements... Ce travail sur des ambiances aussi marquées était-il dans vos "objectifs" durant l’enregistrement ou bien ce projet s’est affiné au cours de vos sessions de studio ?
Je pense que c’est une combinaison des 2... Je n’ai jamais été très douée pour forcer ce genre de choses à sortir, il fallait que ça nous apparaisse à tous comme une évidence... Nous y avions donc, bien sûr, réfléchi, mais nous nous sommes aussi laissé plus de liberté que sur nos travaux précédents. Nous avons laissé libre cours nos idées durant le processus créatif sans nous poser de réelles questions sur leur impact.

Les laisser filer au gré de votre avancée ?
Exactement, ce qui a d’ailleurs donné des résultats aussi intenses et inédits, qu'étonnants ... Certaines pistes sont plus longues qu’à notre habitude par exemple, des orchestrations bien plus élaborées que dans le passé. Nous nous sommes retrouvés et nous sommes dit, "Si le morceau le réclame, et que nous en avons les moyens, pourquoi ne pas le faire ?!...", "Tell Me Mechanist" en est un bon exemple, puisqu’il est à moitié composé de growls. Il fallait aller dans ce sens pour nous pousser à "créer" au sens propre. Parce que nous avions cette ambition créatrice mais aussi, il faut bien être honnête, parce que nous étions pressés par le temps... Nous n’avions pas le temps de systématiquement remettre en question tel ou tel segment de tel ou tel morceau... Il nous fallait avancer franchement sans nous questionner, et ce moteur a considérablement fait évoluer nos modes de création vers quelque chose de plus personnel, de plus intuitif... !

En tout cas le résultat sonne mûrement réfléchi, vous avez bien fait d’emprunter cette nouvelle voie-là !
Je suis d’accord, le résultat me plaît beaucoup, c’est amusant de voir avec quelle précision certaines idées sonnent par rapport à ce que nous avions en tête, en démo, avant d'enregistrer.

Peut-être est-ce dû au franchissement d’un cap en termes de maturité, de composition ?
Ce serait parfaitement logique, oui, il nous arrive parfois de réécrire certains passages ou certains morceaux mais nous avons puisé au fond de nous pour obtenir une idée de départ plus aboutie et viable, ce qui a un certain charme en tant qu’artiste.

Justement, vous avez donc, en plus des morceaux en eux-mêmes, pour rebondir sur ce 'charme' dont tu parlais, fait appel à de nombreux invités très spéciaux Marko Hietala (Nightwish / Tarot) notamment, mais aussi Alyssa White (The Agonist) et George Oosthoek (ex-Orphanage). En observant cela, je me suis dit, que la scène symphonique pouvait parfois être un peu étriquée, dans le sens où l’on retrouve souvent les mêmes personnes / groupes dans les entourages de chacun... N’est-ce pas un peu déroutant de systématiquement côtoyer les mêmes collègues et d’être, en un sens, là où l’on vous attend et parfois sans réelle surprise ? (avec Marko notamment)
Pour être franche, le choix de Marko en tant que guest sur 2 titres était parfaitement délibéré. Il a tellement fait partie des débuts de l’aventure et est tellement proche de nous que, maintenant, dès que nous envisageons une voix claire masculine, nous pensons systématiquement à lui.

C’est donc avant tout un choix à la fois basé sur l’humain et sur le charisme ?
Tout à fait ! C’est vrai que nous aurions pu nous dire qu’au bout de la troisième participation, il nous faudrait quelqu’un d’autre, pour rajouter un effet de surprise, mais nous aimons tellement sa voix et le résultat que cela peut donner sur certaines de nos compos, que nous ne pouvons faire autrement que de penser à lui pour nos invités. Privilégier la qualité à l’effet de surprise a été notre parti pris ! Il y a toujours des dizaines de grands chanteurs auxquels nous aurions pu faire appel... Mais... C’est Marko, et je suis pleinement satisfaite de cette contribution. Et puis... C’est parfois agréable de se conforter dans ce genre de "routine" (rires) de temps à autres, les résultats suivent et c’est vraiment enrichissant de travailler avec son ombre à nos côtés.

Et pourquoi pas de grands chanteurs pouvant faire le lien entre voix claires et saturées, des frontmen de heavy, de thrash par exemple ?... Pourquoi pas d’autres charismes comme, par exemple : Rob Halford (Judas Priest) ?... Mark Osegueda (Death Angel) ?...
Disons que nous avons beaucoup aimé aller vers ce "Usual Suspect", nous aurions pu aller vers quelque chose de différent, qui aurait peut-être eu le mérite de faire vendre ou d’attirer autrement vers notre musique, mais cela aurait été synonyme de compromis, de modification de notre ligne de conduite et nous voulons éviter ce genre d'écueil à tout prix... Ne le faire que pour des questions de marketing n’aurait pas de sens à nos yeux...

Et je comprends totalement ce choix intègre et sensible ! Pour poursuivre maintenant avec votre univers... Tu parlais plus tôt de gothique, de nouveaux arrangements parfois plutôt orientés industriel / électronique. Etait-ce difficile pour vous de travailler dans ce sens, sur ces nouveaux éléments compte tenu du fait que vous avez changé de label depuis le dernier album ?
À vrai dire, tout a été plus simple. Avec "We Are The Others" par exemple, nous avions un trop grand nombre d’intermédiaires et beaucoup d’avis différents, ce qui demandait énormément d'énergie supplémentaire... Le processus a été totalement différent avec Napalm Records, ils nous ont traduit leur confiance par le fait de n’être là que sur les moments clés, nous laissant beaucoup de latitude pour travailler notre son. Nous leur avons envoyé de nombreuses ébauches et ils étaient sans arrêt conquis.

Vous avez donc trouvé les bonnes personnes avec lesquelles vous associer pour que le travail se passe de façon plus fluide, auprès de personnes en phase avec vous ?
Je crois que c’est ça, oui, nous n’avons reçu que de l'énergie positive venant d’eux donc c’était vraiment agréable, nous avons tous énormément apprécié cet échange.

Peut-être, donc, que cette maturité affichée viendrait aussi de ce changement de partenaire ? Ils vous ont laissé vous exprimer en toute sincérité, ce qui est essentiel !
Totalement, puisque notre esprit s’est trouvé libéré de nombreuses contraintes que nous avions auparavant... Ils nous ont donné confiance en nos capacités et grâce à cela nous avons pu canaliser nos énergies aux bons endroits.



Et vous avez décidé de reprendre, pour ce qui est d’envelopper et de canaliser cette énergie, cette concentration, le chemin d’un questionnement philosophique déjà existant dans "We Are The Others", la question sur le "Moi", le "Lui", les "Autres". En quoi cela vous tenait-il à coeur de prolonger cette interrogation ?
Oui, bien sûr, nous avions déjà abordé ce thème via notre précédent album avec le titre éponyme, alors oui, on peut dire que c’est quelque chose qui m'obsède depuis, un questionnement auprès duquel j’ai besoin de réfléchir depuis ces 2 dernières années.. .Et terminer mes études m’a permis de pousser cette recherche.

Et pourquoi avoir été aussi obsédée par ce questionnement, cette quête du "Moi" ? Est-ce à force de tournées, de rencontres et d’introspection ?
Tout à commencé avec des frustrations que j’avais concernant la représentation des choses, du Monde, de ma vie... de la Vie. J’ai commencé à comprendre où était les vrais problèmes, être confrontée à l'éternelle question concernant mon statut de Femme dans cet univers masculin... Tellement qu’au bout d’un moment on finit par ne plus le relever. Et puis, j’ai terminé mes années d’Études de Genre, ce qui a considérablement ouvert mes perspectives de pensée, de réflexion philosophique notamment.

Tu dois donc être familière avec notre philosophe Jean-Paul Sartre et sa célèbre citation "L’Enfer, c’est les Autres", a-t-elle joué un rôle dans ce genre de questionnement ?
C’est plus Simone de Beauvoir qui m'intéressait (rires)...

Il faut admettre qu’ils se sont bien entendus ! (rires)...
Oui, voilà... (rires) Mais ce sont définitivement ces personnalités que je m'efforce de garder en tête lorsque je me mets à réfléchir sur ces questions très particulières. D’ailleurs, il y a une référence subliminale à l’une d’entre elles sur cette album, il s’agit de René Descartes sur "Tell Me Mechanist", en réalité, c’est lui, le "Mécanicien"... À vrai dire, il y en a vraiment partout dans mes pensées (rires), comme Foucault par exemple !

Je vois que tu maîtrise bien le sujet, c’est agréable de pouvoir se détacher du point de vue strictement artistique de cette interview !...
Il faut ! Venant tout juste d’être diplômée, ce serait dommage de ne pas me servir de cet esprit critique (rires) !

Pour continuer dans un registre totalement différent, pourrais-tu nous parler des liens qu’il existe entre vos différents artworks, et, donc, celui du dernier opus en particulier qui semblerait être la somme de vos 3 précédents, sur les couleurs notamment, le vert pour le 1er, le noir pour le 2e et le rouge pour le 3e.. .Est-ce un moyen de tout lier ?
Ce genre de combinaison des univers ne m’est pas à proprement parler venu à l’esprit, mais j’avais déjà plusieurs idée sur l’ambiance du visuel, il fallait un aspect "cosmique" avec des teintes sombres, pour faire référence au livre m’ayant inspiré pour l’album. Je voulais ajouter à cela la mise en valeur du thème principal de l’album : la dualité. Nous avons donc choisi de nous avancer sur la nature Humaine et la nature plus Animale de l’Homme. Les prismes, qui structurent l’image, ces petits losanges concentriques reprennent également la structure du Yin et du Yang, pour justement symboliser cette dualité, cette contradiction... Après, tous les crédits vont, bien entendu, au-delà de cette volonté, au photographe et au graphiste qui ont nous ont proposé ces 2 magnifiques travaux !

Il ne me reste que 2 petites questions, j’espère arriver à être bref... La première concerne ta carrière. Après 12 années d’existence, 4 albums, des centaines de concerts et des dizaines de pays visités, que vous reste-il, à Delain, comme à toi, en tête pour votre futur ? Qu’attends-tu des années à venir ?
Plusieurs choses, mais essentiellement de pouvoir continuer à composer et à écrire pour proposer des albums honnêtes et de qualité ! Pouvoir continuer à réaliser ce rêve artistique de création / diffusion reste mon objectif principal... Prolonger ce rêve et cette passion serait merveilleusement intense. Au-delà de cet aspect "sensible", il y a également l’aspect plus pragmatique qui me fait espérer une réussite nous permettant à tous de pouvoir faire ça à temps plein... Sans avoir à prévoir de sortie de secours ! (rires) Des temps forts comme ceux où nous pouvons composer, partager et voyager me font d’ailleurs oublier, très brièvement, la fragilité de l’industrie de la musique... Je me sens réellement privilégiée de pouvoir le faire !

La dernière, pour terminer, concerne notre scène française, qui ne compte que très peu de groupes symphoniques. Quels conseils pourrais-tu donner à ceux qui pourraient un jour envisager de se lancer dans cette voie ?
Venez en Hollande ! (rires)

Pas seulement pour les tulipes ?! (rires)
Non, voilà ! (rires) Le seul conseil que je pourrais donner serait celui de s’impliquer, de s’engager dans de nombreux projets musicaux, lorsque je le fais j’ai cette folle impression de pouvoir dominer le monde !... De savoir être patient et passionné. On pourrait croire à des conseils amoureux mais ce n’en sont pas (rires) ! Je ne pense pas que ce soit limité par le pays dans lequel on évolue, bien que les pays nordiques aient cette différente sensibilité, cette richesse musicale, je ne saurais pas quoi conseiller à part ces quelques points et toujours la Hollande ! (rires)

Merci pour ces indications ! Merci également pour nous avoir accordé tout ce temps et d’avoir répondu franchement à mes questions, j'espère avoir très prochainement l’occasion de vous retrouver au détour d’une scène.
Merci à vous, c’est toujours un plaisir de prendre le temps de discuter !

Un grand merci également au Hard Rock Café ainsi qu’a Charles d’Him-Media pour avoir organisé cette journée promo !


Le site officiel : www.delain.nl