Interview faite par mail par E.L.P
Bonjour à vous, les Feed The Rhino !
Pouvez-vous en quelques lignes, présenter votre groupe, votre projet, pour nos lecteurs qui ne vous connaîtraient pas encore ?
Oz Craggs (basse) : Bonjour à toi aussi !
Tout à fait, alors, FEED THE RHINO est un groupe formé en 2009 et qui, depuis ce moment-là, n’a presque pas cessé de tourner en Europe et au Royaume-Uni !
Nous affichons déjà 2 albums au compteur, sans compter notre petit dernier, "The Sorrow And The Sound", qui sortira très prochainement !
Notre but à toujours été de proposer quelque chose de vivant, de neuf et de différent de ce que la scène peut attendre habituellement.
Ne jamais nous reposer sur un style a toujours été notre envie et crée, je pense, la force de FTR !
Vous allez donc, comme dit plus haut, revenir avec un troisième opus : "The Sorrow And The Sound", alors la première question qui me vient à l’esprit concerne le titre. Pourquoi avoir choisi ce dernier ?
À vrai dire, ce titre vient du titre éponyme à l’album, "The Sorrow And The Sound", nous avions un titre totalement différent lorsque nous étions encore en phase de travail, mais une fois terminé, l’ambiance rendue par l’album nous a finalement fait changer le titre initial pour celui-ci tant il semblait mieux lui convenir.
C’est donc un titre en lien direct avec le contenu de l’album !
Quels ont été, à ce sujet, vos principaux thèmes et inspirations d'écriture ?
Comme avec tous nos précédents albums, il y a toujours un thème prédominant, un concept pensé et écrit pour qu’il suive l’auditeur dans sa lecture de l’opus.
Après, ce sont des éléments assez vagues, assez subtiles, peut-être trop même, pour en parler directement... Charge à l’auditeur de se faire sa propre opinion, de se forger sa propre expérience de l’album !
Partant justement de ce constat de pensées filées tout au long de votre album, pourriez-vous nous dire ce que vous avez eu envie d’aller chercher, de tutoyer avec le travail des ambiances et atmosphères comme ressenti avec "Black Horse" ou "Revelation Not Revolution" par exemple ?
Ce sont des propos assez matures et réfléchis, mais que représentent-ils pour FTR ?
Merci beaucoup ! C’est vrai que nous avons voulu pousser notre ambition, notre réflexion un peu plus loin cette fois-ci. Il nous fallait toucher de nouveaux horizons musicaux au travers de nos mélodies ou de nos paroles.
Nous n’avons pas eu peur de contraster notre album entre certains passages ambiants ravagés par de soudaines explosions de lourdeur et de puissance !
Pour ce qui est des paroles, comme sur "Revelation Not Revolution", je pense que ce sont les plus représentatives de notre vision de l’album, de son thème principal tandis ce que "Black Horse" est bien plus intimement liée à notre chanteur, Lee, à des personnes ayant jalonné sa vie et son passé...
Toute cette énergie mise en place au travers de l’album se ressent donc entre vos influences bluesy et votre brillance parfois plus orientée hard rock ("Black Horse" ou "Deny And Offend" par exemple), mais pourquoi donc avoir fait ce curieux (mais très efficace) choix de mélange avec votre style fermement lié au post-hardcore ?
Était-ce pour vous le meilleur moyen de continuer à vous exprimer par le biais de ce rendu parfois punk énergique et rebelle ?
Je ne pense pas que nous aillons autant réfléchi à la portée de notre son...
Ce qui est sûr c’est que nous sommes des musiciens qui jouons de nos instruments respectifs depuis près de 20 ans et que, forts de tous ces constats réalisés pendant les 2 dernière décennies, nous avons naturellement eu envie de regarder plus loin, de chercher d’autres sonorités, d’autres inspirations.
Nous n’avons jamais eu peur de varier entre ombre et lumière dans nos albums et nos titres, c’est plus une logique évolution des choses qu’une réelle réflexion à proprement parler.
Cette ambition et cette énergie se ressentent notamment au travers de votre accordage ainsi que de vos effets de saturation sur certaines guitares au rendu mélodique explosif et "rouillé" !
Ces points étaient-ils des points sur lesquels vous aviez envie, durant la composition et l’enregistrement, de porter un réel intérêt ou bien se sont-ils imposés à vous naturellement durant tout le processus de création de "The Sorrow And The Sound" ?
Nous avons porté un intérêt égal à ces 2 aspects à vrai dire.
Je pense que la force de nos titres vient justement du contraste entre les mélodies et les parties plus lourdes, sans l’un il ne peut y avoir l’autre, et inversement, c’était donc un réel travail d’harmonisation de l’ensemble plutôt qu’un travail séparé, il fallait créer une dynamique et trouver l’équilibre entre chacune des 2 parties.
Vous avez également, pour continuer sur vos choix de "The Sorrow And The Sound", pris le parti de parfois superposer la voix de Lee avec des choeurs, créant ainsi du relief, à la façon d’un hymne entonné par un ensemble vocal, donnant de l’ampleur à certains ponts et refrains comme pour "Finish The Game".
Pourquoi avoir fait ces choix d’ornementations vocales ?
Oui, tout à fait, nous voulions prolonger cet esprit déjà existant dans nos 2 albums précédents sur lesquels les voix étaient purement et simplement la cerise sur la mélodie !
Chaque titre avait été écrit avec les voix en tête de façon à ce que les chants soient systématiquement créés pour aller dans les sens des accords, qu’ils respectent la vision que nous avions des morceaux.
Le coté "hymne" vient, lui, du fait que nous voulions proposer quelque chose d’entraînant, de catchy pour que le public puisse se l’approprier et le garder à l’esprit tout le long de l’album et même plus !
Partant de ce constat, quel ressenti vouliez-vous donner, quelle ampleur vouliez-vous apporter à votre album ? Quelque chose de vigoureux, d'énergique, d’excité et de passionné ? (si je devais avoir à le caractériser en quelques mots)
La puissance et la passion, oui, clairement ! Ce sont les 2 mots que nous mettons cruellement en avant dans nos expressions musicales. C’est notre but, notre fin est de parvenir à créer quelque chose d’intense, d’honnête et de passionné !
Justement, cette puissance dont nous parlons pourrait, selon moi, venir de vos ajouts de grooves et de mélodies plutôt modernes à votre vibration initiale.
A-t-il été difficile pour vous de parvenir à synthétiser toutes ces envies et ces univers musicaux ?
Je pense que, sur ce point, nous avons toujours été plus ou moins constants depuis le début, nous avons eu 5 années d’expérience au service de ces envies !
Il fallait que l’on y arrive et notre travail couplé à nos expériences respectives a fait que nous n’avons pas eu grande difficulté à nous y mettre et à créer quelque chose d’unique dont nous sommes fiers !
Pouvez-vous nous parler plus en détail des différentes ambiances crées au sein de l’album ?
Le côté plus épique de "Black Horse", les ambiances de "Revelation Not Revolution" / "The Sorrow And The Sound" ou encore la profondeur folk / blues / rock de "Deny And Offend" ?
Ce sont précisément des morceaux comme "Black Horse" qui nous ont permis de changer l’accroche de notre album, de le faire passer d’un simple enchaînement de 11 titres à une véritable histoire, une sorte de voyage que l’auditeur peut faire au travers de notre petit univers...
"Revelation Not Revolution" a, lui, un ressenti totalement différent de ce que nous avions pu faire par le passé, mais le résultat reste rassurant à l’écoute, il y a ce côté "communautaire" des choeurs qui lui donne toute sa profondeur. J’aime vraiment beaucoup la façon dont le titre sonne aujourd’hui pour être franc !
Comment ces 11 pistes présentes sur "The Sorrow And The Sound" arrivent-elles à se trouver liées par l’artwork selon vous ?
Nous sommes absolument comblés par l’artwork, il est vraiment superbe et représente le plus vivement et le plus dignement possible nos envies et la musique présente sur cet album !
Nous n’avions donné aucune directive à l’artiste si ce n’est l’envoi des paroles ainsi que du premier mixage de l’album pour qu’il arrive à en synthétiser tout l’esprit... Le résultat est vraiment au rendez-vous !
Dans votre dossier de presse, vous nous confessez avoir, comme base de travail, des groupes allant de Gallows à Pantera en passant par Deftones, mais j’ai également ressenti la même vibration qu’en découvrant des groupes tels que Kvelertak ou Audrey Horne. Qu’avez-vous donc bien pu écouter durant la création de ce nouvel album ? De nombreux artistes j’imagine ou, au contraire, aucun, pour concentrer votre esprit sur votre propre expression sans y rajouter de nouvelles influences ?
C’est vrai que nous avons ces groupes en tête lorsque nous composons, ils nous inspirent grandement, mais je ne pense pas que ayons pour but de les imiter.
Pour être honnête, je n’aime pas nous comparer à d’autres, chacun à sa propre voie et nous avons la nôtre, nous ne voulons copier ni imiter qui que ce soit, encore moins ressembler à ceux qui partagent notre genre !
Je pense malgré tout que, en tant que musicien, il est impossible de rester totalement neutre et vierge de toute influence. Nous avons constamment certains groupes en tête, selon nos envies et nos humeurs, c’est toujours très délicat d’être isolé du monde extérieur dans ce milieu.
Ce que je trouve drôle, c’est que les groupes que je ressens le plus en "lisant" au travers de l’album, ne sont jamais mentionnés, j’éprouve donc un malin plaisir à les garder secrets.
À parler des influences, une autre question se pose, celle d'éventuelles invitations.
Avez-vous partagé certains titres avec d’autres artistes ?
Non, tout est à nous, de A à Z, "The Sorrow And The Sound" a été écrit, joué, produit, enregistré et mixé par les membres du groupe sans apport extérieur.
Il existe, en France, certains groupes ayant choisi le même chemin que le vôtre, le même style.
Comment imaginez-vous toucher le public hexagonal avec votre propre identité ? Avec votre authenticité peut-être ? Votre énergie ?
En avez-vous déjà eu quelques retours ?
Difficile à dire concernant un public en particulier ou d’autres groupes, mais en ce qui nous concerne, je pense que ce qui joue le plus en notre faveur est, et restera notre envie de communiquer, communier avec le public, nous avons d’ailleurs une solide réputation à ce sujet, plus que tout autre chose !
Nous avons déjà joué, quelques années plus tôt, devant le public parisien qui était particulièrement réceptif, ce serait vraiment agréable d’avoir l’occasion de revenir pour y présenter notre album et remonter sur les planches !
Nous n’attendons plus que l’occasion de revenir vous voir !
Pour rentrer un petit plus en détail dans le groupe et sur son aspect "humain", diriez-vous que cet album a repoussé certaines de vos limites en tant qu’ensemble pour renforcer et créer de nouveaux liens ?
Eh bien, disons que l’album a été mis au point durant les 2 dernières années, de l’écriture jusqu’à l’enregistrement. C’était donc un long processus que nous avons appréhendé de façon graduelle au fil du temps, mais toujours unis dans cette aventure. Durant ces 2 années certains membres ont changé de vie, et je pense que toutes ces nouveautés se reflètent dans notre musique aujourd’hui, en 2014 !
En tant qu’ensemble, que pouvez-vous attendre, espérer de votre honnêteté exprimée au travers de cet album ? Jusqu’où voyez-vous avec ce dernier ?
Nous n’avons, à vrai dire, que peu d’attentes concernant cet opus. Nous l’avons écrit en étant francs et honnêtes pour en sortir l’album que nous voulions, sans rajouts ni oublis. La meilleure chose qui puisse arriver serait que d’autres partagent notre point de vue et l’apprécient autant que nous !
Nous ne voulions que créer quelque chose dont nous puissions être fiers et c’est la plus belle des récompenses que d’avoir "The Sorrow And The Sound" entre nos mains aujourd’hui !
Je suis sûr que la France saura vous apprécier et vous accueillir comme il se doit !
Les derniers mots sont maintenant vôtres, merci pour ces quelques instants d’échange !
Merci à vous !
La seule chose dont nous ayons envie serait de revenir très rapidement chez vous pour vous retrouver et retourner sur les routes !
Le site officiel :
www.feedtherhino.co.uk
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