Interview faite par mail par Murderworks

Salut les gens ! Ce nouvel album s'appelle "Requiem", certains vont se demander si cela signifie la fin du groupe. On peut les rassurer et leur confirmer que No Return est encore là pour un moment, non ? Du coup quel est ce requiem ? Celui de la race humaine ?
Alain (guitare) : Oui ce requiem est bien celui de la race humaine et du monde en général. L’homme depuis toujours malheureusement a tendance à détruire moralement, physiquement et matériellement les personnes ainsi que le monde qui l’entoure. De par ses pensées néfastes et l’utilisation parfois douteuse des nouvelles technologies l’homme contribue à ce mal-être ambiant dans nos sociétés actuelles.

Ce nouvel album est plus brutal que ses prédécesseurs même s'il garde évidemment cette patte mélodique, sachant que Steeve "Zuul" Petit vous a rejoint je me demande si ce n'est pas lui qui vous motive à être plus in your face ? Il avait déjà rejoint le groupe sur "Self Mutilation" et "Machinery" et ces deux albums présentaient eux aussi un visage plus brutal et direct. Est-ce sa voix ou ses idées qui vous donnent ce regain de patate ?
Non, cette brutalité que tu soulignes, mais empreinte de mélodies également, est l’évolution logique du groupe. Avec ce nouvel album on souhaitait en fait mélanger le NO RETURN de la période où Steeve était présent et le NR des derniers albums studio, c'est-à-dire un mélange de death metal et thrash assez agressif et mélodique tout en restant moderne. L’intérêt est de montrer la diversité musicale du groupe en 2022 avec tous ces éléments anciens et nouveaux.

En plus de cette brutalité j'ai l'impression qu'on sent un feeling heavy metal plus présent dans certains leads dont certains m'ont carrément rappelé Iron Maiden ! Est-ce que ça s'est fait inconsciemment ou c'était une volonté de faire quelque chose de direct et d'accrocheur ?
Le côté mélodique a toujours été présent chez NO RETURN et se ressent effectivement dans les leads de guitares. Le heavy metal mais aussi le prog font partie de l’ouverture musicale du groupe et cela nous permet de varier les ambiances au sein des morceaux.



On trouve dans "The Only One" cette ligne qui dit "18 years later, is there no return ?". Du coup est-ce que les textes se réfèrent à quelque chose lié au groupe ou est-ce que c'est de la pure fiction qui permettait de glisser le nom du groupe en clin d'oeil ? J'ai bien vu que Steeve a quitté le groupe en 2003 pour y revenir en 2020 donc à quelques mois près ça nous fait dix-huit ans, c'est un clin d'oeil à ce retour ?
Oui tout à fait, c’est un clin d’œil au retour de Steeve qui s’incorpore parfaitement par ailleurs dans le texte qu’il a écrit.

Que représente cette demoiselle présente sur la pochette ? On dirait un personnage de BD ou de comics, du coup est-ce que vous allez la réutiliser dans d'autres visuels ?
L'idée est de montrer que nous vivons dans un monde de plus en plus technologique avec bien sûr des côtés positifs mais aussi des points négatifs. C'est la raison pour laquelle la femme cyborg sur la pochette n’est pas dans une forme reluisante. Comme exemple, on peut citer notamment l'addiction aux écrans de plus en plus importante qui entraîne une désocialisation et un individualisme prononcés.

Est-ce que la situation sanitaire vous a mis des bâtons dans les roues pour composer cet album ? Vous avez pu vous rassembler pour travailler les morceaux ou vous avez travaillé à distance ?
On a beaucoup échangé des fichiers par le biais d’Internet du fait de la pandémie. On a donc beaucoup travaillé à distance et après il fallait se retrouver en répétition pour les arrangements pour la structure finale. C'était un peu plus difficile bien sûr car se voir en répèt' était compliqué parfois de par les restrictions imposées. Du coup on s'est un peu plus étalé dans le temps on n'avait pas le choix. On avait aussi l'habitude de travailler ainsi sur les autres albums et de s'envoyer les fichiers donc cela n’a pas changé fondamentalement.. La seule chose en plus qui était gênante c'était parfois l'impossibilité de se voir trop souvent par rapport à la crise sanitaire.

D'ailleurs comment compose le groupe, est-ce que chacun amène ses idées ? Parce que même si chaque album de No Return amène ses propres nouveautés et sonorités on reconnaît systématiquement la patte du groupe.
En ce qui concerne la composition c'est le plus souvent le guitariste Geoffroy et moi qui composons et après on propose les morceaux que l’on envoie aux autres via Internet. On se retrouve ensuite en répétition pour les arrangements pour la structure finale. Il est important pour moi que les racines de NO RETURN restent toujours présentes et reconnaissables au-delà de l’évolution musicale.

Dans quel studio a été enregistré l'album ? Parce que le son est gros et puissant !
Merci du compliment ! On a enregistré la batterie et la basse avec Olive notre ingé son live dans son studio. Les guitares et le chant ont été enregistrés chez nous par contre. Olive s'est occupé du mix et du master et a fait un travail remarquable et on le remercie énormément pour cela.



No Return fait partie des pionniers de la scène extrême française mais même si vous et plusieurs de vos contemporains (Loudblast, Agressor, Massacra, Crusher, par exemple) avez su vous faire entendre à l'étranger à l'époque il y a eu un gros vide vers la moitié des années 90 jusqu'à la moitié des années 2000 on va dire. Depuis que Gojira s'est fait remarquer hors de nos frontières certains pays semblent redécouvrir la scène metal française, du coup est-ce que le nombre de retours a augmenté hors de nos contrées ?
Je pense que la scène metal française est très riche aujourd'hui tous styles confondus et beaucoup plus professionnelle et l’avènement de Gojira a, je pense, servi de catalyseur. La diversité et la qualité de la scène fait que chacun peut y trouver son compte tous styles confondus et depuis plusieurs années maintenant, c’est dans ce sens qu’est perçue notre scène au niveau international.

Est-ce qu'on va bientôt pouvoir vous voir en live prochainement ? Vous avez des projets de tournée maintenant que les concerts semblent pouvoir reprendre ?
Nous comptons bien sûr effectuer la promotion live du nouvel album et nous sommes impatients de rejouer un peu partout après cette triste période de pandémie. Le gros des dates arrivera en 2023 mais il est vrai que c’est compliqué de trouver des dates actuellement car il y a un véritable embouteillage au niveau des salles dû à la crise sanitaire. Entre les tournées reportées et tous les groupes qui veulent jouer en même temps c’est parfois un véritable casse-tête.

Est-ce que les amateurs de vinyle vont pouvoir profiter de "Requiem" sous ce format ? D'ailleurs je me doute que ce doit être un casse-tête lié aux différents labels en plus du coût exorbitant des pressages mais avez-vous en tête un jour de rééditer les précédents albums qui ne sont pas tous sortis en vinyle ?
Oui bien sûr, "Requiem" est disponible en vinyle et est disponible notamment sur le Big Cartel du groupe. Il serait bien de pouvoir rééditer dans ce format d’anciens albums mais il est vrai que cela représente un coût et un investissement non négligeable, mais nous gardons cette idée en tête.

Merci d'avoir répondu à ces quelques questions, si vous avez quelque chose à ajouter vous avez carte blanche !
Merci à toi tout d’abord, et n’hésitez pas à écouter "Requiem" et à venir nous voir live si on passe près de chez vous !


Le site officiel : www.noreturnofficial.com