Interview faite par Aurélie P. Lawless à Paris.

Pour leur passage à Paris, Simone La Flamboyante et son acolyte Mark, membres émérites du désormais célèbre groupe Epica, lèvent les potentiels mystères planant autour du nouvel album : le susnommé "The Holographic Principles". Au programme, retour sur le parcours (passé et présent) de nos deux invités de marque, dimensions parallèles, hologrammes, mais aussi musique (quand même un peu). Vous souhaitant bonne lecture !

Au fil du temps, Epica a su s'imposer comme l'un des principaux acteurs de la scène metal symphonique. Avec le recul, aviez-vous un jour songé à atteindre un tel niveau de reconnaissance ?

Simone Simons (chant) : Je dirais que c'est juste venu comme ça, en même temps que l'évolution d'EPICA. Nous avons travaillé vraiment très dur et avons réussi à construire une fan base très solide. J'avais un bon pressentiment mais pas au point de penser que nous deviendrions un gros groupe influent dans le milieu du metal. Je suis juste très satisfaite d'être montée à bord de cette aventure.

As-tu toujours su que ton avenir se situerait dans une carrière musicale ou est-ce venu avec le temps ?
Simone : J'ai toujours adoré la musique, j'ai commencé à l'âge de 17 ans mais je n'avais aucune idée d'où ça pouvait éventuellement me conduire. Je croyais que ce serait pour le fun, mais au fur et à mesure, plus de concerts sont venus s'ajouter et la situation a évolué.
Mark Jansen (guitare / chant) : Pareil pour moi, j'ai débuté à 17 ans avec mon groupe précédent, After Forever, et j'ai constaté que j'étais le premier du groupe à travailler sérieusement sur le projet. Ca se présentait comme une vaste blague. Les choses ont commencé à prendre de l'ampleur, et tout est devenu très concret dès que j'ai rejoint EPICA. J'étais très curieux de voir jusqu'où nous pourrions aller, quels rêves nous allions pouvoir réaliser. Evidemment il faut un peu de chance mais on a aussi travaillé comme des damnés. Nous avons aussi parfois joué de malchance, nous avons explorer les moindres facettes du milieu dans lequel nous sommes.



Quels sont les éléments qui vous motivent à essayer d'être toujours plus créatifs, d'aller encore plus loin dans vos idées ? Vous parlez de sujets très peu communs, peut-être même assez peu connus et pourtant vous réussissez quand même à vous rendre intelligibles.
Simone : Nous lisons beaucoup de livres pour ce faire. Nous nous inspirons également de nos vies, notamment tous nos voyages, nos déplacements, aux quatre coins du globe. Je suis une dévoreuse de films aussi, j'adore ça ! Ca m'aide vraiment énormément pour les textes bien sûr, mais aussi pour les sujets d'album ou même les aspects visuels. Les effets de société en font partie aussi.

En parlant de films, ce nouvel album me fait étrangement et instinctivement penser au film Interstellar, qu'en pensez-vous ?
Simone : Oh je ne l'ai pas encore vu ! Mais j'ai trop envie de le voir !
Mark : Moi je l'ai vu ! Mais ce n'était pas dans des conditions idéales car j'étais dans l'avion donc il faut absolument que je le revois sur un écran plus grand ! En plus les musiques sont vraiment cool. Je suis cependant d'accord avec toi, c'est une chouette comparaison !

Avec un titre comme "The Holographic Principle" on peut s'attendre à des effets spéciaux visuellement époustouflant sur scène. Avez-vous déjà des idées ? Peut-on carrément s'attendre à des hologrammes ?
Mark : Ce serait tellement cool d'avoir des hologrammes ou des trucs holographiques. Avec un super orchestre ! Il faut que l'on se concerte pour savoir ce qui est possible de faire ou pas. Ce qu'on peut d'ores et déjà dire c'est que oui, nous allons apporter de nouveaux effets techniques et de lumières. Ca rend super bien, on a déjà fait quelques tests avec et c'est dément. Ce sont encore des prototypes qui ne sont pas encore sur le marché mais on peut déjà les emporter en tournée avec nous. Je suis super impatient car de ce que j'en ai vu... C'était impressionnant.

Epica est un groupe qui brasse un public assez large et hétérogène notamment au niveau de l'âge : il plaît aux petits comme aux grands. Il y a une explication rationnelle selon vous ?
Simone : Oui je pense que c'est parce qu'EPICA n'a pas de limite d'âge. Je pense aux fans de la première heure qui pouvaient être très jeunes à nos débuts et ils ont grandi entre temps, tout comme nous. Ca veut aussi dire qu'EPICA a un avenir puisque les gens vont grandir, tout autant que notre musique, et ils peuvent apporter de nouveaux amis. J'aime l'idée que les gens qui viennent à nos concerts n'aient pas forcément l'air de ceux qui peuvent écouter du metal, qu'ils ne ressemblent pas à ce qu'on se fait comme idée de quelqu'un qui est dans le milieu. Je pense que ça prouve une certaine ouverture d'esprit et un amour de la musique au sens large, ce que je crois posséder aussi. Je trouve ça assez cool, et de manière générale je suis sûre que la musique en tant que telle ne connaît pas de barrière d'âge. On est un groupe de metal moderne, on varie notre style et on garde notre touche symphonique, je suis persuadée que ça attire beaucoup de monde.



A votre avis, sommes nous à l'aube d'une nouvelle ère et d'une dématérialisation partielle et potentiellement totale de la musique (suppression du CD par exemple) ?
Mark : Pour l'instant la seule musique totalement dématérialisée qui me vient à l'esprit c'est la musique que tu entends quand tu meurs (rires).
Simone : La voix des anges ! (rires) Sinon honnêtement je ne sais pas, quand je vois que je peux charger ne serait-ce que notre logo via Internet et grâce à la data sur mon téléphone, je me dis que ça va en être de même pour la musique. Mais pour l'instant je suis très contente avec mon casque sur les oreilles (rires) ! Je sais que ça existe les concerts avec des hologrammes, notamment pour les personnes qui ne sont plus de ce monde. C'est... Bizarre. Je préfère voir les gens en chair et en os sur scène.
Mark : Ca reste intéressant dans le cas où tu n'as jamais pu voir Michael Jackson par exemple et tu peux profiter du spectacle comme si c'était parfaitement réel. Car le point fort de l'idée c'est de le montrer dans ses meilleurs jours et au top de sa forme comme auparavant.

Si vous découvriez qu'il existe un monde parallèle au nôtre, iriez-vous sachant que vous ne pourriez peut-être pas revenir ?
Simone : J'irais ! J'irais plutôt deux fois qu'une ! Par contre, effectivement, ça m'intéresserait de savoir si je peux revenir (rires).
Mark : Pilule bleue ou pilule rouge ? (rires)
Simone : Je suis trop curieuse donc je pense vraiment que j'irais malgré les risques. L'avenir nous le dira !


Le site officiel : www.epica.nl