Interview faite par Pécos

28 octobre 2004…20h00…l’heure du crime ? Non juste celle de rencontrer KEISHAH (quelle entrée en matière comique !) avant leur concert du soir, au Glaz’art (dans le 19ème), avec les japonais de Bomb Factory. Tchatche avec Fatt (chant), Nico (gratte-programmation), Zez (batterie), Jérôme (chant), Shob (basse, à qui j’ai d’ailleurs taxé son stylo, désolé) et Balou, un magnifique labrador noir servant de mascotte, avec le dernier Prodigy à donf dans les enceintes :

Tout d’abord, qu’est-ce- que signifie "Keishah" ?
Nico : Ça ne veut rien dire en fait, c’est parti de n’importe quoi et on est arrivé là-dessus. Ça n’a pas de signification particulière.

L’un de vous peut-il revenir sur la formation et les débuts du groupe ?
Zez : On s’est formé en 2001, à l’époque on était 7, on a fait quelques dates et on a enregistré le maxi 4 titres (ndlr : "Trip"). Ensuite on a eu quelques changements de line up, on n’a plus qu’une seule guitare, Shob est arrivé à la basse et maintenant on n’a plus un mec aux machines, c’est un test qui les déclenche directement.
Fatt : On a enregistré un album en Mai Juin et on attend de le sortir.

Vous avez sorti "Trip", votre 1er maxi autoproduit, fin 2002, quel accueil a-t-il reçu ?
Nico : Ça a plutôt bien marché en fait, parce qu’on n’a pas eu vraiment beaucoup de promo dans les magazines ou autres.
Fatt : On n’en a pas eu du tout, même.
Nico : Y’en a quasiment pas eu et ça a plutôt bien marché, on était assez surpris.
Fatt : On a eu la chance d’avoir 2 morceaux sur des samplers, un sur Rock sound et un sur Rage. Sinon il n’y a pas eu de pub et on en a vendu 1000 exemplaires, donc on est content.

Vous évoluez dans un style plutôt metal fusion avec un phrasé hip-hop…
Fatt : On va dire néo, n’ayons pas peur des mots !
Jérôme : On est 5 personnalités différentes au niveau musical, donc c’est un mélange de tout.

Quelles sont vos influences pour le groupe ?
Fatt : Là, tu peux faire un tour de table (rires). J’pense qu’on a des influences connues, il y a des groupes comme Snot, (Hed)pe, qui font l’unanimité mais après, chacun amène ses groupes et ses goûts. On écoute du rap, de l’electro, donc on est vraiment inspiré de partout.
Zez : C’est difficile de caler ça à un groupe particulier.
Fatt : Je ne peux pas te citer 2-3 groupes, y’en a vraiment trop.

Vous allez bientôt sortir un album, pouvez-vous nous en parler ?
Shob : Il est enregistré depuis 4 mois environ.
Fatt : On l’a enregistré juste avant l’été. Tout est prêt, là, on finalise la pochette et on aimerait bien le sortir à la mi-Janvier si possible.

Sur quel label ?
Fatt : Il sortira sur "qui veut de nous" records (rires). On ne sait pas trop encore, c’est en pourparler.

Le nom de cet album ?
Fatt : Il n’a pas de nom, il est éponyme comme c’est le 1er : "Keishah".
Enregistré en combien de temps ?
Nico : Une semaine pour basse / batterie / guitare, 10 jours pour les chants et une semaine de mix. On avait beaucoup travaillé avant d’entrer en studio, on savait ce qu’on voulait au final.
Fatt : Et une journée de mastering.

Tout ça dans le sud ?
Fatt : On a enregistré à Salerme chez Serge Béniz, un ingé son assez fabuleux.
Jérôme : Qui a fait le basse/batterie du dernier Eths et qui a fait Tripod aussi.
Fatt : Et puis on a masterisé à Paris.




L’album qui va sortir sera-t-il très différent de "Trip" ?
Jérôme : Il y a une évolution au niveau des paroles et de la musique.
Fatt : Je ne pense pas qu’on soit les plus objectifs pour te parler de ça.
Nico : Tout le monde dit ça, mais c’est clair qu’on a plus travaillé. Les arrangements sont mieux, au niveau des voix c’est vachement différent et les compos sont vachement plus travaillées, c’est peut-être moins comun. J’irais pas jusqu’à dire plus original, mais c’est moins passe-partout que "Trip".

La touche Keishah sera quand même toujours la même ?
Zez : Oui c’est clair, ça a évolué mais ça reste du KEISHAH.
Nico : Après c’est un 1er album aussi, c’est sous réserve de transformations futures. On ne sait pas ce qu’on fera sur le prochain, enfin il faudrait déjà qu’il sorte le 1er (rires).

A 5 ce n’est pas trop dur de faire une zic qui plaît à tout le monde, qui assimile les influences de chacun ?
Jérôme : C’est pas ce qui à été le plus difficile. Pendant la composition y’a eu une phase où tout le monde a mis à plat ce qu’il voulait. On a essayé des choses pour que tout le monde se sente bien dedans et on y est arrivé je crois.

Pas trop de prises de gueule ?
(Oui général)
Fatt : On est comme ça, mais ça c’est plutôt bien passé.
Nico : Il faut s’adapter au style de chacun et il faut du temps pour que cela devienne naturelle pour la composition.

Vous venez de Draguignan, ressentez-vous une grosse différence entre Paris et la province dans l’affluence aux concerts et l’ambiance qui y règne ?
Shob : Là on peut pas encore te répondre, on n’a pas assez de dates à Paris.
Nico : Ça s’estompe d’années en années je pense, y’a plus trop de différence. C’est fini le mythe qu’il n’y a que les groupes parisiens qui marchent.
Fatt : Même au niveau du public, y’a du monde un peu partout, c’est vachement homogène et puis dans le Sud on a quand même des putains de bons groupes.

J’allais y venir justement, la scène "bruitiste" du Sud se développe vachement avec des groupes comme Eths, Tripod, Dagoba. Comment expliquez-vous cet essor ?
Jérôme : Y’a rien à faire dans le Sud !

Vous avez le soleil quand même !
Jérôme : C’est sûr, mais bon.
Fatt : C’est une région où si tu n’écoutes pas du reggae ou tu ne vas pas en boîte de nuit, forcément tu fais d’la musique qui bourrine. Je ne l’explique pas vraiment en fait. Peut-être qu’on était tellement arriéré que tout d’un coup les gens se sont vachement plus intéressés aux groupes du Sud.

C’est vraiment depuis 2-3 ans qu’on constate cette montée en puissance.
Zez : Ouais, c’est sûr, on a de bons collectifs qui se sont montés comme Coriace, Antistatic et d’autres.
Nico : Des bons groupes du Sud, y’en a eu mais ce n’est que maintenant qu’on commence à en parler, c’est pour ça que tout ça monte.
Fatt : Et puis les groupes ont compris que si tu es en province, faut te bouger le cul, sinon t’arrives à rien. Y’a eu l’exemple Coriace (ndlr : Tripod, Eths, Babylon Pression, Fis(ch)er) qui a montré que c’était possible, donc les groupes se sont pris en main.

Tous ces groupes du sud, vous les connaissez ? Vous les appréciez ?
Fatt : On a joué pas mal de fois ave Eths , on les connaît bien et on les apprécient autant artistiquement qu’humainement. Après on aime bien Tripod et un peu tout le monde en fait. On est assez ouvert d’esprit donc y’a pas mal de groupes qu’on apprécie vraiment.

Un p’tit mot sur le dernier Eths ?
Fatt : Tout le monde ne l’a pas écouté je crois (regard vers les autres, approbation). Moi perso j’aime bien.
Jérôme : Moi c’est pas trop mon truc.

Cette montée en puissance du Sud, vous la ressentez au niveau du monde présent aux concerts ?
Fatt : Nous, c’est difficile de te répondre parce qu’on n’avait pas joué depuis 1 an ½. Là on a fait une date dans le Sud mais c’était une date de retour, donc c’est difficile à évaluer vraiment. Les gens venaient beaucoup pour écouter les nouveaux morceaux et tout, je pense que quand l’album sera sorti, on verra vraiment.
Shob : Par rapport à l’affluence et au nombre de gens qui sont venus par rapport à ce qu’on attendait, c’est positif.




Et sur Paris, vous avez beaucoup tourné ?
Fatt : Fatt : La date en 1ère partie de Eths d’il y a 2 ans que tu évoquais tout à l’heure, était la seule. Avec celle de ce soir, ça fait 2.

OK…donc je peux virer ma prochaine question !
(rire général)

Avez-vous des affinitées particulières avec les autres groupes du label Versus qui vous fait tourner ?
Nico : Feverish on aime bien, musicalement et humainement
Fatt : Bomb Factory y’a la barrière de la langue mais c’est énorme, c’est de niveau international.

Quel est le futur du groupe ? Tournées ?
Zez : On a des dates de prévu pour l’année 2005 même s’il n’y a encore rien de concret pour l’instant. On attend vraiment la signature sur un label.
Jérôme : Dés que l’album va sortir forcément on va faire des dates. Là on est en phase de dérouillage, c’est le 4ème concert qu’on fait en 3 mois alors qu’on avait pas joué depuis 1 ans ½.
Fatt : On rôde les morceaux sur scène pour l’instant.

Vous avez déjà quelques trucs de côté pour la suite, genre un nouvel album ?
Fatt : Y’a des ébauches, y’a des trucs préparés qui ne sont pas achevés, des bonnes ébauches quoi.

Un petit mot pour finir ?
Nico : Si vous êtes une maison de disque et que vous voulez nous signer, bah ça serait très sympa (rires).
Fatt : Merci pour cette interview, c’était cool.

Merci à vous et bonne chance !!


Le site officiel : www.keishah.fr.st