Interview faite par Skype par Pascal Beaumont
Dusk Of Delusion est un combo de Nancy qui déboule sans crier gare sur la scène française prêt à tout dévaster sur son passage. Inconnu au bataillon pour la plupart d'entre vous, le gang a débuté en 2016 il y a tout juste deux ans en donnant son premier concert le 2 Décembre 2016 à Volmerange Les Mines. Pourtant, en y regardant de plus près, on découvre très vite qu'ici on n’a pas affaire à des novices de tout juste vingt ans mais bien au contraire à une association de vétérans qui sévissent dans le monde du metal depuis de nombreuses années. A commencer par Matthieu Morand, le guitariste leader d'Akroma, mais aussi d'Elvaron, La Horde ou encore Louka, un stakhanoviste du metal redoutable pour son savoir-faire. Son comparse et ami de toujours, Julien Skorka, bassiste d'Elvaron et Louka, l'accompagne dans cette étrange et malicieuse aventure qu'ils ont eu la bonne idée de développer sur douze titres très inspirés par Korn ou Slipknot. Il ne faut pas non plus oublier Benoît Guillot et Romu Carre, le chanteur et le batteur qui, eux aussi, sévissaient dans les même formations, Echoes et Redline, Claude Colmars (Forsaken World, DeadMen) venant compléter le combo avec tout son savoir-faire. Vous avez là une brochette de musiciens de grande classe qui vous invite à faire une fête hors normes un tantinet angoissante avec eux. Car Dusk Of Delusion, c'est avant tout un univers malsain, un monde à part totalement barré qui vous fait voyager au cœur des fêtes foraines, celle qui vous terrorisait lorsque vous étiez enfant. Freaks et Ça de Stephen King ne sont jamais loin bien au contraire. Chaque morceau vous fait découvrir un stand où les vices de notre société sont mis en exergue à travers différents personnages symboliques (jongleur, dompteur, mime, marionnettiste, lanceur de couteaux ou frères siamois...) car bien évidemment il y a plusieurs lectures et des analogies à découvrir à travers les différentes attractions proposées par "(F)unfair". Un concept qui se démarque et qui sort des sentiers battus, oscillant musicalement en permanence entre l'angoisse, la poésie la violence et la puissance ! "(F)unfair" est un ovni taillé pour la scène, c'est une évidence. Intrigué par cette nouvelle formation très prometteuse, votre serviteur s'est mis en quête d'en savoir un peu plus sur Dusk Of Delusion et sa première offrande, "(F)unfair". C'est Benoît Guillot, le chanteur, qui a bien voulu se soumettre aux jeux des questions / réponses pour French Metal. Un entretien intéressant et sympathique avec un garçon qui a plus d'une corde à son arc comme vous le découvrirez plus bas, surprises et foire aux exclusivités garanties. Magnéto Benoît, c'est à toi !
Quel souvenir gardes-tu de votre premier concert le 2 Décembre 2016 à Volmerange Les Mines ?
Benoît Guillot (chant) : Un excellent souvenir, je vois que tu es très bien renseigné, j'admire. Pour tout te dire, c'était avec Blazing War Machine qui est le projet actuel de Franky Costanza qui est un batteur immense au niveau de la scène française. Notre premier concert, on l'a donné avec une rock star française qu'on admirait chacun de notre côté. Ça a été une immense expérience qui était plutôt pas mal.
Vous avez donné d'autres concerts par la suite ?
Oui, on a voulu éprouvé l'album sur scène avant qu'il ne sorte le 3 Mars 2018. Toutes les chansons sans aucune exception ont été jouées en concert, on a donné plusieurs shows pour toutes les tester. C'est un raisonnement qui est un peu particulier et qui n'est pas forcément celui des autres. C'est une musique que l'on veut scénique, c'est sur scène que l'on a éprouvé les titres avant de les sortir ailleurs.
Est ce qu'il y a des morceaux qui fonctionnaient mieux que d'autres ?
Oui, complètement. Il y a des titres pour lesquels ça s'est pas très très bien passé, bien plus qu'on ne l'imaginait. A l'inverse, il y en a d'autres que l'on a abandonnés. On a composé seize chansons qui se sont arrêtées à différents stades de la composition parce que ça ne fonctionnait pas d'un point de vue scénique. On en a gardées douze, on en a abandonnées quatre.
Comment avez-vous trouvé ce nom, Dusk Of Delusion ?
On a énormément réfléchi. Il faut rendre à césar ce qui est à césar, le nom du combo ainsi que celui de l'album sont tous les deux les produits de Claude, le guitariste. Il n'est pas forcément venu avec ses idées. On a envisagé le tout selon un processus démocratique mais les deux idées sont de lui. Le principe était de se rapprocher un maximum du concept que l’on avait élaboré. Pour le nom, on voulait être un peu plus dans l’abstrait que pour le titre qui est un jeu de mots.
Comment avez-vous trouvé cette idée de concept basé sur la fête foraine ?
Le concept a été imaginé par Julien, le bassiste, c’est lui qui a trouvé l’idée en premier. Il y a une anecdote que j’aime à raconter et qui est assez parlante en elle-même. Lorsque je suis arrivé au sein de DUSK OF DELUSION en Septembre 2016, la première ébauche de chanson que Julien m’a proposé, c’est "Strings On Your Arms". Ce morceau raconte l’histoire d’un marionnettiste qui se révèle être un recruteur de terroristes car chaque titre est en fait une analogie avec un vice ou un mal de la société. On était moins d’un an après les attentats de Paris, c’est quelque chose qui m’a parlé et touché. Cela aurait parlé à n’importe qui. Mais dans cette idée je voulais aller plus loin, il pouvait recruter aussi des Chrétiens pour partir en croisade au XI siècle, je ne voulais pas traiter uniquement le thème du terrorisme. On pouvait aussi penser à des banquiers qui jonglent avec l’argent.
Pourquoi avoir choisi le support de la fête foraine pour développer ce concept ?
On avait une fascination pour ce genre d’animation mais complètement inconsciente. On a beaucoup évoqué dans les dernières chroniques qui sont sorties des influences que je n’aurais jamais imaginées mais qui sont en fait évidentes comme la saison 2 de "American Horror Story" qui parle d’un freak show, le film de Tim Burton "Big Fish" où l’on retrouve des personnages siamois. Je pense que cela vient d’un imaginaire collectif de nous tous. Tout ça nous semblait presque évident. Le gros avantage c’est que le côté mystérieux permet de faire un peu près n’importe quoi au niveau de l’écriture des paroles. Il a ce côté 19ème siècle avec les freak shows, les frères siamois, les diseuses de bonne aventure, on peut ainsi partir dans des choses très très lointaines.
Est-ce que cela vient d’un côté nostalgique, notamment des fêtes foraines du XIXéme siècle ?
Non, mais tu as tout à fait raison sur ce que tu dis, c’est complètement ancré dans le 19ème siècle. C’est vrai qu’à cette époque les fêtes foraines étaient terrifiantes et mystérieuses, on retrouve les freak shows, les maisons d’horreur et d’autres attractions comme les chevaux de bois. On est dans une ambiance mystérieuse mais ce n’est pas de la nostalgie mis à part le guitariste qui va avoir 50 ans bientôt ! (rires) Non, je plaisante, on est du même âge. Mais c’est un vrai mystère.
Est-ce que vous avez envie de développer sur scène cette ambiance freak show avec un visuel spécifique ?
Sur scène, non. Mais je me permets une remarque car ça me paraît important de le dire, je voudrais souligner le travail remarquable que nous a fait Flôw R Yân Chrômâ au niveau de la pochette. Il est très connu des fans du Hellfest car c’est lui qui est en charge de l’artwork de ce festival depuis deux ans. Mais pour répondre à ta question initiale, sur scène pas du tout. On n’est pas dans cette démarche-là, on travaille un petit peu nos tenues pour qu’elle comme à une image très éloignée d’une sorte de classe. Mais pour nous la musique sur scène, c’est juste de l’énergie. On communie avec le public, on s’amuse avec eux et on fout le bordel aussi. C’est ce que j’ai fait lors de notre dernier concert, en sautant j’ai littéralement crevé la scène. Je suis passé à travers ! (rires) On a du repayé le contreplaqué mais ça c’est bien terminé avec la gérante. Cela montre bien l’énergie que l’on veut donner sur scène.
Est-ce que tu as écrit tous les textes de "(F)unfair" ?
Oui, sans aucune exception. J’ai eu la chance d’avoir eu carte blanche de tous les autres membres de DUSK OF DELUSION. C’est un processus qui a eu une validation générale. C’est moi qui me suis emparé du concept pour en faire des paroles de chansons.
Est ce qu’il y a eu un gros travail de recherche en amont de l’écriture ?
J’ai un avantage qui sera peut-être un inconvénient pour certains, c’est que dans le civil je suis professeur d’histoire-géographie. Je suis fonctionnaire. Le fond historique, je l’ai sans être spécialiste non plus de cette période mais c’est quelque chose qui me parle. En mauvais scientifique que je suis, les périodes que je ne connais pas m’intéressent encore plus. J'ai un côté un peu trivial par rapport à la connaissance, j'ai donc trouvé des choses à dire et le reste effectivement j'ai été le chercher ailleurs. Ce n'est peut-être pas un travail d'archiviste mais j'ai fait des recherches d'ambiances comme quels stands existaient sur les fêtes foraines du XIXème siècle.
Est ce que tu communiques sur tes activités musicales avec tes élèves ?
Oui, complètement. Ça fait énormément de buzz. Je vais même aller plus loin en te disant que sur les cinq membres de DUSK OF DELUSION, on est deux dans l'enseignement car Julien, le bassiste, est aussi professeur. Je dois d'ailleurs avouer avec une certaine honte que l'on se sert de nos élèves pour faire notre première promotion et pour avoir notre premier cercle de fans.
Est ce que tu leur fait écouter les nouveaux titres lorsqu'ils sont prêts ?
Non, je distille les informations comme elles viennent. C'est la génération Internet, ils n'ont absolument pas besoin de moi pour trouver ce qu'ils veulent sur DUSK OF DELUSION, avec Facebook ils sont au courant limite avant que je le sois moi-même. C'est eux qui s'informent et ensuite ils en rigolent entre eux. Il y a une bonne ambiance et ce sont des élèves adorables. Il n'y a pas de problème, ni de distance pédagogique par rapport à ça. Mais c'est extrêmement enrichissant parce qu’eux n'ont pas du tout la même culture musicale que moi. C'est hyper sympa et très drôle de parler musique avec eux parce que l'on est dans deux mondes complètement différents. Tu prends des petits collégiens qui on l'habitude d'écouter autre chose et tu leur proposes du néo metal, ça donne un résultat surprenant c'est vraiment génial.
Vous avez enregistré avec Magnus "Devo“ Andersson au Endarker Studio en Suède, c’est aussi le bassiste de Marduk ?
Pour corriger un peu ce que tu dis, on l'a enregistré chez notre guitariste, Matthieu Morand, qui a son propre studio à Nancy, Magnus "Devo" a masterisé l'album. On ne l'a ni enregistré, ni mixé chez lui. On a tout fait chez nous sans contrainte de temps, ni d'argent. Il a fait le mastering, c'est un immense travail, il doit être félicité pour ça.
Comment s'est déroulé l'enregistrement avec Matthieu ?
L'opus a dix-huit mois. Les premières chansons ont été composées il y a un an et demi. Elles datent de Septembre 2016. Outre le travail d'écriture qui a été assez long selon les titres, il y en a qui sont sorties plus rapidement que d'autres. On a ensuite voulu faire très vite des pré-productions, des maquettes pour voir un peu comment cela rendait. On a enregistré seize morceaux chez Matthieu Morand que l'on a maquettés. Ensuite, nous sommes partis en studio, on a enregistré les seize chansons et au final on en a gardé douze. Puis on les a envoyés à Devos pour le mastering. C'est un processus qui effectivement a été de longue haleine. Au niveau de la manière dont on a opéré, c'est assez classique. Une fois que tous les titres ont été composés, on a enregistré la batterie puis la basse pour avoir la section rythmique puis les deux guitares. On a finalisé le tout avec le chant qui est venu se poser en toute fin. Puis, nous avons fait le mixage qui nous a permis de rajouter des choses par exemple des chœurs que l’on n’avait pas à la base mais aussi des effets électroniques, symphoniques parfois. Pour être tout a fait honnête, le mixage nous a pris un peu de temps. On a mis deux semaines à se tirer un peu les cheveux pour savoir quelle était la meilleure direction à prendre pour l'opus. Mais au bout de deux semaines, on avait un produit dont on était satisfaits et que l'on a envoyé à Devos.
Comment s'est déroulée votre collaboration avec Devos ?
Du fait de la distance qui nous sépare, cela a été difficile d’avoir des contacts directs avec lui, il est en Suède et nous en France. Pour te raconter la petite histoire, on connaît Devos parce qu’il est bassiste de Marduk comme tu l’as mentionné. Claude, lui, est toujours bassiste de Forsaken World et le connaît bien pour avoir ouvert pour lui en 2012 sur une quarantaine de dates. Du coup, ils se connaissent très bien et il nous l’a conseillé. Lorsque l’on a envoyé les pistes, ça a vraiment été un plaisir de travailler avec lui. On a commencé par faire un test en lui envoyant un titre. Il nous a renvoyé un mastering. Il y a eu évidemment deux ou trois petites corrections à faire mais on s’est dit que c’est ce que l’on voulait et ça, pratiquement directement. On l’a félicité car il avait réussi à donner la profondeur que l’on voulait au morceau. Ensuite, on lui a envoyé le reste de l’album et il a masterisé le tout.
Quel son souhaitiez-vous obtenir pour cet opus ?
Si tu veux parler influences, il y a deux formations qui ont eu un impact sur cet opus, c’est Korn et Slipknot. On peut le ressentir à l’écoute de "(F)unfair". Ces titres ne sont pas des plagiats mais des hommages qui sont très proches de ce qu’on peut produire ces deux combos dans les années 2000. En toute modestie, pour le reste de l’album, on a su piocher dans différents styles, c’est une des richesses de DUSK OF DELUSION. C’est ce qui nous a donné l’idée au niveau du mastering. En ce qui concerne la voix, j’aime beaucoup le courant rock alternatif et je suis un très grand fan de 30 Seconds To Mars. Ce sont des choses qui nous ont aidés au mixage et au mastering. On a retrouvé cette profondeur dans un véritable mélange de styles. On s’est placés dans une case parce qu’en France c’est comme cela que ça marche au niveau de la musique.
Y a-t-il des morceaux qui ont été un véritable challenge que ce soit au niveau de l’enregistrement ou de l’écriture ?
Oui, on a passé beaucoup de temps sur "Take Me" qui est un titre un peu compliqué . Il conclut le CD, il est très symphonique et du coup vocalement il faut être extraordinairement précis. Techniquement, c’est une histoire d’Hertz au niveau de l’enregistrement. Ça a été très difficile de retrouver la bonne couleur, le bon son, la bonne justesse de voix clairement. Je me flagelle un peu là mais c’est la réalité.
Est ce qu’il y a des morceaux qui te tiennent plus à coeur que d’autres ?
Oui, il y a deux titres qui me touchent particulièrement, "Wooden Horses" qui est extraordinairement groovy, très punchy et qui se rapproche énormément de Korn. En live, c’est juste une tuerie monstrueuse. C’est un morceau qui, au niveau du texte, fait une analogie entre un manège de chevaux de bois et le cycle de l’histoire qui se répète. C’est quelque chose qui m’interpelle en tant que professeur d’histoire. Et dans un tout autre registre, "Take Me" me parle aussi énormément, il a certes été difficile à enregistrer, il est très symphonique et très beau, complet, on a fait beaucoup d’arrangements. Il conclut l’album et à mon avis je sais que tout le monde ne le partage pas mais il nous sort du contexte néo Metal. Ceci en toute modestie et de manière générale. Il est presque rock alternatif voire pop rock symphonique. On peut lui donner toutes les étiquettes mais il est vraiment très bon car tout simplement il sort du contexte de l’opus.
Comment avez-vous choisi les singles pour présenter "(F)unfair" ?
Pour "Sharpest Cards", le choix a été dicté par des obligations. Il nous fallait montrer ce que l’on pouvait donner sur scène. C’est très commercial et limite vulgaire ce que je vais dire mais il fallait donner envie aux gens de venir nous voir sur scène. Il était important de proposer un morceau qui pulse, que l’on puisse vivre et qui donne envie de se bouger. Pour "White Words", c’est un peu plus compliqué. On voulait tourner un clip et il nous fallait un scénario. Le problème, c’est qu’en écoutant le titre, les gens vont très rapidement visualiser et imaginer des choses. Au risque de les décevoir, il y a plein de chansons qui nous sont interdites parce que l’on ne peut pas retranscrire visuellement ce que l’auditeur a pu s’imaginer. On en a éliminé certaines par ce biais. D’autres nous sont interdites en raison de soucis techniques. On est très loin de Metallica qui peuvent faire absolument ce qu’ils veulent au niveau de la musique et des clips. Au final, il nous restait quatre ou cinq chansons. On a donc tout simplement voté démocratiquement pour celle qui rendrait le mieux scéniquement et visuellement. Notre choix s’est porté sur "White Words" qui, en plus, a l’avantage de pouvoir montrer ce côté artistique. "White Words", c’est l’histoire d’un mime qui est dépressif et qui du fait de son art ne peut pas parler de sa dépression. Il est représenté dans le clip par cette danseuse qui tourne autour de nous sans qu’on la voit réellement et qui finit par mourir à la fin. Je laisse le soin aux lecteurs de découvrir ce clip. Il y a une vraie force artistique visuelle dans cette vidéo.
Est-ce que le tournage de ce clip représente un gros travail ?
C’est un immense travail mais j’ai énormément apprécié. Maxime Fournier est un collaborateur de longue date de Matthieu Morand. Ils ont déjà tourné deux clip ensemble avec Akroma et La Horde. De ce fait, Matthieu connaissait ses capacités et ses compétences. A partir de là, Maxime Fournier, comme les autres personnes qui sont intervenues dans le processus de création de l’opus et des clips, ont été excellents parce qu’ils sont vraiment rentrés dans notre univers très rapidement. Le tournage a eu lieu à Aubervilliers à la SAE Institute qui est une école de cinéma où Maxime enseigne. C’est un professeur et il avait tout préparé, du coup cela a été très rapide et un véritable plaisir pour nous.
Comptez-vous tourner un deuxième clip par la suite ?
On a des envies de sortir un deuxième clip mais avec des contraintes dues à nos capacités techniques. Je te donne une exclusivité, on pense au morceau "All You Can See" qui raconte l'histoire d'un palais de glace o% le personnage principal se retrouve confronté à ses propres défauts et vices . Pour le tournage? il nous faut trouver un réel palais des glaces. D'un point de vue technique? c'est compliqué? ainsi que d'un point de vue financier. Je te passe tous les détails mais on veut que ce clip soit parfait donc on le sortira que lorsque l'on sera sur d'avoir les moyens necessaires pour le réaliser. C'est une exclu, ce sera bien "All You Can See" qui sera notre deuxième clip et troisième single.
Comment est née ta passion pour le metal ?
Ouh, c'est compliqué ! (rires) Tu as trois heures devant toi ? (rires) Je vais essayé d'être le plus rapide possible. De part l'éducation que m'ont donné mes parents, j'ai tout de suite baigné dans la musique d'abord classique mais aussi variété française comme tous les parents de la génération 90. Et puis assez rapidement, j'ai découvert l'envie de chanter. Il y a une anecdote que je pourrai te raconter, mon premier combo pratiquait un style jazz/ fusion très large un peu à la RATM, je devais rapper. Puis, j'ai découvert Linkin Park et je suis passé par le metal, ensuite j'ai fait un petit virage par la pop rock. Puis, je suis passé par le chant classique. Je me rappelle d'une anecdote avec mon meilleur ami que je croise une fois tous les ans, on avait enregistré "La Tribu De Dana" sur un clavier. J'aimerais que cette chanson sorte un jour pour faire une exclu. En fait, il y a eu un processus très très long qui m'a amené au néo metal. En Lorraine, j'ai aussi un groupe de néo metal, Redline, la suite logique a été DUSK OF DELUSION.
Tu viens de Paris à la base ?
Non, je n'étais pas du tout parisien, je suis de Franche-Comté, un bled paumé à l'Est de la France et je suis arrivé en Lorraine un peu plus tard. Redline et DUSK OF DELUSION sont les deux formations avec qui j'ai tourné sur la scène régionale.
Comment te sens-tu quelques jours avant la sortie de "(F)unfair" ?
J'ai énormément d'appréhension, je viens de donner une dizaine d'interviews en journée promo, c'est la première fois que cela m'arrive, je n'aurais jamais imaginé cela... C'est un rêve de gosse qui se réalise clairement. Demain, on participe à une émission de télévision en directe. Ce sont des rêves de gamins qui se réalisent. J'ai énormément d'appréhension. Est-ce que cela ne va pas servir à rien ? Est ce que cela va apporté quelque chose ? Est ce que l'opus va plaire ? Mais il y a aussi énormément de plaisir, c'est notre bébé à nous cinq que l'on porte depuis dix-huit mois. C'est l'aboutissement de quelque chose, on va enfin pouvoir montrer à tout le monde ce que l'on a fait pendant tous ces mois écoulés. C'est très très important.
Est-ce que vous allez faire une release party pour célébrer l'évènement ?
Nous ca ne sera pas une release party mais une release apéro ! (rires) L'opus a déjà été éprouvé sur scène, le fait de le rejouer devant des gens que l'on a déjà potentiellement vus nous a semblé un petit peu bête. On va donc faire une fête à Nancy le 3 Mars, on va diffuser l'album dans un bar, on va cuisiner, se mettre aux fourneaux, faire des petits fours. On va discuter avec les gens qui seront présents. On va inviter des amis et quelques fans qui nous suivent depuis un certain temps. Le but c'est de discuter de "(F)unfair", de l'écouter ensemble, de regarder les clips. Mais aussi et là encore une deuxième exclu pour toi, jouer quelques chansons dans le cadre d'un set acoustique. On avait jamais imaginé cela mais il y a des titres qui passent très bien en acoustique et qu'on va jouer le 9 Mars au BBC, le Brooklyn Boogie Café.
Comment avez-vous sélectionné les titres acoustiques ?
La difficulté en fait, du point de vue technique, c'est que notre guitariste joue sur une sept cordes et notre bassiste sur une cinq donc forcément pour passer sur une six et quatre cordes au niveau de la basse et de la guitare, il faut transposer, c'est la principale difficulté. Il y a des morceaux qui fonctionnent et d'autres pas du tout. On les sélectionne de cette manière.
Est-ce que c'est difficile de s'imposer en jouant du néo metal à Nancy ?
A Nancy, comparé à d'autres villes, ce n'est pas plus facile de s'imposer. Par contre, le gros point positif de Nancy, c'est que c'est frontalier. Tu es à deux heures de la Belgique et du Luxembourg, une heure de l'Allemagne. Au final, on est hyper bien situés par rapport à ça. On sait très bien toi et moi que la Belgique, le Luxembourg, la Suisse, l'Allemagne sont des coins qui sont friands de néo métal. Donc ça va forcément bien fonctionner dans ces pays.
Pour conclure, quel est le symbole de "(F)unfair" ?
Il y a un jeu de mots derrière ce titre. Le F qui se décroche laisse le choix entre comprendre "funfair", la fête foraine, ou "unfair", l'adjectif "injuste" en anglais.
Merci beaucoup Benoît.
Merci à toi.
Le site officiel :
www.duskofdelusion.com
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