Interview faite par mail par Grouge

Salut les gars ! Tout d'abord félicitations pour votre nouvel album que je connais déjà par coeur et que je qualifierais tout simplement de "pure tuerie." D'où vous est venu le nom de cet album ? Et tant qu'on y est, le nom du groupe également ? 
Fabulous Fab (basse) Merci pour ta considération mec. "Welcame" est une référence direct au manga "Rookies" (Masanori Morita), qui nous influence depuis le début. Cette saga raconte comment une bande de Furyos trouve le salut à travers le baseball et grâce à un prof un peu fou nommé Kawato. Au début de la saga, un des élève lui balance une balle sur laquelle il a écrit 'Welcame". C'est une brelle en anglais, comme nous à l'époque. (rires) C'est aussi une façon de souhaiter la bienvenue dans notre univers à nos futurs supporters tout en assumant pleinement ce que l'on a été : de salles cancres. 

Comment la composition et l'enregistrement de celui-ci se sont-ils déroulés ? Est-ce que c'était très différent de vos premières productions ?
On contribue tous à un degré plus ou moins fort à la composition des morceaux et on échange beaucoup. Le schéma type c'est Eva B qui compose une énorme partie des titres et Air-One qui apporte de gros riffs au fur et à mesure. Vithia écrit ses paroles et se pose au feeling mais influe énormément sur la direction à prendre. La finalisation se passe en répèt'. L'enregistrement de l'album s'est déroulé à peu de chose près comme celui de notre précédent EP : On a enregistré les guitares nous-mêmes, la basse et le chant ont été enregistrés avec Guillaume Mauduit (qui a taffé sur les 2 premiers EPs) et Francis Caste s'est chargé de la batterie. La grosse différence par rapport à "Demonstrating My Saiya Style" réside dans l'utilisation d'une batterie acoustique cette fois-ci, on y tenait vraiment pour le premier album.

Sur votre album, on sent beaucoup d'influences, que ce soit au niveau du hardcore évidemment, mais également du hip-hop, du punk et même du thrash. Est-ce que vos goûts musicaux sont aussi variés que ça ?
Ouais, on a tous un background musical différent : le brutal death technique pour Eva-B, le black pour Hokuto No Kev (batteur), le thrash pour Air-One, le hip hop et les classiques 90's du métal pour Vithia, le youth crew et HxC old school pour moi. Au-delà de ces goûts personnels, c'est notre amour commun pour des formations comme RATM, Pantera, Metallica ou le NYHC et les golden years du rap US qui influence directement le son de The Northstar. 

Pour cet album, vous avez décidé de créer votre propre label (Repression Records), pourquoi un tel choix ? À quoi un tel nom fait-il référence ?
Une fois l'album prêt, nous n'avons entamé des négociations avec des labels mais aucun n'a été en mesure de nous proposer un contrat qui nous convenait. Vithia a donc monté Repression Records, dont nous sommes la seule signature, pour sortir le disque et garder un contrôle absolu sur notre création. Mais cet été, le boss de Nuclear Blast nous a découverts en live lors du dernier Summer Breeze en Allemagne. Il a kiffé l'énergie qu'on a dégagé sur scène et nous a proposé un deal. Après quelques échanges un accord de licence a été conclu entre Repression et Nuclear, ils nous arment, on tire.



Cet album a été mixé / masterisé par Zeuss (Terror, Emmure, Hatebreed… rien que ça), pourquoi ce choix et comment avez-vous réussi à le convaincre ?
C'est la première fois qu'on travaille avec un producteur américain et Zeuss est un poid lourd dans son style, nous sommes vraiment content du taff qu'il a effectué sur l'album. On aime tous le son d'Hatebreed mais grâce à un gros travail nous avons réussi à trouver notre propre son, entre l'incisivité du thrash et la lourdeur du rap. Pour le convaincre on a juste envoyé une bande de Yak' faire notre promo auprès de lui. (rires)

On a souvent évoqué votre manque de succès et de reconnaissance en France, je trouve ça très dommage. Le rôle des médias y est sûrement pour beaucoup, mais pensez-vous que cet album puisse être l'occasion de véritablement vous faire exploser ici ? 
 Seul le temps nous le dira.

D'ailleurs, que pensez-vous de la scène hardcore française en général ? Est-ce que vous appréciez certains groupes du coin ? J'avoue être un peu déçu personnellement, à part The Arrs ou L'Esprit Du Clan…
Honnêtement j'ai trop la tête dans mon groupe pour émettre un jugement ou un avis sur la scène hardcore Française. Ça me fait juste marrer de voir certains se prendre pour les rois de leur petit microcosme ou s'auto-proclamer chef de la police du bon goût du hardcore. Et puisque tu parles de EDC sache que j'écoute encore énormément "Chapitre 0" et "Chapitre 1", ces disques sont des classiques pour moi. Néanmoins, je m'attarde beaucoup sur nos potes de The Great Divide qui ont selon moi encore sorti un des meilleurs opus HxC mélodique en Europe. 

Vos clips tournent beaucoup sur la toile. Beaucoup de gros groupes américains misent justement sur leurs clips pour envoyer de grosses claques dans la gueule (Hatebreed, Terror, Sick Of It All etc…), est-ce que c'est important pour vous d'utiliser ce moyen de communication pour vous faire connaître, grâce à des plateformes comme YouTube par exemple ? 
Bien sûr. L'image est un vecteur essentiel à l'heure du numérique. Et c'est notre premier clip, "Protect Ya Chest", qui a réellement commencé à répendre notre nom. Au-delà de ça, Youtube est passé de site de vidéos à site de video ET de streaming. Qui ne va pas sur YouTube pour écouter du son de nos jours ? 

Avant cet album, vous faisiez tout vous-mêmes (organisation des tournées, production, recherche de dates etc…), est-ce que ça a beaucoup changé aujourd'hui ?
On a commencé à s'entourrer de professionnels avec qui on bosse en équipe. On échange, on s'écoute, mais on reste toujours les décisionnaires finaux. Aucun booker ne nous dira d'aller jouer à tel ou tel endroit si on ne le souhaite pas pour quelque raison que ce soit. Nous restons seuls maîtres à bord et maîtrisons notre direction artistique jusqu'au bout. 



Crise oblige, les ventes d'albums sont aujourd'hui difficiles, surtout pour un style comme le hardcore. Étant un groupe très apprécié en live, est-ce que ça vous dérange que des gens téléchargent votre album, tant qu'ils vous suivent en concert ?
 Je ne peux pas dire que ça me dérange. Je pense que notre univers est assez riche visuellement pour que le mec qui a pécho notre album illégalement finisse par avoir envie de l'acheter ensuite ne serait-ce que pour avoir l'objet physique, que ce soit sur notre stand de merch ou via un revendeur. Mais que nos supporters n'oublient pas, acheter notre album reste un soutien direct au groupe. 

Je ne peux évidemment pas m'empêcher de vous parler de votre seconde terre, le Japon. Où en est votre carrière là-bas ? On vous reconnaît dans la rue ou pas encore ?
C'est déjà arrivé même si on est encore en développement là-bas. On fonctionne par étape et chacune d'entre elle reste un succès : bonne fréquentation des concerts, bon retour des fans, nos disque sont et seront encore bien distribués là-bas...

Question un peu plus personnelle, que faites-vous en-dehors de la musique ? Celle-ci ne vous permet-elle pas d'en vivre ?
Joker.

C'était un plaisir de vous interviewer, j'espère vite vous retrouver en concert, vous souhaite une excellente continuation et encore bravo pour cet album. Je vous laisse le mot de la fin… 
Merci à tous ceux qui nous supportent et croient en nous, merci à ceux qui ne nous aiment pas de parler de nous. Que chacun reste authentique comme on a su le rester, Bring Back The Furyo Style !


Le site officiel : www.riseofthenorthstar.com